Mr Philippe,
Professeur d'électromécanique

Qu'est-ce qui vous a mené à vous tourner vers l'électromécanique en général et l'enseignement en particulier ?

L'électromécanique est un secteur qui m'a toujours intéressé. C'est pourquoi j'ai choisi cette option en technique de qualification durant mes études secondaires.
Selon un de mes professeurs de l'époque, je possédais quelques prédispositions pour enseigner. Je dois bien reconnaître que j'étais assez sceptique au départ. Le déclic s'est vraiment opéré en 6ème année lorsque l'on a créé une radio à diffusion interne au sein même de l'école. On m'a chargé de former les plus jeunes et cela m'a plu. J'étais convaincu d'avoir trouvé ma voie. J'ai alors intégré une des écoles qui proposent le bachelier en électromécanique.

Pouvez-vous nous décrire vos études supérieures pédagogiques en électromécanique ?

C'est une formation ciblée à la fois sur l'électromécanique (théorie et pratique) ainsi que sur la pédagogie. La matière en électromécanique est une sorte de prolongement de celle vue dans le secondaire. Il me paraît toutefois important de préciser que des élèves sortant du général ou d'une autre option du technique peuvent réussir ces études à condition, bien sûr, d'avoir déjà quelques bases élémentaires et d'aimer les mathématiques. C'était le cas de quelques-uns de mes condisciples (une minorité) et, à ma connaissance, beaucoup d'entre eux ont réussi. Pour ce qui concerne les élèves du professionnel, l'honnêteté nous oblige à dire qu'ils risquent peut-être de peiner davantage. 

Quels cours aviez-vous durant vos études en électromécanique ?

L'électromécanique est un domaine très vaste. Concrètement, on étudie l'électricité et la mécanique, qu'elles soient industrielle ou domestique. On apprend la théorie mais on suit également une formation pratique en ateliers. Lorsque l'on sort de ces études, on ne sait pas tout pour autant sur l'électromécanique ! Si je prends mon cas, lorsque j'ai commencé à enseigner, j'ai été chargé de donner un cours sur la pneumatique. Or, le bachelier ne m'avait pas permis d'étudier ce domaine. J'ai donc dû me documenter. Le fait d'avoir suivi un cours dans ce domaine dans le secondaire m'a heureusement bien aidé. Bref, on acquiert au cours du bachelier une solide formation de base qu'il faut sans cesse compléter puisque l'électromécanique est un secteur en perpétuelle évolution.

Aviez-vous des stages ?

Oui bien sûr. Il existe deux sortes de stages : pédagogiques dans des établissements scolaires et industriels en entreprise. Ces stages m'ont permis d'acquérir des compétences dans les deux domaines.

Avez-vous trouvé facilement du travail suite à vos études ?

Je suis sorti du bachelier en juin 1998 et en septembre, je commençais déjà à travailler ! J'ai d'abord effectué un remplacement de deux mois puis, comme l'école a ouvert des classes supplémentaires, on m'a demandé de prester un temps plein. Aujourd'hui, je suis toujours au sein de ce même établissement et je donne cours à la fois dans le technique et dans le professionnel au deuxième degré. L'enseignement en technique est plus général que dans le professionnel qui cible davantage un domaine. Dans le professionnel, on axe aussi davantage le cours sur la pratique plutôt que sur la théorie.

Enseigner dans le technique et dans le professionnel nécessite-t-il deux approches différentes ?

Pas spécialement. L'important est surtout de trouver la façon de motiver ses élèves car parfois certains choisissent cette filière par dépit. J'essaie de développer en cours d'année divers projets. De permettre aux étudiants de mettre en pratique, en ateliers ce que l'on leur inculque dans la théorie, de partir d'une situation concrète qu'ils pourraient rencontrer. 

Quels sont les avantages et inconvénients de votre métier d'enseignant ?

Avantage(s) : les horaires sont réguliers, par exemple. C'est particulièrement valorisant de voir ses élèves motivés, mettre du cœur à l'ouvrage et prendre du plaisir à faire ce qu'ils font. Quelques-uns de mes anciens élèves ont ainsi participé dernièrement à un concours dans un centre de technologie et certains se sont très bien classés. C'est très réjouissant de se dire que l'on y est peut-être, modestement, pour quelque chose.

Inconvénient(s) : le travail à domicile est assez conséquent. Je preste 28 heures par semaine mais je dois en plus consacrer à peu près deux heures quotidiennement à la préparation des leçons et aux corrections. Parfois, vu la pénurie d'enseignants, il arrive aussi que l'on nous demande de travailler quelques heures en plus pour remplacer des collègues absents.

 
SIEP.be, Service d'Information sur les Études et les Professions.