Geert Jacob, Déclarant en douane

Interview réalisée en novembre 2008

Située dans le zoning industriel de Blandain à Tournai, l’entreprise SEDIS Logistics (Solution Européenne de Distribution, Importation et Services) existe depuis sept ans et emploie environ 150 personnes. Rencontre avec Geert Jacob, responsable du service douanes.

Comment pourrait-on définir le métier de déclarant en douane ?

JAu sein de l’entreprise, le service douanes s’occupe du dédouanement des marchandises hors communauté européenne, qui est chargé de l’encaissement des droits et TVA et qui constitue le maillon de la chaîne entre le client et le Ministère des Finances. Chaque produit comporte un numéro de nomenclature, qui va déterminer le taux de droits à payer en fonction du pays d’exportation. Pour un seul et même produit, il existe plusieurs niveaux de taxation selon des critères comme le pays d’exportation ou les accords conclus avec la communauté européenne. Quotidiennement, il faut rechercher dans le journal officiel, le Moniteur, un texte relatif au produit et aux accords conclus pour celui-ci. Il y a un règlement communautaire même si c’est le règlement national qui prime. Ensuite, on doit vérifier les différences pour un même produit entre une importation soitvia la Belgique, soit via la France.

Quelles sont les qualités indispensables pour l’exercer ?

La base du métier, c’est le calcul. Donc, il faut aimer les maths et avoir un esprit de recherche mais être ouvert au dialogue car le métier comporte une partie commerciale. Des connaissances informatiques sont utiles, sans être pour autant informaticien. On ne programme rien nous-mêmes, on utilise l’outil existant en interne et différents moteurs de recherche. Au niveau des langues, il faut être bilingue, voire trilingue. Je dirais même que l’anglais (commercial) prime sur le néerlandais. Chez SEDIS, on importe beaucoup d’Asie donc il est nécessaire de pouvoir comprendre des factures libellées en anglais. Le néerlandais constitue un avantage lorsqu’on travaille avec des agents et des sous-traitants à Anvers mais il faut savoir que neuf personnes sur dix utilisent l’anglais lorsqu’elles neparlent pas le français.

Quels avantages et inconvénients comporte le métier de déclarant en douane ?

C’est difficile à dire. Il y a une telle diversité de produits, de procédures… Il y a une marge de manoeuvre dans le métier, ce n’est pas fixe ni répétitif. Pour moi, c’est un avantage. Rien n’est jamais acquis, la réglementation connaît des changements tous les ans donc on n’est jamais blasé. Côté inconvénients, les horaires sont larges. On dispose de procédures permettant de dédouaner entre 6h et 22h donc il faut pouvoir s’adapter en fonction de la société dans laquelle on travaille. Une certaine flexibilité horaire est nécessaire même si dans d’autres entreprises, les agents desdouanes travaillent entre 8h et 17h.

Comment cette profession a-t-elle évolué ces dernières années ?

L’évolution a été considérable au point de vue technique, notamment au sujet des procédures à mettre en place afin d’utiliser toutes les possibilités de dédouanement. La douane et le déclarant en particulier devrontêtre en mesure de s’adapter à cette technologie du futur.

Que souhaiteriez-vous dire à un jeune qui se montrerait intéressé par cette profession ?

Pour être un déclarant, il faut une formation de trois ans minimum. Ainsi, en France, une formation est proposée à Roubaix. Pour travailler comme déclarant en douane, il faut un esprit d’ouverture, de recherche et de la créativité. Enfin, pour bien effectuer ce travail, cela doit être une passion.

 
SIEP.be, Service d'Information sur les Études et les Professions.