Ministre de la santé, de l'action sociale et de l'égalité des chances en 2006.

Quel est votre parcours professionnel ? 

J'ai toujours été très intéressée par le monde politique. J‘ai un master en sciences politiques, économiques et sociales. C'est à l'Université que j'ai commencé à faire de la politique mais pas dans un parti, mais plutôt comme militante dans le secteur associatif, secrétaire fédérale du mouvement "vie et chrétien " dans le Hainaut occidental. J'ai donc beaucoup travaillé dans la politique à travers différents milieux. Mon premier mandat politique a été celui du parti socialiste au sénat.

Quels sont les savoir-être d'une ministre ? 

J'ai toujours eu beaucoup d'intérêt pour la vie d'autrui autour de moi. C'est de là que m'est venu le goût d'être actrice de la société. Je pense qu'il est indispensable de pouvoir garder du sens critique et qu'il faut être en action vis-à-vis du public. 

Quelles sont les compétences indispensables ? 

Il faut avoir beaucoup d'ouverture d'esprit et être capable d'avoir une sensibilité intellectuelle mais aussi émotionnelle. Malheureusement, on s'imagine parfois que le ministre est tout seul mais c'est un véritable travail d'équipe. Il faut également posséder de grandes capacités de communication, comprendre les matières que l'on doit traiter. Mais il est surtout indispensable d'avoir beaucoup de qualités humaines et ne pas être technocrate. Sans oublier le goût de la proximité avec les gens. 

Quel conseil donneriez-vous à une personne qui voudrait se lancer ? 

D'abord, je conseillerais fortement de le faire car c'est très important d'avoir des personnes investies en politique. Mais de le faire sans tabou, sans plan de carrière. J'expliquerais que ce qui est vraiment important est d'avoir des convictions. Que surtout, il ne faut pas croire que dans la politique il faut se vendre soi-même ou vendre une marchandise idéologique. Mais au contraire, de s'engager dans un projet auquel on croit. La politique, ce n'est pas un moyen de faire carrière mais de servir les autres et quand on l'oublie c'est une erreur. 

Savoir gérer une vie de famille composée de neuf enfants et en parallèle mener une carrière politique n'est pas trop dificile ? 

Je n'ai pas tout fait en même temps. J'ai d'abord élevé mes enfants et puis je suis seulement rentré en politique à l'âge de 38 ans. C'est important de dire aux femmes qu'il ne faut pas tout faire en même temps. En effet, la vie est longue. Il se peut que l'on consacre une partie à faire des enfants et que d'autres années se basent sur la politique. Surtout, je tiens à préciser que ce n'est pas parce que l'on fait de la politique que l'on est des mauvais parents. Il est possible de faire les deux, mais il faut savoir s'adapter. 

Que pensent vos enfants de votre carrière politique ? 

De manière générale ils sont fiers. Les filles surtout. Nous avons des relations très proches. Cela leur a donné l'envie de s'intéresser à la politique. Malgré qu'ils ne soient pas toujours d'accord avec moi on en parle beaucoup, cela fait partie de notre quotidien. 

Participent-ils lors des campagnes ? 

Bien sur, ils collent les affiches, m'accompagnent, me soutiennent !

 
SIEP.be, Service d'Information sur les Études et les Professions.