Mme Christine Donjean,
Journaliste d'entreprise

Interview réalisée en avril 2014

Quelle a été votre formation scolaire et où l’avez-vous suivie ?

J’ai fait les langues et lettres et le journalisme et communication à l’ULiège. 

Et ensuite, vous avez directement travaillé dans la communication ?

Pas tout à fait. J’ai d’abord tâté de l’enseignement avant d’être journaliste. Ensuite, j’ai assuré la communication au sein de diverses entreprises, avant de retourner vers l’enseignement universitaire et la consultance en communication.

En quoi votre fonction consiste-t-elle précisément ?

Actuellement, j’interviens en consultance stratégique et dans la mise en œuvre de recommandations en interaction avec les équipes de communication dont je contribue à structurer et à organiser le travail.

Depuis combien de temps faites-vous ce métier ?

Près de 30 ans, maintenant.

Quelles différences existe-t-il entre un journaliste traditionnel et un journaliste d’entreprise ?  

Bonne question… Nous appartenons à la même famille, mais nous poursuivons des objectifs différents, parfois opposés même. La formation et les techniques d’investigation et d’interview sont les mêmes. Les outils aussi. Nous avons, évidemment, un point de vue fondamentalement différent, mais des techniques et des outils communs.

Comment se passe votre journée de travail ?

Chaque jour est différent. On peut rarement prévoir à l’avance le déroulement d’une journée de travail. L’essence même du métier et le contexte volatil que nous connaissons font que tout est extrêmement variable d’un jour à l’autre. Chaque jour est différent.

Quelles sont les qualités nécessaires, les aptitudes particulières pour occuper ce poste ?

Elles sont nombreuses et variées. Compréhension des logiques managériales, intégration de concepts Ressources Humaines, sens de la stratégie, capacité d’évaluer son travail, empathie et volonté de dialogue, appréhension positive du changement.

Et, sur un registre plus technique, je citerais : l’aspect législatif de la communication, les TIC (Technologies de l’Information et de la Communication), des connaissances de base en psychologie des groupes et en communication interpersonnelle, des rudiments de graphisme, des connaissances en langage photo et vidéo.

Comment a évolué le métier depuis vos débuts ?

L’évolution s’est faite progressivement. On est passé du journalisme d’entreprise pur et dur à la communication des organisations qu’elles soient publiques ou privées. À partir du moment où le secteur public a compris l’importance d’avoir une bonne stratégie de communication, on a progressivement assisté à un glissement vers les administrations en tous genres, à une sorte d’institutionnalisation du journalisme d’entreprise. 

Quels sont les aspects les plus positifs de votre travail ?

Sans conteste, je répondrais la créativité dont on nous demande de faire preuve. La faculté de réaliser des projets.

Et les aspects négatifs ?

Devenir journaliste d’entreprise ou communicant est parfois difficile pour des journalistes de formation, à qui on a enseigné de toujours enquêter, remettre en question. Il peut donc apparaître des dilemmes, des questions déontologiques et éthiques. C’est un peu comme pour les avocats qui s’engagent à défendre leur client.

Combien d'heures travaillez-vous par semaine ?

C’est un métier où il ne faut pas compter ses heures et faire preuve de souplesse sur les horaires. Je dirais, en moyenne, quelque 50 heures par semaine.

Comment arrivez-vous à concilier vie familiale et vie professionnelle ?

Difficilement. En fixant des limites horaires. Mais ce n’est pas toujours facile vu l’urgence dans laquelle les développements de moyens de communication nous forcent à travailler. C’est un des effets pervers du boom technologique du secteur.

Quels sont les conseils que vous donneriez aux personnes qui voudraient se lancer ?

Dans un premier temps, il faut se former le plus largement possible aux divers aspects de la communication moderne. Dans un deuxième temps, se spécialiser dans une ou deux matières plus spécifiques.

 
SIEP.be, Service d'Information sur les Études et les Professions.