Les traducteurs en ont marre d’être sous-payés

Posté le 26/07/2016  —  Actualité précédente / suivante

Le Fédéral actualise les tarifs des interprètes et traducteurs qui travaillent pour la Justice. Mais l’Union professionnelle des traducteurs et interprètes assermentés (UPTIA) et la Chambre belge des traducteurs et interprètes estiment que ce n’est pas suffisant.

Les traducteurs et interprètes sont actuellement payés 34,50€/h (bruts) pour la plupart des langues européennes et pour un premier dossier. Le nouveau tarif, prévu pour cet automne, est fixé à 48€/h, soit toujours 50% de moins que les Allemands qui sont payés 70 ou 75€/h, avec un minimum garanti de 2 heures. En Belgique, le minimum garanti n’est que d’une heure, même si le traducteur ou l’interprète a du bloquer une demi-journée pour sa prestation.

À partir d’une 2e affaire, les traducteurs/interprètes sont payés à la minute. Ce qui les amène souvent à facturer des montants de 2 ou 3€, hors TVA. Et rien du tout si la police les convoque et que la prestation est annulée, ce qui est arrivé souvent ces derniers temps, notamment avec les grèves dans les prisons.

L’Etat va également instaurer un tarif unique dans le secteur. Actuellement, selon les langues pratiquées, les traducteurs/interprètes ne sont pas payés de la même façon, les langues «classiques» de l’Union européenne étant les moins bien rémunérées. Enfin, pour les traducteurs, le calcul ne se fera plus à la page et à la ligne, mais au mot. Cela signifie la fin du tarif minimum d’une page par mission.

Actuellement, on manque régulièrement de traducteurs pour des audiences, depuis le tribunal de police jusqu’aux assises. Avec le sous-financement des frais de justice, les tarifs ne sont toujours pas attractifs par rapport au marché privé : ceux qui travaillent à 700€/jour ne vont jamais bloquer leur agenda pour les tribunaux.

L’Avenir, 26 juillet 2016


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