Mr Michel Huart,
Responsable d'association "environnement"

Interview réalisée en janvier 2005

Secrétaire général à "Energie Commune".

Qu'est-ce qui vous a poussé à vous intéresser aux énergies renouvelables ?

Après mes études, je suis parti en coopération en Ethiopie. C'est là que ma réflexion sur l'énergie a commencé à mûrir. A mon retour en Belgique, j'ai été frappé par le peu de créativité et le manque d'initiatives en la matière. J'ai vite compris que, pour m'investir dans le renouvelable, il fallait d'abord que j'acquière de l'expérience. Par exemple, en travaillant dans des bureaux d'études pour mettre le pied à l'étrier.

Par quel chemin êtes-vous arrivé à la tête de "Energie Commune" ?

J'ai fait des études d'ingénieur civil à l'ULB où j'ai obtenu mon diplôme en 1990. J'ai commencé ma vie professionnelle comme chargé d'études à l'association Inter Environnement Wallonie. Ensuite, je suis devenu directeur technique à l'ARIES, bureau d'études dans lequel je faisais réaliser des études d'incidence. J'ai été recruté par Energie Commune en 1998 (à ce moment là, portait le nom "l'APERE"). Parallèlement, j'ai toujours donné des cours à la faculté des sciences appliquées de l'ULB où je dispense aujourd'hui encore un enseignement sur les énergies renouvelables. Il y a quinze ans, les formations spécifiques à l'étude et la défense de l'environnement étaient rares. Ma casquette de chimiste spécialisé dans les pollutions industrielles m'a indéniablement ouvert des portes.

Etait-ce un choix délibéré de vous tourner vers le secteur associatif plutôt que d'intégrer une entreprise industrielle comme votre qualification aurait pu vous le permettre ?

Je me sens plus une âme de chercheur-formateur que de commercial. Et c'est vrai que je suis d'abord intéressé par la construction de projets, l'élaboration d'une réflexion en profondeur et le respect d'une morale à laquelle je peux adhérer. 

Comment concevez-vous votre action ?

Les différentes missions m'amènent à jongler avec de nombreux dossiers. Jugez vous-même : d'abord, l'information sur les énergies renouvelables, c'est-à-dire la gestion d'un site Internet régulièrement mis à jour, un centre de documentation, un magazine trimestriel "Renouvelle" ainsi que des services d'information spécifiques aux régions ; ensuite, deuxième volet : les études : "Energie Commune" valide de plus en plus son expertise en matière d'énergies renouvelables à travers des études qu'elle réalise pour le compte de tiers, publics ou privés. Ces études concernent tant les différentes filières d'énergies renouvelables (solaire, éolien, hydroénergie, géothermie, bio-masse-énergie) que la production d'électricité à partir de sources d'énergie renouvelables et la maîtrise de la consommation. Troisième domaine d'activité qui nous mobilise tout spécialement : la formation et l'éducation à l'énergie, d'où l'organisation régulière de conférences, forums et animations pour les particuliers (enfants et adultes) et pour les professionnels. "Energie Commune" assure également une mission de soutien au développement des énergies renouvelables. Je peux citer les initiatives locales intitulées "facilitateur éolien", "facilitateur hydroénergie" ou "motivation à l'installation de chauffes-eau solaires". 

Comment est organisée votre association ?

"Energie Commune" rassemble une trentaine de membres actifs : centres de recherche, services universitaires, associations, entreprises, autorités locales et personnes privées intéressées. Elle compte également plus de deux cents sympathisants. En interne, en dehors du personnel administratif, "Energie Commune" compte huit chargés de mission à temps plein, dont un architecte, des masters en physique, ingénieurs commerciaux et ingénieurs industriels.

Quelles responsabilités spécifiques vous incombent ?

En tant que secrétaire général, je dois suivre tous les dossiers en cours. Actuellement, nous développons dix projets dont 80% avec les pouvoirs publics, et 20% avec des entreprises privées. La difficulté du secteur, c'est de trouver des bailleurs de fonds qui acceptent de financer des recherches sur tel ou tel sujet. Ce qui revient à dire qu'en réalité je ne produis plus directement, mais que je passe beaucoup de temps à communiquer pour entretenir ou développer mes réseaux, répondre à des appels à projets et aussi, naturellement, à faire de la coordination et de la gestion en interne.

Capacité essentielle : ne pas avoir peur du travail de lobby et bien maîtriser l'expression écrite, compte tenu du nombre de rapports que je dois rédiger, le plus souvent dans un délai record ! Dernier point à souligner : pour une telle fonction, la disponibilité doit être importante, et vies privée et professionnelle se confondent bien souvent !

 
SIEP.be, Service d'Information sur les Études et les Professions.