Interview anonyme,
Bibliothécaire (bibliothèque principale des Riches-Claires, à Bruxelles)

Comment est organisée la bibliothèque des Riches-Claires ?

La bibliothèque emploie une vingtaine de personnes. Nous avons neuf filiales sur notre territoire de compétence. Nous comptons environ 18500 lecteurs adultes inscrits et 22000 jeunes. Nous réalisons 990000 prêts par an pour les adultes et plus d'un million pour la section jeunesse.

Comment se passe le rapport avec le public quand on possède un aussi grand nombre de lecteurs ?

Nous possédons un public de toutes origines. Pas seulement des Bruxellois. De nombreux lecteurs sont des navetteurs qui passent à la bibliothèque quand ils trouvent un peu de temps dans leur journée de boulot. Nous couvrons donc un territoire beaucoup plus étendu que les 19 communes de Bruxelles-Capitale. Contrairement à une petite bibliothèque, c'est très difficile d'avoir des rapports autres que formels. Le passage est très important et on ne se souvient que rarement des personnes qui passent par chez nous. Le plaisir que nous en retirons est de voir le nombre de lecteurs augmenter. C'est que le travail que nous fournissons est valable. Le rythme de travail est plus important que celui qu'on a à fournir dans une bibliothèque locale.

Vous vous ouvrez également sur un grand nombre d'écoles et d'associations ?

Bien sûr. Nous travaillons avec des écoles de toute la ville, autant avec des classes primaires que des classes secondaires. Mais nous tentons aussi de travailler avec des crèches et avec une multitudes d'associations : scouts, maisons de quartier, etc. Une bibliothèque se doit de s'ouvrir au monde et de travailler en symbiose avec son environnement. Sans cela, il n'est pas possible d'alimenter les rayons de la bibliothèque avec des ouvrages qui intéressent les lecteurs.

Une bibliothèque de cette importance ne se contente pas de prêter des livres : les actions d'éducation permanente sont-elles nombreuses ?

Nous réalisons une masse énorme de manifestations et de programmes d'éducation permanente à la lecture. Le but est d'ouvrir le public des environs de la bibliothèque, à s'intéresser à la lecture. Nous mettons donc des expositions sur pied. Dernièrement, nous en avons réalisé une sur le thème des Indiens. C'est bien sûr un surcroît de travail qu'il n'est pas toujours facile d'assumer. Mais cela procure également énormément de plaisir. Dans notre métier, il n'y a pas que le prêt et les tâches bibliothéconomiques.

La gestion du personnel est-elle facile ?

Il est évident que nous sommes plus nombreux à travailler ici que dans la majorité des autres bibliothèques. L'important est de placer les bonnes personnes aux bons endroits et, surtout, qu'elles présentent des affinités entre elles. C'est indispensable : travailler en bibliothèque est réellement un travail d'équipe. Organiser la structure et voir que tout fonctionne bien, que le personnel est heureux, cela procure énormément de plaisir.

Une bibliothèque de cette importance est-elle à la pointe de la technologie ?

Nous nous ouvrons, bien entendu, aux nouvelles technologies de la communication. Ainsi, nous avons une salle entièrement consacrée à internet. Cela implique un nouveau type de travail pour nous. Tout d'abord, nous devons savoir manipuler, nous-mêmes, cet outil. Ensuite nous devons réaliser un travail supplémentaire d'information au public. Internet est un outil d'accès à la documentation très intéressant, mais il n'est pas le seul. Nous nous devons de favoriser la complémentarité entre les différents médias : livres, périodiques, journaux, multimédia. Avec la quantité et la diversité de sources d'informations disponibles, c'est le seul moyen d'utiliser toutes ces données de manière efficace et rationnelle.

 
SIEP.be, Service d'Information sur les Études et les Professions.