Mme Houdart,
Professeure en économie sociale et familiale

Pourquoi avez-vous choisi d'étudier l'économie familiale et sociale ?

Parce qu'il s'agissait essentiellement de cours pratiques. Je trouvais que c'était beaucoup plus vivant que des cours basés uniquement sur la théorie.

En quoi consiste exactement ces études ?

Nous avons des cours pratiques comme la cuisine, par exemple, des cours de sciences appliquées, de l'électricité et du bricolage. Il y a également des cours de puériculture avec des enfants qui exigent beaucoup de pratique. Coté théorique, nous avons des cours de nutrition, de diététique, de puériculture, de domestication et d'écologie. Dans notre branche, nous pouvons enseigner tous les cours, de la 2ème jusqu'à la 6ème secondaire, ainsi qu'au technique et au professionnel sauf en mathématique et en français.

Pouvez-vous me décrire brièvement vos années d'études ?

J'ai fait mes secondaires normalement et ensuite, j'ai poursuivi un bachelier AESI en économie familiale et sociale. Ces 2 années d'études (3 ans actuellement) comportaient des cours théoriques combinés avec des stages. A cette époque, il y avait un point du programme à réaliser qui exigeait qu'on effectue 15 jours de stages dans une école et qu'on donne au moins 30 leçons sur toute l'année. 

Avez-vous trouvé de l'emploi facilement ?

Oui, j'ai trouvé directement du travail et ce à peine mon diplôme en poche. J'ai enseigné dans deux établissements scolaires. Et maintenant, c'est encore plus facile de trouver un emploi dans ce secteur, comme dans d'autres, car il y en a plus. Dans ma branche, il se peut que l'image de ces études soit mal perçue par les jeunes qui croient que c'est désuète et que cela ne concerne que les filles. Il devient donc très difficile de trouver des remplaçants lorsqu'un professeur est absent ou en congé pour maladie. En général, ce sont des jeunes diplômés en ingénierie tout droit sorti de l'école qui font les remplacements. Mais ils n'ont que très peu d'expérience sur le terrain et encore moins avec les enfants.

Après le bachelier, y a t-il une possibilité de poursuivre ces études ?

Dans ces études, il n'y a pas de master. 

Pouvez-vous me décrire votre cadre professionnel ?

Je travaille avec des enfants de 13-17 ans, à partir de la deuxième année secondaire. Mais j'ai des collègues qui ont des élèves de 20 ans ou quelque fois plus étant donné qu'il n'y a pas de master. On peut commencer dès la première jusqu'à la 6ème. J'enseigne un peu de tout, c'est-à-dire de la puériculture, de la nutrition, de la cuisine et des cours théoriques.

Avez-vous déjà eu des problèmes de discipline dans votre classe ?

Personnellement, non car les anciens professeurs sont plus respectés que les nouveaux. Ceux-là ont plus de difficultés à se faire respecter car ils n'ont pas assez d'autorité et c'est aussi à cause de leur jeune âge proche de celui des élèves de 16-17 ans.

Votre formation vous-a-t-elle bien préparé à ce métier ?

De mon temps, je pense qu'on était bien préparé oui. Mais c'est évident qu'on apprend toujours sur le terrain. Cela aide aussi d'avoir des collègues plus anciens qui vous conseillent pour affronter les problèmes du métier.

Combien d'heures prestez-vous par semaine ?

J'ai une grille horaire de 22 à 24 heures par semaine.

Appréciez-vous votre métier ?

Oui, énormément. C'est une passion. Bien sûr quelque fois, après une dure journée, on est fatigué et on se dit : "Vivement les vacances" mais quand on voit le progrès des élèves, on est fier de soi. De toute façon, on ne pourrait pas travailler correctement sans une certaine motivation et enthousiasme. J'aime enseigner, j'aime les enfants et j'aime les contacts humains.

Comment concevez-vous les cours et les activités ? Improvisez-vous au jour le jour ?

Non, nous sommes obligés de suivre un programme bien précis, établit par la Fédération Wallonie-Bruxelles. Les sujets dépendent des professeurs. Par exemple, j'ai une collègue qui enseigne la puériculture avec moi, elle n'aborde pas le même sujet que moi de la même façon. Tout est à chaque fois dans un programme, c'est à nous d'adapter la matière en fonction de nous, du niveau des élèves et de la compréhension des élèves. Un professeur ne peut décider d'enseigner ce qu'il veut mais il n'est pas dit qu'on doit respecter l'ordre des programmes, on peut l'aborder à notre façon.

Quelles sont les compétences et les qualités qu'un professeur doit posséder ?

Il doit principalement aimer ce qu'il fait, puis être très patient, aimer le contact avec les jeunes, le contact humain et savoir être à l'écoute

Quel conseil donneriez-vous à quelqu'un qui voudrait se lancer dans ce métier ?

Etre persévérant. Ne pas baisser trop vite les bras. Cela vaut pour tous les enseignants. Il faut toujours se dire que ça ira mieux demain et qu'on apprend tous les jours sur le tas. Qu'on ne sait pas toujours tout contrôler et tout savoir. De nos jours, l'enseignement c'est quelque chose de très difficile. C'est pour ça que beaucoup ne choisissent plus cette voie. Mais il ne faut pas non plus verser dans la tendance inverse. Se dire qu'il n'y a rien d'autre alors on va faire ça. On va avoir beaucoup de vacances, etc. Car c'est loin d'être ça. Ceux-là vont devant de grosses surprises. 

 
SIEP.be, Service d'Information sur les Études et les Professions.