Mr Nabil Seggai, Directeur d'hôtel

Interview réalisée en janvier 2008

Quel est votre parcours ? 

Je travaille dans l’hôtellerie depuis 1972 où j’ai débuté comme réceptionniste puis assistant de chef de réception puis chef de réception puis je suis devenu Directeur d’hôtel. J’ai dirigé différents hôtels internationaux et je travaille au Bedford depuis sa création en mai 1993 (actuellement fermé). L’hôtel Bedford est un hôtel 4 étoiles qui offre une capacité de 149 chambres, 6 salles de réunion, la plus petite peut contenir quinze personnes, la plus grande deux cent cinquante personnes.

En tant que Directeur d’hôtel, suivez-vous une formation continuée ? 

Bien sûr. Je participe à beaucoup de séminaires, de formations en management, en finance, en gestion des ressources humaines, etc. 

Quelle est la journée type d’un Directeur d’hôtel ? 

J’arrive tous les jours vers 8 heures du matin et je rencontre toutes les personnes responsables d’un service de l’hôtel qui doivent me rendre des comptes : par exemple, la personne responsable du service commercial pour la partie vente et promotion, ou une réunion avec le responsable du restaurant, de la comptabilité, etc. Toutes ces personnes vont faire leur rapport de la veille. Je dois vérifier les écritures comptables au quotidien. Un hôtel comme celui-ci est une entreprise qui fonctionne 24 heures sur 24 et 365 jours sur l’année. Je suis présent cinq jours sur sept, en prestant au minimum dix heures par jour. Je passe souvent aussi le samedi matin pour vérifier que tout se déroule bien et je suis joignable 24 heures sur 24 toute l’année. Un Directeur d’hôtel est sur scène en permanence, comme dans un théâtre avec tous les acteurs comme le personnel de cuisine et leur responsable, le personnel qui s’occupe de l’entretien des chambres, des lieux publics et leur chef de sécurité, le personnel de la réception, de la comptabilité, les commerciaux, le service technique, la cuisine, soit 48,5 personnes à temps plein. De plus, en tant que Directeur d’hôtel, il y a un nombre important de relations à entretenir avec les chefs d’entreprise, la presse, les responsables politiques, les responsables culturels, etc. Cet aspect est très important, il faut créer et entretenir des liens avec tous ces réseaux. 

La clientèle a-t-elle évolué ces dix dernières années ? 

Il y a vingt ans, vous aviez deux types de clients : un sensible au prix et qui négociait les prix et l’autre insensible au prix mais plutôt sensible au luxe avec les exigences que cela suppose. Aujourd’hui, il n’existe plus qu’un seul type de client : celui qui est sensible au prix ! Le PDG d’une entreprise discute le prix. Les habitudes et les moyens ont changé. 

Selon quels critères engagez-vous du personnel ? 

Dans une situation idéale, qui est loin d’être celle d’aujourd’hui, il s’agit de trouver du personnel compétent, motivé, polyglotte, etc. Mais c’est très difficile dans notre milieu professionnel.

Quels sont les avantages et les inconvénients du secteur ? 

Avantage(s) : il faut savoir que le secteur de l’horeca et du tourisme est un secteur où l’emploi existe. De plus vous pouvez voyager, rencontrer et découvrir des cultures différentes, apprendre et utiliser les langues. 

Inconvénient(s) : cela est assez simple : vous travaillez toujours lorsque les autres sont en congé. C’est un grand classique. 

Quelles sont les qualités indispensables pour travailler dans le secteur ? 

La disponibilité, l’empathie, la courtoisie. Savoir s’adapter au client : être capable de s’adresser poliment aussi bien à un Ministre qu’à un Directeur de banque ou encore à un grand sportif.

 
SIEP.be, Service d'Information sur les Études et les Professions.