Radiographie du métier d'avocat

Posté le 12/03/2018  —  Actualité précédente / suivante

L'Ordre français des avocats du barreau de Bruxelles a sollicité le Centre Perelman de la faculté de droit et de criminologie de l'ULB pour réaliser une étude sur le métier d'avocat.

Cette étude, basée sur plus de 200 000 données issues de différents sources (revenus déclarés, Inasti, données du bureau d'aide juridique...) porte sur le travail des avocats, leur âge, leurs revenus, leurs clients mais aussi sur leur bien-être au travail.

En voici les grandes lignes.

La profession d'avocat se féminise : les femmes sont majoritaires chez les jeunes (65 % d'entre elles se trouvent dans la tranche des 20-29 ans) tandis que les hommes deviennent largement plus nombreux après 40 ans.

L'équilibre entre vie privée et vie professionnelle: 35 % estiment que la profession d'avocat ne permet pas d'avoir un équilibre entre vie privée et vie professionnelle, de nombreuses avocates quittent d'ailleurs le barreau entre 30 et 40 ans pour se tourner vers une autre profession.

Le temps de travail : si le métier d'avocat permet de gérer son temps de travail de manière flexible, ils sont 82 % à déclarer travailler un minimum de 40 à 49 heures hebdomadaires, un avocat sur cinq travaillerait même entre 60 et 79 heures par semaine.

Les revenus : la majorité des sondés sont insatisfaits de leur rémunération, qu'il considèrent comme insuffisante en regard du temps de travail qu'ils y consacrent. Un avocat sur cinq affiche moins de 25 000 euros de revenus annuels et ils sont 40 % à gagner moins de 50 000 euros par an. L'étude montre également que les hommes perçoivent une rémunération deux fois plus importante que celle des femmes, ce qui peut notamment s'expliquer par la difficulté qu'elles ont à accéder au statut d'associé, mieux rémunéré.

Les avocats bruxellois francophones et néerlandophones sont 8000, soit environ 10 % des travailleurs indépendants de Bruxelles.

Selon l'Ordre francophone du barreau de Bruxelles, "on peut encore bien gagner sa vie comme avocat". Le barreau de Bruxelles offre en effet beaucoup d'opportunités pour les avocats hyperspécialisés, notamment en ce qui concerne le droit européen. De nouveaux marchés sont également à venir avec, par exemple, le règlement général sur la protection des données.

Cette radiographie du barreau de Bruxelles sera reconduite chaque année, au moins jusqu'en 2022. Un Observatoire de l'ordre français des avocats du barreau de Bruxelles a été créé en collaboration avec l'ULB, il devrait analyser les résultats de cette étude et proposer des idées d'actions.

Le Soir, 12 mars 2018


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