Mr Gisbert Wauters, Pépiniériste

Interview réalisée en septembre 2007

Quelle est votre formation, votre parcours professionnel ?

J'ai fait des études d'agronomie en secondaire. A Waterloo, j'ai commencé avec un spécialiste du métier et on a travaillé ensemble jusqu'à son décès. Au départ, nous étions davantage créateurs de jardins et on en a d'ailleurs créé plus de mille. L'activité de pépiniériste était alors secondaire. En réalité, nous achetons des plantes en Hollande et en Belgique pour les stocker ici avant d'effectuer des plantations. Nous avons seulement une pépinière d'exposition. L'activité continue aujourd'hui mais de manière fort limitée puisque seul mon plus jeune fils s'y investit depuis une quinzaine d'années.

Quelles sont vos tâches principales ? Comment se compose votre emploi du temps ?

Nous faisons grandir des bois et des plantes. J'avais une pépinière à Tremeloo en Flandre et nous avons encore à Waterloo cinquante ares de pépinières. Nous effectuons des plantations dans les jardins et vendons des plantes en pot. Les pépiniéristes travaillent de plus en plus de cette manière car cela permet de replanter facilement. Ils achètent de la tourbe, la mettent dans un pot qu'ils installent au-dessus d'un revêtement en plastique. Cela évite de devoir effectuer des nettoyages ou des sarclages. Toutefois, certaines personnes continuent à planter en pleine terre.

Quelles qualités incontournables faut-il réunir pour exercer cette profession ?

Il est nécessaire de maîtriser la nomenclature des plantes et de savoir les reconnaître.

Il faut des connaissances en agronomie et plus particulièrement en horticulture. La formation est importante mais elle ne suffit pas. Il faut en outre connaître les écritures comptables, savoir diriger une équipe et connaître le néerlandais car la majorité des pépiniéristes (90%) sont situés en Flandre. Pour exercer le métier, une terre légère et sablonneuse est nécessaire et les plants forestiers sont plus nombreux au nord du pays.

Quels sont les avantages et les inconvénients à exercer la profession de pépiniériste ? Quelles difficultés rencontrez-vous ?

Les gens plantent encore énormément dans leur jardin, en témoigne la demande de la clientèle qui reste importante. Je ne vois pas beaucoup d'inconvénients, si ce n'est les conditions climatiques. D'autre part, l'activité n'est pas rentable si on arrose avec de l'eau de distribution. Il faut une source hydraulique. La Flandre ne connaît pas ce problème : la nappe phréatique est très haute donc il y a de l'eau au ras du sol.

Qu'est-ce qui vous plaît le plus dans votre métier ?

Le fait d'être à l'extérieur.

La profession a-t-elle évolué ? De quelle manière ?

La profession a évolué car on plante de plus en plus en pots. C'est un changement énorme. Hormis cet aspect, l'activité reste très stable.

Pensez-vous qu'il s'agit d'un métier d'avenir ?

Oui, il y a un avenir pour les pépiniéristes. Il suffit d'un bon terrain et d'une source hydraulique à proximité.

Quel conseil pourriez-vous donner à quelqu'un intéressé par ce métier ?

Pour ce secteur, il devra avoir une formation en agronomie ainsi qu'une bonne connaissance des plantes. En effet, les pépiniéristes actifs dans la vente au détail produisent des catalogues présentant plus de 500 variétés de plantes. La fabrication n'est pas un problème, contrairement à la vente. A partir d'une certaine grandeur, les plantes deviennent invendables.

 
SIEP.be, Service d'Information sur les Études et les Professions.