Mr Frédérick Dufour,
Grutier pour chantier éolien

Interview réalisée en janvier 2008

En quoi consiste votre activité au quotidien ?

Notre entreprise met des grues de levage à disposition pour le montage des éléments éoliens et plus particulièrement pour le montage des sections des tours et des pales, en Belgique et en France. Nous sommes également actifs
dans la partie logistique, c’est-à-dire l’acheminement et le transport des éléments éoliens depuis le constructeur jusqu’au site éolien. Notre entreprise propose aussi des équipes de montage pour la construction même des éoliennes.
Mon activité se retrouve un peu dans ces trois grandes activités. Mon rôle principal est le dispatching et l’organisation générale du transport, du personnel et du montage des éléments de l’éolienne. Je m’occupe également de l’étude préalable technique avec les constructeurs éoliens (stabilité, planéité, dimensionnement, etc.). Ainsi, lorsqu’un constructeur éolien me consulte, nous déterminons ensemble les moyens de levage nécessaires pour la construction.
J’établis une offre et j’organise le planning d’exécution et de montage. Nous avons une équipe de montage qui va sur le chantier pour installer les moyens de levage qui vont permettre de monter et de placer les éléments de l’éolienne (cela va jusqu’à des charges de 800 tonnes !).

Quelles sont, à votre avis, les qualités personnelles et les compétences attendues dans ce domaine professionnel ?

Les qualités principales sont : l’organisation, la résistance au stress, la flexibilité et la réactivité (savoir rebondir quand il y a un problème et trouver une solution). En termes de compétences, il y en a beaucoup. Pour le côté exécutif
et technique, par exemple, le grutier doit être qualifié, avoir une expérience importante dans le domaine, être capable d’analyser et de mesurer les risques, être capable d’anticiper. Il faut également qu’il soit prudent et respecte les
règles de sécurité. Il doit posséder les compétences techniques suffisantes pour évaluer les risques potentiels et prendre les mesures de sécurité nécessaires. Mais je pense que c’est l’association de toutes les personnes de notre équipe qui fait que cela fonctionne bien : autant des techniciens, des grutiers, des manutentionnaires, des monteurs, que des informaticiens, des ingénieurs, des logisticiens, etc.

Quels sont, à votre avis, les avantages et les inconvénients de ce type d’activité ?

Avantage(s) : ils sont nombreux. C’est un domaine intéressant et motivant et qui s’inscrit dans un domaine qui est dans le feu de l’action. C’est très motivant de dire qu’on apporte quelque chose de positif à l’environnement. 

Inconvénient(s) : la concurrence et le stress.

Quel est l’horaire de travail ?

Mes horaires sont très flexibles mais en général, je travaille de 7h à 20h, avec parfois du travail le soir, le week-end ou même la nuit. Je suis disponible 24h/24 mais tout dépend de la tâche à laquelle on est affecté. On peut travailler parfois pendant 2 ou 3 semaines à l’étranger.

Comment décririez-vous le milieu de travail ?

Je travaille tant sur le terrain qu’à mon bureau. J’ai beaucoup de contacts avec mon équipe, les clients, les professionnels et les fournisseurs (internationaux ou pas). Je suis à la tête de l’entreprise donc je suis présent un peu partout.

Quelles études/formations avez-vous faites pour accéder à cette profession ?

J'ai un master en sciences économiques à Louvain-la-Neuve. J’ai ensuite réalisé un master en finance et ensuite un master en transport. J’ai également suivi une formation pour être coordinateur sécurité chantier mobile et une
autre pour devenir conseiller en sécurité pour le transport de marchandises dangereuses.

Quelles sont les perspectives d’avenir ?

Les possibilités d’emploi sont très importantes. Cela ne s’arrêtera pas du jour au lendemain. Vu l’augmentation croissante du prix du pétrole, on va de plus en plus se tourner vers des alternatives telles que les énergies renouvelables et l’éolien à un bel avenir. L’apprentissage en entreprise de manière interne et l’apprentissage sur le terrain sont actuellement les seuls moyens efficaces pour se qualifier.

Quels conseils donneriez-vous à quelqu'un qui souhaite se lancer dans cette voie ?

Sois flexible ! Sois prêt à accepter un travail pénible et à faire beaucoup de concessions. Et en contrepartie, tu auras un beau salaire et une satisfaction d’avoir préservé l’environnement.

 
SIEP.be, Service d'Information sur les Études et les Professions.