Mr Arnaud Falaise,
Electricien installateur monteur

Interview réalisée en septembre 2006

Électricien chez Amos, située à Angleur. Cette société développe et construit des systèmes mécaniques et optiques sur mesure pour l'industrie spatiale.

Quelle est votre formation ?

J'ai un CESS (certificat d'enseignement secondaire supérieur). J'ai fait mes 2 premières années dans le général en latin. En 3ème année, je suis passé en technique de transition en sciences industrielles : électromécanique puis, en 5ème, en technique de qualification en électricien-automaticien.

Cette formation vous a-t-elle bien préparé à votre métier ?

Oui. En tous cas, dans le technique, je n'ai rien à reprocher à mes professeurs. On a de la chance de pouvoir étudier et apprendre le métier à l'école. Une fois qu'on entre dans le monde professionnel, c'est fini.
Il faut tout le temps être compétent et capable. Le contrôle et les interrogations, c'est tous les jours. Les examens, c'est toute l'année. On regrette souvent de ne pas l'avoir compris avant. On aurait été plus à l'écoute et on aurait fait plus attention. Je crois qu'on n'a pas conscience de cela quand on est à l'école.

Quel est votre parcours professionnel ?

J'ai commencé à 19 ans, au lendemain de ma qualification, comme électricien dans le bâtiment et j'ai eu l'opportunité d'effectuer en sous-traitance des travaux de câblage industriel pour la société Amos. C'est ainsi que je suis venu y travailler, il y a de cela maintenant plus de 10 ans.

Qu'est-ce qui vous a motivé à travailler dans ce secteur ?

Depuis que je suis tout petit, je m'intéresse à l'électricité. La mécanique est quelque chose d'un peu plus abstrait et je n'aimais pas la matière. Par contre le fait de pousser sur un interrupteur et de voir jaillir la lumière m'émerveillait. L'électricité m'était destinée.

En quoi consiste votre travail ?

Au départ, je câblais uniquement. Petit à petit, je me suis occupé de la mise en service. Ensuite, j'ai commencé à corriger des plans, puis à les faire moi-même. Aujourd'hui je travaille aussi bien à la réalisation des plans et des documents qu'au design. Je m'occupe également toujours du câblage (tout ce qui est raccordement des armoires électriques, des moteurs ou des détecteurs) et je réalise les principaux tests de base des installations pour la mise sous tension.

Quelle est l'importance de l'informatique dans votre métier ?

C'est très important. L'informatique intervient énormément à plusieurs stades spécifiques : pour les tests, les mises en service et également au niveau du dessin et de la conception.

Quelles sont les qualités requises pour être un bon électricien ?

Il faut être attentif et ne jamais rien laisser au hasard. Il faut être sûr de ce que l'on fait avant de s'engager.

Quelles sont les difficultés rencontrées dans votre travail ?

L'information et la communication. Par exemple, on procède à un câblage suivant un plan indiqué. Au cours du travail, le chef arrive, nous dit que ce n'est pas comme ça qu'il faut faire et qu'il va aller rechercher la documentation exacte. C'est du temps perdu alors que l'information aurait dû nous parvenir avant même d'avoir accès au plan. C'est tout à fait involontaire. L'organisation de l'entreprise fait que, parfois, on avance parallèlement et on ne se rejoint pas toujours.

La connaissance de l'anglais est-elle essentielle ?

Ce n'est pas essentiel mais ça facilite beaucoup la tâche. Déjà simplement quand on prend un appareil en main, il y a des spécifications techniques qui sont en anglais. On retrouve souvent les mêmes termes donc on finit par les connaître mais il faut quand-même pouvoir comprendre.

Je n'ai pas de bonnes connaissances en anglais mais je me débrouille. Chez Amos, nous avons la chance de travailler sur des projets pour l'étranger. Je suis parti pendant trois semaines au Chili, sur le site de Paranal, en plein milieu du désert. C'était une expérience extraordinaire. Sur place, le fait de pouvoir communiquer en anglais m'a beaucoup aidé. Je ne savais pas faire de longs discours mais je savais me faire comprendre. C'est important. Je vais aussi partir pour l'Inde.

Le gros problème de notre société, c'est la communication à l'ère de la communication. Si on n'a pas une langue commune, je pense qu'on n'y arrivera pas et l'anglais semble tout désigné pour cela. Autant connaître cette langue, c'est un bon bagage pour l'avenir !

Est-ce que le métier a évolué ?

Pas vraiment dans le sens où, pour câbler une armoire, on utilise toujours la même méthode. Maintenant les outils et les composants ont quand-même évolué. Les appareils sont bien mieux conçus et la mise en œuvre est plus facile qu'auparavant. Tout ça pour gagner du temps.

En fait, la technologie évolue constamment. On le voit notamment avec le GSM. Tous les mois, il y a un nouveau modèle qui sort. C'est comme ça aussi avec les microprocesseurs.

D'où l'importance de la formation continuée ?

Il n'y a pas beaucoup d'argent pour la formation. Il faut prendre la décision de le faire par soi-même, le week-end ou en cours du soir. Je l'ai fait pendant un an. J'ai commencé un bachelier en informatique en cours du soir. C'était 5 jours par semaine, de 18h à 21h, après ma journée de travail. C'était plutôt fatiguant et j'ai arrêté.
Même si je n'ai suivi les cours qu'un an, ça m'a apporté un plus. Sur le plan personnel, ça m'a ouvert l'esprit. Du point de vue professionnel, il aurait fallu continuer. Je n'ai plus fait de formation depuis lors et je pense que ça va me bloquer dans mon avenir professionnel. 

Pensez-vous que c'est une profession d'avenir ?

L'électricité est partout, aussi bien dans le bâtiment que dans l'industrie. Il y a toujours du travail dans le bâtiment. Quant à l'industrie, il va y avoir de nouveaux procédés.

Quel conseil donneriez-vous à quelqu'un qui souhaite devenir électricien ?

Le principal conseil, c'est de rester le plus longtemps possible à l'école pour y apprendre un maximum.

 
SIEP.be, Service d'Information sur les Études et les Professions.