Mr Nagim,
Gardien spécialisé "intervention après alarme"

Interview réalisée en janvier 2005

Comment définiriez-vous l'intervention après alarme ?

Un agent de gardiennage se rend sur un lieu où une alarme s'est déclenchée. Son travail se résume en deux verbes : constater et rapporter.

Pouvez-vous nous décrire une intervention ?

Une alarme s'enclenche dans un endroit quelconque. Le centre de dispatching qui a reçu l'appel contacte alors à l'un des agents de faction pour qu'il se rende sur place afin de trouver la cause de cette alarme. Cet agent, qui se sera procuré les clés, effectue tout d'abord une ronde extérieure du bâtiment.
Le but est de voir s'il y a la moindre trace d'effraction ou pas. S'il en découvre, il appelle immédiatement la police. Si à première vue rien ne permet d'affirmer qu'il y a eu effraction, il effectue une ronde à l'intérieur même du bâtiment. Il débranche le système d'alarmes avec les codes qu'on lui a au préalable transmis et il inspecte les lieux. En fin d'inspection, il rédige un rapport administratif.

Quelles peuvent-être ces lieux ?

Des habitations privées mais aussi des banques, des industries, des magasins, etc.

Est-ce un métier risqué ? Etes-vous armé ?

Non, nous n'avons aucune arme. Et je ne pense pas que ce soit un métier à risques. Je travaille dans le domaine depuis 14 ans et je n'ai été confronté en face-à-face avec des voleurs qu'à trois reprises !
Je ne connais d'ailleurs personne qui s'est fait tirer dessus. Logiquement, lorsqu'ils entendent une alarme, ils prennent rapidement la poudre d'escampette. Le temps que nous arrivions sur les lieux, ils se sont déjà envolés depuis longtemps.
Et puis, le fait qu'une alarme se déclenche ne veut pas signifier qu'un voleur s'est introduit dans le bâtiment. Il peut y avoir un tas d'autres raisons : l'intrusion d'un animal, une différence de température, le vent qui ouvre une fenêtre mal fermée, etc. Dans 90% des cas, ce sont d'ailleurs des fausses alertes.

Quelles compétences avez-vous ?

Si l'on constate après la ronde extérieure qu'une personne s'est introduite dans le bâtiment, on appelle la police. C'est à elle de fouiller les lieux. Mais parfois, malgré le fait que l'on n'ait rien remarqué à l'extérieur, un voleur peut s'être introduit. Et si l'on se retrouve face-à-face avec lui, on ne peut quasiment rien faire si ce n'est de lui demander d'attendre sagement l'arrivée de la police ! On ne peut ni lui courir derrière ni le retenir de force ! Nos compétences sont donc extrêmement limitées. Notre boulot c'est, comme je l'ai déjà signalé, de constater et de rapporter. Personnellement, j'aurais bien aimé qu'on nous accorde une plus grande liberté d'action.

De quel matériel disposez-vous ?

J'utilise un véhicule du groupe pour mes interventions. Je porte un uniforme et je suis muni d'une lampe-torche et d'un téléphone doté d'un système GPS. Le dispatching sait ainsi à tout moment où je me situe et peut aussi déterminer si je suis toujours en position debout ou bien en position couchée. En outre, ce téléphone est doté d'un bouton “SOS“.

Quel inconvénient voyez-vous à votre métier ?

Le fait que l'on se retrouve tout seul en permanence.

Et qu'est-ce qui vous plaît dans ce métier ?

On bouge beaucoup. Toutes proportions gardées, on effectue aussi un travail d'enquête : pourquoi cette alarme s'est déclenchée ? Est-ce un voleur ? Si pas, est-ce une fenêtre mal fermée ? Un problème technique ? Toutes les nuits sont différentes. On n'entre pas dans le cadre d'un boulot “routinier“. Enfin, il faut bien reconnaître que parmi toutes les professions du gardiennage, l'intervention après alarme est relativement bien payée et offre à l'agent de grandes périodes de repos.

Sous quel régime horaire travaillez-vous ?

Je suis de faction 12 ou 13 nuits par mois à raison de 12h de prestation : de 18h à 6h ou de 19h à 7h. Je débute mon travail en me rendant au dispatching. Là je suis en stand-bye, prêt à intervenir. Certaines nuits sont plus calmes que d'autres. Pour vous donner une idée, il m'arrive en une nuit de faire 50 km en voiture et durant d'autres 400 km. Par temps orageux, il m'arrive fréquemment de devoir intervenir 12 fois, soit une fois toutes les heures !

 
SIEP.be, Service d'Information sur les Études et les Professions.