Mme Caroline Martin, Animatrice radio

Interview réalisée en septembre 2013

Pourriez-vous retracer votre parcours scolaire ? Professionnel ?

J’ai fait des études en sciences économiques. Rien à voir donc avec le monde des médias. Mais j’ai fait de la radio très tôt, en hobby. J’avais 14 ans quand j’ai commencé à fréquenter les « radios libres » comme on disait à l’époque (dans les années 80). C’est très vite devenu une passion. Je pensais radio en me levant le matin, je préparais mes émissions durant des heures, j’y passais tous mes week-ends.

Quand j’ai arrêté l’école, j’ai prospecté un peu partout et j’ai été engagée ! D'abord à Radio Ciel (à Seraing), ensuite pour le réseau Contact, après encore pour Nostalgie, pour terminer par mon engagement à VivaCité (RTBF). 

En quoi la formation que vous avez suivie vous aide-t-elle dans l’exercice de votre métier ?

Honnêtement, dans mon cas, ma formation ne m’a pas spécialement aidée, hormis pour ce qui est de la culture générale évidemment. Quel que soit le job qu’on exerce, l’école apporte toujours une bonne base. On apprend à lire, écrire, des notions de géographie, histoire, etc. Ce sont des acquis indispensables.

Qu’est-ce qui vous a donné envie de faire de la radio ?

Tous les matins en me préparant pour aller à l’école, j’écoutais Jacques Mercier à la radio. Je trouvais sa voix géniale, envoûtante. Et je crois que la radio me semblait d’autant plus magique qu’il n’y avait pas de télé chez mes parents. Pour moi, l’évasion, c’était donc la radio et la lecture.

Pourriez-vous nous décrire une journée type ?

J’arrive à la RTBF vers 11h-11h30. Là, je prépare mon émission : lecture de la presse du jour, préparation des « news » à donner en cours d’émission (des infos glanées à droite, à gauche ou transmises par les auditeurs via la page Facebook), je jette un coup d’œil à ce qui se passe sur les routes et le rail aussi. L’émission démarre à 15h. C’est alors parti pour 3 heures de direct. Et ça passe très vite. Je quitte la RTBF aux alentours de 18 h. Mais je reste au taquet. Même lorsque je ne suis pas au travail, je reste attentive aux flyers, à ce que je lis dans l’un ou l’autre magazine. Je cherche toujours de l’info et des « choses » qui pourraient servir d’une manière ou d’une autre à étoffer le programme.

Intervenez-vous dans la sélection musicale ?

Non. C’est le bureau de Programmation qui s’en charge. Programmateur est un métier à part entière.

Quels sont les autres professionnels avec lesquels vous travaillez ?

Je travaille entourée de réalisateurs, d’ingénieurs du son, de journalistes et d’assistants principalement.

Selon vous, quelles sont les qualités, les compétences à posséder pour devenir animateur/animatrice radio ? 

Il faut une « voix » évidemment. Encore que la voix, ça se travaille ! Il faut apprendre à bien la poser, à parler naturellement. Le côté « bonne humeur communicative » est primordial. Pas question que la mauvaise humeur éventuelle du moment transparaisse à l‘antenne. Il faut être positif. Je dirais qu’une bonne connaissance musicale est un atout, une bonne culture générale aussi.

Il faut apprendre à gérer le stress du direct et savoir improviser en cas de pépin.

Quelles sont les évolutions rencontrées dans votre métier ? Va-t-il encore évoluer ? 

On ne travaille plus du tout de la même manière aujourd’hui qu’à mes débuts. A l’époque, on bossait avec des 45 et 33 tours et les publicités se trouvaient sur K7 à rembobiner après chaque passage. Puis, il y a eu les CD. Maintenant, tout est informatisé : pubs, chansons, sons diffusés dans les infos, etc. tout se trouve sur ordinateur.  

Qu’est-ce qui vous plait le plus dans votre travail ? Le moins ?

Je suis quelqu’un de passionné. J’aime mon job et ne vais jamais bosser avec les pieds de plomb. Aucune facette de mon travail ne me déplaît. J’ai un job assez varié avec juste ce qu’il faut d’adrénaline (lors des « directs »), mais aussi une partie davantage « reportage », recherche, etc.

Si un jour, je me lève en me disant : « pfffff, encore aller bosser ! », j’arrêterai. Je ne pourrais pas faire à long terme un travail dans lequel je ne m’épanouirais pas.

Quelles sont les conditions de travail ? 

J’ai un contrat de travail d’employée ¾ temps.  Je suis engagée en tant qu’animatrice-présentatrice selon le barème RTBF. 

Quels sont les conseils que vous pourriez donner à une personne qui veut se lancer ?

Être persévérant. Si vous avez du talent et de l’ambition, ça finit toujours par payer. Il ne faut pas avoir peur de faire des horaires ingrats et avoir envie de s’investir dans ce qu’on fait. Y croire et être motivé, c’est primordial. 

Avez-vous une anecdote à partager ?

Des anecdotes, il y en a beaucoup… Énormément de fous rires, de super moments, des rencontres magiques. Je retiendrai peut-être cette réflexion de Jacques Mercier croisé un jour au détour d’un couloir. Il m’a dit être très touché d’avoir été à l’origine d’une vocation. Je trouvais ça très sympa d’autant qu’il avait l’air ému en me le disant.

 
SIEP.be, Service d'Information sur les Études et les Professions.