Mr Gauthier Jansen, Artiste

Interview réalisée en juin 2008

Gauthier Jansen est musicien, clown, conteur, acteur.

Pourriez-vous retracer votre parcours scolaire et professionnel ?

J’ai commencé le théâtre en Académie à 8 ans sans plus arrêter. Après mes secondaires artistiques, j’ai suivi 4 ans au Conservatoire de Liège (prix supérieur de déclamation) et 3 ans au Conservatoire de Bruxelles (1er prix d’Art dramatique). A l’époque, j’ai pu suivre 2 ans d’ateliers de conte oral et de clown. De front, j’ai monté une compagnie de théâtre jeune public tout en jouant pour des théâtres Bruxellois. J’ai rencontré le spectacle de rue via un rôle récurrent de bonimenteur-présentateur de festival. Le jeune public m’a emmené vers le clown. Depuis 2002, j’ai rejoint «clowns et magiciens sans frontières» pour lesquels je voyage 3 mois par an. Je suis engagé pour une création au théâtre une fois par an, je tourne en théâtre jeune public (2 mois/an), je fais une tournée des festivals en théâtre de rue (1mois/an), les clowns à l’hôpital m’occupent 1 fois par semaine et clown sans frontières en milieu carcéral 1 fois par mois. Chaque année, je suis une formation au clown avec différents maîtres de stage (Kevin Brooking, Ben Riga, Jean Meningue). Cela ouvre l’esprit !

Avez-vous suivi des formations particulières pour exercer ces différents métiers ?

Dans le cadre de différentes créations, tant en théâtre qu’en clown ou jeune public, une formation est donnée aux artistes (manipulation de marionnettes à anses, danse contemporaine, training d’acteur, combat à mains nues, épées, acrobatie, jonglerie,musique, chant, etc.).

Pourquoi vous êtes-vous dirigé vers le domaine des arts du spectacle ?

C’est ma manière à moi de prendre part au monde auquel j’appartiens. Assouvir l’énorme besoin de communication en approchant les gens au plus près de leur vie.

D’après vous, que faudrait-il faire ou mettre en place pour améliorer la situation des artistes ?

Mettre en place les outils nécessaires aux artistes pour gérer eux-mêmes les différents niveaux d’occupation : la gérance artistique, administrative et juridique. Seuls ces outils permettent de «vivre facilement».

Quelles sont les satisfactions que vous apportent votre métier ?

Une triste satisfaction : le fait que le manque de financement devient si aberrant qu’il en devient le charme créatif des productions belges. Ensuite, le clown me confronte à moi-même et me teste, l’acteur me propulse dans un autre réel : l’univers du mot, la grande satisfaction d’aiguiser le code de communication le plus courant qu’est la parole. Le "clown sans frontières" m’emmène à travers le monde comme artiste et non comme touriste me donnant accès à la vraie réalité des habitants des pays étrangers. Tout cela me donne la sensation d’avoir les yeux ouverts, le cœur serein, l’âme en paix et l’esprit libre.

Quelles sont les contraintes ou les difficultés auxquelles vous êtes souvent confronté ?

Je dirais que la contrainte la plus récurrente ce sont les acheteurs n’ayant pas suffisamment de financement. Le coût est réduit, si pas annulé, tout comme le salaire de l’artiste.

Pensez-vous que la polyvalence soit un atout pour un artiste ?

Oui, elle permet de faire se croiser différentes disciplines, d’emprunter le clown au théâtre, le non-verbal au jeune public, le corporel dans la rue, etc. Mais ce choix demande d’abord beaucoup de rigueur dans chacune des disciplines : l’entretien du corps du clown, de la manipulation, du verbe, etc. La patience est aussi nécessaire : en évoluant parallèlement dans plusieurs domaines, il faut la patience d’apprendre plus lentement.

Selon vous, est-ce que les métiers du spectacle sont des métiers d’avenir ?

Oui, même si la forme et le nom des métiers changent (danse tektonik, le slam, le clip vidéo, etc.). L’homme est créateur depuis le début de son histoire. Pourquoi pas jusqu’à la fin ?

Quelles sont les qualités qu’une personne doit posséder pour devenir un artiste du spectacle ?

Une connaissance de sa sincérité, de l’optimisme, de la fermeté et plein d’amour.

Quels sont les conseils que vous donneriez à ceux qui veulent se lancer ?

Soyez sincères et optimistes, trouvez les compromis en étant ferme et plein d’amour.

 
SIEP.be, Service d'Information sur les Études et les Professions.