Quel est votre parcours professionnel ?

Mon parcours est un peu particulier dans le sens où j'étais maçon pendant plus de sept ans. J'ai décidé d'arrêter cette profession que pourtant j'aimais parce que, à l'heure actuelle, ce que l'on exige des gens est très dur. On travaillait dans des conditions très difficiles.

J'ai donc suivi une formation de grutier à  vingt-cinq ans, j'ai fait un stage de quinze jours dans une entreprise et je suis engagé depuis chez Galère. Je travaille sur une grue télescopique. Ma formation me permet de conduire des grues à tours et des grues télescopiques.

En quoi consiste votre métier ?

Il s'agit de manutention, d'amener des poutres en place par exemple. La grue télescopique sert à amener dans le rayon de la grue tour qui reste sur place. La télescopique permet de se déplacer facilement sur le chantier.

Quand intervenez-vous dans une construction ?

Nous intervenons dans le gros-oeuvre d'une construction et pouvons travailler jusqu'à la finition pour amener les matériaux aux différents corps de métier.

Quelle est votre journée-type de travail ?

La journée-type démarre à 7h30 pour finir à 16h00. Bien sûr, il y a des variantes, pour le moment, je pars à 5h00 du matin parce que le chantier se situe à Zaventem.

Est-ce un métier avec de grosses responsabilités ?

Les responsabilités sont énormes. Je suis à la fois responsable de la machine et de la sécurité des hommes qui travaillent en dessous.  Si je fais une fausse manœuvre, je peux tuer quelqu'un.

Qu'en est-il au niveau de la sécurité ?

Il faut veiller aux hommes.

Il y a un ordinateur de bord sur la grue qui permet de vérifier son bon fonctionnement et surtout ses limites. Même si on me demande de "pousser" la grue plus loin, je refuse. Cela fait aussi partie de mes responsabilités. Parfois, je dois rester avec trois tonnes suspendues au-dessus des hommes pendant plusieurs heures parce qu'ils doivent, par exemple, venir souder sur des poutrelles et je dois rester dans la grue.

Quelles sont, selon vous, les qualités indispensables pour bien exercer votre métier ?

La responsabilité est énorme. Dès lors, il vaut mieux être quelqu’un de calme, de posé, de modéré.

Bien connaître sa machine et les responsabilités de la conduite : être le seul à décider jusqu'où la grue peut aller et avoir assez de répondant pour refuser un ordre du chef de chantier qui voudrait pousser la grue au-delà de ses limites.

Tout autre chose, il vaut mieux ne pas souffrir du vertige, un grutier sur une grue tour peut se retrouver à 90 mètres de haut !

Est-ce un métier éprouvant physiquement ?

Non, mais c'est éprouvant psychologiquement. Il faut être attentif tout le temps. Par contre, je n'éprouve pas la même fatigue physique que le maçon, c'est clair. Travailler dans une cabine où je bénéficie de l'air conditionné en été et du chauffage en hiver ne procure pas trop de désagréments physiques.

Quels sont les avantages et les inconvénients ?

Avantage(s) : ils sont d'ordre physique, je travaille au sec, je n'ai plus mal au dos, je ne souffrirai pas d'arthrose et je peux, en rentrant chez moi, faire du sport à volonté !

Inconvénient(s) : il peut se traduire par des conflits internes sur un chantier où il n'est pas toujours facile de faire valoir aux autres les limites de la grue, s'il reste, par exemple, six mètres à faire et que la grue ne peut aller plus loin, les hommes râlent de devoir les faire eux-mêmes à la brouette.

Quels conseils donneriez-vous à quelqu'un intéressé par ce métier ?

Qu'il soit bien conscient de sa responsabilité. Je lui conseillerai aussi de toujours écouter les ouvriers qui ont de l'expérience parce que tous les jours, on continue à apprendre.

Il doit aussi savoir que c'est un secteur où l'emploi existe.

 
SIEP.be, Service d'Information sur les Études et les Professions.