Mr Johan Collaert,
Ingénieur géothermicien

Interview réalisée en janvier 2008

Ingénieur géothermicien dans la Société GéoTherma.

En quoi consiste votre activité au quotidien ?

Je reçois des demandes d’offre avec des plans. Sur base des plans, je calcule la puissance de la pompe à chaleur qu’il va falloir installer ainsi que la taille du réseau de captation. Pour la géothermie, j’estime quelle est la surface de terrain dont on va avoir besoin pour capter la puissance nécessaire. Ensuite, je réalise une offre pour le client. C’est un travail varié, je ne suis pas seulement dans un bureau à faire des études et des offres. Je vais parfois chez le client et, dès que l’offre est commandée, je m’occupe de la réalisation du chantier, de la gestion de l’équipe, de la commande du matériel, du démarrage des équipes sur le chantier. Je donne les consignes aux ouvriers, je prends des photos et je dessine sur les photos ce que je veux qu’ils fassent. Quand les travaux sont terminés, je vais sur le chantier pour faire la livraison, la réception des travaux avec le client.

Quelles sont, à votre avis, les qualités personnelles et les compétences attendues dans ce domaine professionnel ?

Il faut avoir une bonne organisation pour gérer un gros projet, il faut penser à 36 choses en même temps. Il faut aussi un bon côté relationnel pour motiver les ouvriers. Pour les clients, c’est pareil, il faut leur donner confiance et donc il faut être sûr de soi ou en avoir l’air en tout cas. L’ingénieur est la personne responsable et il faut assumer cela dans le contact avec les clients.

Quels sont, à votre avis, les avantages et inconvénients de ce type d’activité ?

Avantage(s) : c’est surtout la liberté et le développement personnel. Quand un chantier est réussi, j’ai l’impression que c’est moi qui ai réussi. Inconvénient(s) : il y a énormément de stress. Le moindre oubli entraîne toujours des conséquences fâcheuses. Si j’oublie de commander une pièce, l’ouvrier ne peut pas travailler et ça chiffre vite.

Quel est l’horaire de travail ?

Je fais 8h-17h, c’est assez régulier. En même temps, c’est libre. Si je veux faire 9h-18h ou si je veux aller voir un client le soir et ne pas travailler le lendemain matin, je peux.

Quelles études/formations avez-vous faites pour accéder à cette profession ?

J’ai fait des études d’ingénieur industriel en construction. Puis, j’ai suivi un cours pour la sécurité sur le chantier, “Sécurité pour les cadres opérationnels“, qui donne le droit de gérer des hommes. C’est une formation qui m’a été offerte par mon premier employeur et je ne m’en sers pas dans ma fonction actuelle. Il faut dire que je suis passé chez Suntechnics comme responsable de pompes à chaleur du jour au lendemain ! Pour la petite histoire, j’avais commandé une installation chez eux pour ma maison. Je m’étais beaucoup documenté sur internet, et j’en savais plus que le vendeur. Ils cherchaient quelqu’un pour la Wallonie et ils m’ont proposé de travailler chez eux. Maintenant, j’ai décidé de me lancer à mon propre compte. Ca ne change rien vu que je gère déjà l’intégralité de chaque projet, sauf que je n’ai plus la sécurité des revenus et qu’il y a une grosse charge administrative supplémentaire.

Quelles sont les perspectives d’avenir ?

Elles sont énormes ! Ceux qui font du mazout aujourd’hui feront quasi tous de la pompe à chaleur dans dix ans. A mon avis, le marché va s’ouvrir maintenant. Etre ingénieur est une carte de visite qui fait rentrer facilement dans toutes les entreprises de ce type.

Si c’était à refaire, choisiriez-vous la même profession ? Pourquoi ?

Oui. Ce sont des études géniales pour les débouchés. Maintenant que je me lance à mon compte, comme je suis ingénieur, j’ai automatiquement accès à la profession pour faire des installations de chauffage. Je peux répondre à 70% des offres d’emploi que je trouve. Puis je n’ai jamais mis de costume, ni pour l’entretien d’embauche ni au quotidien. Seuls les commerciaux purs sont parfois en costume dans ce secteur.

Quels conseils donneriez-vous à une personne qui souhaite se lancer dans cette voie ?

Apprendre le néerlandais ! Le marché est moins développé en Wallonie pour le moment. Sur le terrain, on a besoin du français et du néerlandais. Certaines grandes entreprises exigent peut-être aussi l’anglais. Ensuite, un bon conseil, c’est de chercher dans son coin pour limiter les trajets.

 
SIEP.be, Service d'Information sur les Études et les Professions.