Gianpaolo Sferlazza,
Souffleur de verre artisan

Entretien avec Monsieur Giampaolo, souffleur de verre (artisan) à DEERLIJK (Courtrai)

Pourquoi avez-vous choisi ce métier de souffleur de verre ? L'avez-vous choisi par passion ou vocation ?

Par hasard. Ni par passion ni par vocation mais surtout pas nécessité. A l'époque, nous étions nombreux à la maison. Nous avons dû aller travailler très tôt pour subvenir aux besoins de la famille. Je ne regrette pas mon passé car il m'a permis de devenir ce que je suis aujourd'hui.

Quelle est la formation à suivre pour exercer le métier de souffleur de verre ?

Il existait à Manage une ancienne usine qui accueillait des souffleurs de verre jusque dans les années 90. Maintenant cette usine n'existe plus. Il reste en France des endroits où l'on forme des souffleurs de verre en mode de réinsertion sociale. Par contre les cours suivi en Angleterre et aux Etats-Unis sont dispensés à l'université.

Quelle fut la vôtre ? En connaissez vous d'autres accessible aujourd'hui ?

J'ai commencé à l'age de 15 ans dans une cristallerie à Boussu, puis à 20 ans je me suis lancé comme artiste indépendant

Quels sont les avantages et les inconvénients de votre métier ?

C'est un métier formidable qui permet de s'exprimer librement et sans contrainte. La chaleur, le prix des combustibles, sont des inconvénients qui s'apparentent plus au niveau technique.

D'où vous vient cette passion pour le verre ?

L'art m'a toujours fasciné, et j'ai trouvé avec le verre un moyen de pouvoir m'exprimer.

Depuis quand pratiquez vous ce métier ?

Cela fait 28 ans que je souffle le verre et 23 ans que je suis indépendant.

Quels sont les outils que vous utilisez ?

Des pinces, des ciseaux, un pontil (pour sculpter dans le verre). Mais aussi un four de cuisson et une arche de re-cuisson.

Quelle est la journée type d'un souffleur de verre ?

Je n'ai pas de journée type, cela dépend de mon humeur et de mon envie, c'est primordial pour l'inspiration.

Est-ce que la technique pour souffler le verre s'apprend facilement ? (Est-ce un apprentissage difficile ?)

Non. C'est un apprentissage extrêmement difficile, cela m'a pris 6 ans pour maîtriser parfaitement la technique du verre.

Quels conseils donneriez-vous à un jeune qui veut suivre votre voie ?

Les maîtres mots pour réussir dans ce métiers sont : l'assiduité et la persévérance. Mais ces deux mots là s'appliquent pour tous les secteurs et toutes les professions. Sans volonté on n'arrive à rien. La meilleure école pour pratiquer l'art du verre reste celle d'un stage auprès de maître verriers.

Pourquoi ce métier n'est-il pas plus répandu ?

En Belgique il n'a plus de centre de formation pour apprendre ce métier. Néanmoins au niveau international il a de plus en plus de personnes qui façonnent le verre.

Quelles furent les évolutions que vous avez pu observer depuis ces dernières années ?

L'art est intemporel il n'a aucune évolution, chacun lui fait prendre l'évolution qu'il veut. En ce qui concerne les techniques elle sont les même depuis le 19eme siècle.

Le fait d'être indépendant implique que vous recherchiez de la clientèle comment cela se passe t-il ?

Je travaille principalement avec des galeries d'art, ce sont mes principaux clients. Ils exposent mes oeuvres, les vendent, les présentent dans leur galerie. Je fais aussi des pièces pour les organisations mondiales comme des multinationales ou des ambassades.

Avez-vous une spécialité ?

Ma spécialité est la sculpture sur verre. Pour l'instant je crée des personnages aux allures difformes.

Travaillez vous seul ou en collaboration avec d'autres professionnels ?

J'ai comme assistant mon fils qui m'épaule et apprend le métier en même temps. De temps à autre je collabore avec différents artistes pour certaines oeuvres (principalement des artistes peintres).

Quelles évolutions futures sont prévisibles aujourd'hui ?

L'évolution se fait jour après jour, c'est une remise en question journalière. Cela dépend de l'art et de ce que chacun veut en faire.

 
SIEP.be, Service d'Information sur les Études et les Professions.