Mr Gérard Lippert,
Vétérinaire / acupuncteur et homéopathe animalier

Quelle est votre formation de base ?

J'ai une formation de vétérinaire, à laquelle j'ai ajouté deux spécialisations en acupuncture et en homéopathie, mais ces dernières ne sont pas reconnues. J'ai également un master en océanologie.

Pourquoi avoir choisi ces spécialisations ?

Je souhaitais pouvoir soigner les animaux le mieux possible et dans le respect d'une formule d'Hippocrate : "D'abord ne pas nuire". Je souhaitais donc éviter de donner systématiquement des médicaments classiques qui ont des effets secondaires. L'envie de me lancer dans l'acupuncture est venue en rencontrant un vétérinaire français précurseur qui travaillait dans ce domaine, suite à un voyage en Chine où il avait appris à exercer cette thérapie. J'ai pu constater l'efficacité de cette méthode dans tous les domaines, aussi bien pour la guérison de troubles locomoteurs, que digestifs, respiratoires, hormonaux ou comportementaux. J'utilise donc l'acupuncture et l'homéopathie selon les troubles, en parallèle avec la médecine classique lorsque cela s'avère nécessaire.

Appliquez-vous ces méthodes à tous les animaux ?

Oui, tant pour les petits animaux domestiques que pour les plus grands. J'ai été amené à soigner de la sorte des éléphants du cirque Bouglione, mais aussi des chevaux.

Y-a-t-il beaucoup de vétérinaires spécialisés dans ces pratiques en Belgique ?

Je pense que nous sommes environ une centaine.

Quel a été votre itinéraire professionnel ?

Après mes études, j'ai beaucoup bougé : j'ai accompagné des transports de vaches à l'étranger, j'ai travaillé dans une réserve au Rwanda et de fil en aiguille, j'ai rencontré des vétérinaires, notamment français, qui travaillaient autrement et je les ai un peu suivis avant d'ouvrir mon propre cabinet à Bruxelles.

Quelles sont les qualités requises pour exercer ce métier ?

Je pense qu'il faut d'abord aimer la nature dans son ensemble. J'ai comme principe de base de ne pas désintégrer le rapport des éléments les uns avec les autres, c'est-à-dire de notamment tenir compte de l'espace dans lequel évolue l'animal. Pour exercer ce métier, je crois donc qu'il faut avoir une sensibilité à ce genre de philosophie, utiliser tous ses sens, être observateur et aussi avoir beaucoup de curiosité.

Quelles sont les satisfactions et les difficultés que vous retirez de l'exercice de votre profession ?

Ma principale satisfaction est de pouvoir faire ce que j'ai envie, tout en apprenant chaque jour. La difficulté la plus criante, c'est la non reconnaissance des effets et de la valeur de ces thérapies par les confrères qui ne la pratiquent pas. Heureusement, j'ai une clientèle qui vient spécifiquement pour cela et ça, c'est gratifiant.

Pensez-vous qu'il s'agit d'une profession d'avenir ?

Je crois en effet que ces spécialisations ont de l'avenir, surtout pour ceux qui sont animés par une volonté d'apprendre et d'apporter leurs connaissances au service du monde animal. Je constate que ce sont des moyens de soigner dont les clients sont demandeurs.

 
SIEP.be, Service d'Information sur les Études et les Professions.