Les jeunes médecins dénoncent leurs conditions de travail

Posté le 21/03/2019  —  Actualité précédente / suivante

Une enquête réalisée auprès de 1200 assistants issus de l'ULB, de l'UCLouvain et de l'ULiège montre que 36% des jeunes médecins ne referaient pas les mêmes études.

Cette enquête met en évidence les dérives de la formation des jeunes médecins et, en particulier, leurs conditions de travail déplorables. En effet, 34% d'entre eux estiment que leurs conditions de travail sont en désaccord avec leur déontologie professionnelle. Pourtant, la législation balise les horaires de travail, limitant le temps de travail d’un médecin en formation à 48 h par semaine avec des pics tolérés à 60 h par semaine. En cas de dépassement, les heures supplémentaires doivent être récupérées mais l'enquête montre que le temps de travail n'est pas respecté dans 56 % des cas et, pour deux tiers de médecins, les heures supplémentaires ne sont pas rémunérées.

Ces conditions de travail ont un impact important sur la qualité de vie des jeunes médecins:

  • impact négatif sur leur vie familiale (74%);
  • conséquences néfastes pour leur vie sociale (80%);
  • augmentation de l'irritabilité et baisse de l'empathie (70%);
  • absence de temps de loisirs (84%);
  • fatigue constante (88%);
  • stress continuel (75%);
  • augmentation de la consommation d'alcool, de tabac, de somnifères, d'antidouleurs ou de stupéfiants. Ainsi, on constate que la consommation de psychotropes triple chez les jeunes médecins entre la fin des études et le début du stage.

A tout cela s'ajoutent un manque de soutien de la hiérarchie, trop peu de supervision dans la pratique professionnelle et des tâches administratives en augmentation.

La raison de ces conditions de travail néfastes : les économies exigées dans le secteur de soins de santé, qui met l'accent sur la rentabilité plutôt que sur une médecine humaine.

Le Soir, 21 mars 2019


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