Présentez-nous votre métier ?

Ce métier consiste à relier des livres, qui peuvent être neufs (ordinaires, pourrait-on dire) ou anciens. Ces derniers sont souvent la propriété de bibliophiles. Nous effectuons également des restaurations, que ce soit pour des livres récents, même de poche, que nous réparons afin de permettre à la personne de continuer à les consulter, ou des livres anciens. Dans ce dernier cas, nous essayons de le remettre en l'état avec le plus de soin possible.

Quelle est votre formation de base et quel a été votre parcours ?

Il existe quelques écoles où l'on peut apprendre ce métier (à Liège et Bruxelles notamment) mais je n'ai pas choisi cette voie, j'ai effectué mon apprentissage chez des artisans.

Qu'est ce qui vous a motivé à choisir ce métier ?

J'ai choisi ce métier parce que j'aime lire, par amour des beaux livres. Il est toujours plus agréable de consulter un livre possédant une belle couverture, que l'on peut toucher, qui possède une certaine odeur. Cette relation au livre est plus sensuelle. Nous procédons aussi à la restauration de livres très beaux mais dont la couverture a été abimée, par exemple. Si besoin est, nous réparons également les déchirures du papier. Il peut arriver que des pages soient manquantes mais nous ne faisons pas de "faux", on essaie, dans la mesure du possible, de trouver le texte manquant dans un autre exemplaire. On insère alors les pages manquantes sous forme de photocopies, en indiquant que le texte est complet et que le livre lui-même a été restauré.

Quelles sont les qualités requises pour exercer ce métier ?

Il faut aimer le livre, en premier lieu. Avoir aussi le goût du travail manuel et posséder une certaine dextérité, savoir travailler avec précision. Un esprit esthétique et de l'inventivité sont requis. De manière générale, je dirais qu'il faut "aimer le beau".

Parlons de vos horaires, sont-ils réguliers ?

Nous n'avons pas d'horaires définis, donc on s'organise comme on le souhaite. En fait, on doit se fixer à soi-même un horaire à suivre.

Peut on avoir une idée des prix demandés ?

C'est très variable. Si on prend par exemple une reliure neuve, soignée, en cuir, cela demande 10 heures de travail et il faut compter une centaine d'euros.

Quel est le matériel nécessaire ?

Il faut normalement posséder une presse, un étau, un cousoir et du petit matériel comme des scalpels ou des pinceaux. Vous avez donc besoin de dédier une pièce de votre maison à cet atelier.

Quelles sont les difficultés de ce métier ?

Le principal problème concerne la clientèle. Celle-ci est assez restreinte, surtout dans la région. En Hainaut le contexte socio-économique est difficile et, dans une telle situation, les gens vont d'abord à l'essentiel et laisse tomber le superflu. Or, la reliure de livres est évidemment une activité "de luxe". Il n'y a donc pas énormément de clients mais ceux-ci sont généralement fidèles. Nous avons aussi quelques personnes qui viennent ponctuellement.

Quels sont les débouchés dans ce secteur ?

Il faut avouer qu'il n'y en a pas beaucoup. Comme je l'ai dit précédemment, la situation économique du Hainaut n'est guère florissante. Il y a plus de clientèle à Bruxelles ou à Liège. Cela dit on peut quand même parvenir à vivre de ce métier.

Quelles formations recommanderiez-vous ?

Actuellement, le mieux serait de suivre les cours dispensés par les différentes écoles (La Cambre, Les Arts et Métiers) en design du livre et du papier. Mais cela ne suffit pas, il faut aussi suivre régulièrement des stages.

Que voulez-vous ajouter ?

Dans ce métier, comme dans tous, vous devez être passionné. C'est particulièrement vrai pour le secteur de la reliure car ce n'est pas évident de pouvoir en vivre, donc la passion est essentielle si vous voulez exercer ce métier.

 
SIEP.be, Service d'Information sur les Études et les Professions.