Mr Damien Filippi,
Chargé de communication

Interview réalisée en décembre 2010

Chargé de communication au Musée des instruments de musique (mim) à Bruxelles.

Quelle est votre formation ?

J’ai fait un bachelier en relations publiques à l’HELB.

Racontez-nous votre parcours professionnel…

Après mon bachelier, j’ai poursuivi avec un master à la VUB en politieke wetenschappen (sciences politiques). Durant cette période, j’ai fait des stages et jobs d’étudiant divers chez Omnivore (organisation de concerts, entre autres) et à la Ligue d’Improvisation Belge. J’ai aussi travaillé quelques mois chez UBU SPRL, société d’organisation de concerts (Bashung, Fersen, Benabar, etc.). Je suis arrivé au mim en janvier 2004.

Parlez-nous du Musée des instruments de musique. Quelles sont les activités qu’il propose ?

Le mim c’est avant tout une collection de 8000 instruments issus de toutes les régions du monde et de toutes les périodes. C’est tout simplement une des collections les plus prestigieuses au niveau mondial !

Bien sûr, notre meilleur moyen pour les mettre en avant, ce sont nos collections permanentes. Près de 1200 instruments s’y retrouvent. Accompagnés d’un casque à infra-rouge (indispensable !), les visiteurs trouvent toutes sortes d’instruments (des plus classiques aux plus originaux). Ainsi, nous accueillons +/- 150000 visiteurs chaque année.

A côté de ces collections, nous organisons quelques expos temporaires (pas trop malheureusement, par manque de place dans le bâtiment), ainsi que des visites guidées et des animations pour les écoles.

Nous organisons aussi une série de concerts (pour enfants ou adultes) et nous essayons de faire de plus en plus d’activités pour les familles.

L’image du mim est celle d’un Musée dynamique, ouvert à tout type de public.

Enfin, nous avons notre propre bibliothèque, un museumshop et un restaurant (la vue sur le centre de Bruxelles est un des must de la capitale !).

En quoi consiste votre travail au sein du musée ?

Mon travail est très diversifié et touche à tout ce qui est proche de la communication et de la promotion. Pour faire simple, je suis :

  • responsable de la gestion du plan de communication du musée ;
  • attaché de presse (accueil des journalistes, rédaction et gestion des communiqués & dossiers de presse) ;
  • responsable francophone du matériel promotionnel (coordination des flyers, programmes annuels et autres, de l’élaboration à la distribution) ;
  • co-responsable de l’e-communication (site web, Facebook, newsletter) ;
  • coordinateur des évènements (vernissages, accueils de personnalités, conférences de presse, activités en partenariat, etc.) ;
  • responsable de la mise sur pied d’évènements publics (nocturnes, expos, concerts) ;
  • chargé de l’approche marketing – recherche de partenaires commerciaux ;
  • gestionnaire des partenariats avec la presse francophone ;
  • responsable des contacts avec les offices du tourisme ;
  • responsable des contacts et partenariats avec d’autres institutions culturelles et touristiques ;
  • responsable de la gestion du budget communication.

Comment annoncez-vous un événement ? Quelles sont les différentes étapes ?

Tout dépend évidemment d’un évènement à l’autre. Pour une simple activité, une simple annonce sur le site suffit. Pour une expo, c’est tout un plan promo qui doit être élaboré.

Pour faire quelque chose de systématique, je dirais que le tout est de réfléchir à chaque fois à :

  • la promo presse : que faire ? Faut-il une conférence de presse? Un communiqué ? Une relance téléphonique ?
  • la promo écrite : faut-il une affiche, un flyer ?
  • la promo internet : faut-il faire plus qu'une simple annonce sur le site du mim?
  • l’accueil des VIP (à prévoir ou pas)
  • le contact des publics prioritaires (pour une activité pour les harpistes par exemple, il est préférable d’essayer de contacter 200 harpistes qui créeront le bouche à oreille plutôt que d’essayer d’avoir un article dans La Libre Belgique, qui n’intéressera pas 99% des lecteurs)
  • aux autres pistes éventuelles.

Voilà le schéma de base que nous nous posons avant toute activité !

Qu’est- ce qui vous a attiré dans le secteur de la culture ?

Bien plus que les autres secteurs, le secteur de la culture, c’est avant tout une affaire de passion ! On est souvent prêt à faire pas mal de sacrifices (salaire, temps) pour pouvoir y travailler.

Travaillez-vous en collaboration avec d’autres secteurs (social, scolaire ou autres) ?

Article 27, les établissements scolaires, Jeugd en muziek, les jeunesses musicales, sont des partenaires réguliers (voire quotidiens) du mim.

Est-ce un travail d’équipe ?

Oui. A petite échelle, je travaille avec mon collègue néerlandophone et un graphiste. A plus grande échelle, l’ensemble des services tournés vers le public du musée (que nous appelons « Publiekswerking », faute de terme adéquat en français) ont des réunions très régulières. Ainsi, rien ne m’empêche de venir avec une proposition de collaboration pour un concert ou une expo, ou à ma collègue responsable du service éducatif de me signaler qu’il serait bon de faire une affiche pour telle activité.

Qu’est-ce que vous aimez le plus dans votre travail ?

Spécifique au mim : le fait qu’à chaque activité, c’est une nouvelle connaissance que j’acquiers. N’étant absolument pas musicologue, une collaboration avec l’ambassade d’Indonésie "m’oblige" à me renseigner sur le gamelan (ensemble d’instruments principal là-bas), une collaboration avec l’asbl Harpegio à étudier la harpe, etc. C’est évidemment merveilleux.

Toujours spécifique au mim : le fait d’être dans une institution "qui marche", qui a bonne réputation fait que l’on se sent utile. Quand on a une difficulté, voir le visage heureux des personnes dans les salles, c’est plus motivant que de voir une salle vide, bien sûr !

Quelles difficultés rencontrez-vous dans l’exercice de votre travail ?

Évidemment, comme dans toute société commerciale ou non, les divergences de points de vue apportent des désillusions.

Quelles sont, d’après vous, les qualités nécessaires pour exercer cette profession ?

Il faut une connaissance du monde culturel, comme je l’ai dit. C’est indispensable pour vouloir entrer dans ce type de société. Plus spécifiquement au monde de la communication, il y a évidemment les langues et la connaissance des programmes informatiques qui sont indispensables. Ceci dit, contrairement à ce que la plupart des gens croient, il ne faut pas être parfait bilingue ou être un crack en informatique. Au niveau des langues, je suis convaincu qu’il est plus intéressant de savoir manipuler 3-4 langues plus ou moins (c'est-à-dire comprendre un interlocuteur et savoir se faire comprendre) que d’être bilingue FR/NL ou FR/EN tout à fait, sans autre bagage à côté.

Quels conseils pourriez-vous donner à une personne qui voudrait travailler dans le domaine de la communication dans une institution culturelle ?

Les stages sont des moments parfaits pour se faire "un nom" et rencontrer des gens. Et c’est plus facile d’obtenir un stage dans une société qu’un emploi !

Il ne faut pas avoir peur d’essayer. J’entends souvent dire : "là bas, ça ne sert à rien de postuler, de toute façon, ils ne m’engageront jamais". A chaque fois, je réponds simplement : "Qu’est-ce que tu en sais ! Et quand bien même, ça ne coûte qu’un e-mail… donc rien !".

 
SIEP.be, Service d'Information sur les Études et les Professions.