Mme Catherine Gourbin et Mr Thierry Eggerickx,
Professeurs en démographie

Interview réalisée en janvier 2009

Pourriez-vous nous décrire le master en Sciences de la population et du développement dans lequel est reprise la finalité en démographie ?

C.G : ce master est un programme interdisciplinaire qui étudie l’évolution, dans le temps et dans l’espace, des relations entre population et développement. Il intègre des disciplines complémentaires comme l’anthropologie, l’économie, les sciences politiques, la sociologie, l’histoire. Il forme des spécialistes dans les domaines de la démographie et du développement destinés à l’action ou à la recherche sur les pays du Nord comme sur les pays du Sud. 

Comment se structure le programme de la finalité démographie ?

C.G : les étudiants du master en Sciences de la population et du développement suivent un tronc commun qui a pour objectif une bonne formation de base aux problèmes respectifs de population et de développement ainsi qu’à leurs interactions. L’étudiant qui a suivi et réussi un ou plusieurs cours inscrits dans le tronc commun devra les remplacer par d’autres cours du master avec l’accord du directeur de programme. La finalité axée sur la démographie a un objectif de professionnalisation répondant à une demande d'institutions diverses. Elle comprend cinq cours obligatoires (30 crédits) offrant les outils méthodologiques les plus récents sur la collecte des informations, l'analyse et le traitement (statistique et informatique) des données. 

Quel bachelier est le plus approprié avant de se lancer dans les études en démographie ?

C.G : le master en Sciences de la population et du développement est accessible sans aucune restriction aux porteurs d'un grade académique universitaire de bachelier. On retrouve parmi nos étudiants une plus grande proportion de détenteurs d'un bachelier en Sociologie, mais on ne peut pas dire qu'un programme de bachelier prépare mieux qu'un autre à ce master.

Y a-t-il des stages prévus dans la formation en démographie ?

T.E : il est possible de faire un stage mais ce n’est pas obligatoire. On procède plutôt par des mises en situation de l'étudiant. Nous essayons de le confronter directement à des données réelles. Nous avons déjà été contactés par la Ville de Charleroi pour une étude sur leur taux de mortalité. Ce sont nos étudiants qui s'en sont chargés.

Faut-il être passionné par les mathématiques et les chiffres ?

T.E : il ne faut pas être rebuté par les chiffres car le démographe les étudie, mais des connaissances de base en statistiques et en mathématiques permettent de s’adapter plus rapidement. Des sessions de mise à niveau pour les étudiants qui ont quelques lacunes dans le domaine peuvent être organisées. Il faut préciser que le démographe ne se borne pas à faire des calculs. Il collecte les chiffres et les analyse. Il travaille sur des thématiques propres à la société : l'immigration, le vieillissement de la population, les problèmes de santé, les transformations de la famille, la pauvreté, etc. Pour le démographe, un texte a tout autant d'importance qu'une donnée chiffrée. C'est une des principales différences avec le métier de statisticien. L'objectif de la formation est de faire acquérir par l'étudiant cette approche critique des données chiffrées.

Quid des langues ?

C.G : elles ne sont pas essentielles mais une bonne connaissance de l'anglais est souhaitée de par les ouvrages que l'étudiant sera amené à consulter. De même, une connaissance passive du néerlandais est utile si l’on souhaite exercer ce métier en Belgique.

Y-a-t-il des débouchés dans le secteur ?

C.G : à notre connaissance, tous nos étudiants diplômés travaillent. On les retrouve dans les centres de recherche, les administrations fédérale et wallonne, les ministères, les instituts de statistiques, la Communauté Européenne, etc.

Quelle qualité principale faut-il avoir pour se lancer dans des études en démographie ?

T.E : il faut surtout être intéressé par les grands problèmes de société !

 
SIEP.be, Service d'Information sur les Études et les Professions.