Mr David Andrianne,
Moniteur dans une ASBL

Interview réalisée en janvier 2004

Moniteur au sein de l'asbl BADJE (Bruxelles Accueil et Développement pour la Jeunesse et l'Enfance).

Pourriez-vous décrire brièvement les activités de BADJE ? 

Nous travaillons essentiellement dans l'accueil extrascolaire. Dans les écoles maternelles et primaires, nous remplaçons des instituteurs en formation. Nous apportons un soutien à la formation dans les garderies scolaires, soit par le remplacement de l'accueillante lorsqu'elle est en formation, soit par un travail de collaboration et de co-animation entre notre équipe et les équipes d'accueil dans les garderies. Enfin, nous offrons des services variés aux membres de BADJE : nous proposons des animations originales aux associations, nous renforçons les équipes d'animation dans les plaines de vacances et nous répondons à des demandes spécifiques et ponctuelles. 

Le statut d'animateur souffre-t-il de précarité ? 

Il est difficile d'être reconnu : les statuts sont assez précaires. Personnellement, j'ai la chance d'avoir un contrat à durée indéterminée, à temps-plein. De manière générale, ce secteur mérite d'être revalorisé. 

Pourriez-vous décrire votre activité ? 

Notre équipe d'animateurs professionnels compte 9 personnes et nous travaillons généralement avec des enfants de 6 à 12 ans. Nous préparons beaucoup d'animations à thèmes (sport, spectacle, etc). 

Je suis spécialisé en arts du spectacle (théâtre, percussions, etc.). Il est assez difficile de décrire une journée type parce que ça part un peu dans tous les sens. Nous préparons tous ensemble les activités qui seront ensuite mises en oeuvre par un ou deux animateur(s), pour remplacer un enseignant ou préparer une plaine de jeux. Nous oeuvrons à transmettre des choses aux jeunes, différentes de ce qu'ils vivent quotidiennement à l'école, nous faisons appel aux ressources de chacun d'entre nous, nous nous formons mutuellement. 

Quel est votre parcours scolaire et professionnel ? 

En secondaire j'ai suivi l’option socio-éducatives. J'avais entrepris des études d'éducateur mais ça ne m'a pas plu. J'ai travaillé pendant 4 ans en tant qu'animateur à Namur pour l'asbl "Plomcot 2000" (maison de jeunes et de la culture). C'est là que j'ai fait tous mes jobs d'étudiant en tant qu'animateur. Il y a un an, j'ai fait une formation au CFA d'Animation en arts du spectacle. 

Qu'en est-il du brevet d'animateur ? 

Le brevet est délivré par un certain nombre d'organismes de formation habilités par le service Jeunesse de la Fédération Wallonie-Bruxelles, puis homologué par ce dernier. 

Quel est le profil idéal pour être animateur ? 

Il faut aimer les enfants : ça peut paraître un peu naïf mais c'est essentiel. Il faut avoir de l'énergie et avoir envie de faire bouger les choses car ma conception de l'animation est qu'elle vise à changer la société de demain. Nous éduquons aujourd'hui des enfants qui seront les adultes de demain et qui gèreront ce que nous mettons en place avec eux aujourd'hui. 

Il faut savoir organiser son temps de travail. Il faut être patient, tolérant, savoir dialoguer, écouter et avoir du coeur. 

Vous estimez donc avoir un rôle éducatif. Quelle est la différence entre animateur et éducateur ? 

Un éducateur propose un encadrement, fixe des règles : il propose une manière de fonctionner dans la société. A mon sens, l'animateur fait davantage appel aux ressources créatives et intellectuelles de l'enfant mais de manière beaucoup plus informelle. Nous sommes très à l'écoute de ce que les enfants veulent faire : nous partons de leurs envies et de leurs besoins. 

Quels sont les aspects les plus difficiles de votre métier ? 

Nous n'avons pas vraiment l'occasion de mener à bien un projet suivi avec un même groupe d'enfants. Notre intervention est ponctuelle puisque nous voyons généralement un même groupe trois fois par an. Un des aspects négatifs est aussi la rémunération très faible, alors que ce métier est important pour la société. C'est un métier qui n'est pas toujours valorisant en terme de retour du public concerné (enfants, parents) et des pouvoirs publics. 

Et les aspects les plus positifs ? 

La possibilité de voir des enfants issus de milieux très différents et le fait de pouvoir toucher à de nombreux domaines. Notre groupe d'animateurs essaie toujours de réaliser des animations inédites : même si nous utilisons des outils existants (guides de l'animation, guides de jeux, etc.), nous les adaptons. Il y a tout un aspect de recherche qui est assez agréable, sur internet, dans les bibliothèques, etc.  Il y a un processus de formation permanente qui se met progressivement en place entre nous : nous échangeons nos connaissances spécifiques.

 
SIEP.be, Service d'Information sur les Études et les Professions.