Mr Pierre Tardieu, Assistant Manager

Interview réalisée en janvier 2008

Assistant Manager en commerce et en économie dans le biocarburant chez FEDIOL

En quoi consiste votre activité au quotidien ?

FEDIOL représente les intérêts de l’industrie des oléagineux (entreprises et fédérations nationales) auprès des institutions européennes. Les industries que l’on défend produisent de l’huile végétale et des protéines végétales à destination de trois marchés : l’alimentation humaine, l’alimentation animale et l’énergie (la production de biodiesel à base de colza). Il y a des directives dans l’utilisation du biocarburant qui sont émises par les instances politiques et je suis chargé de les analyser, de les exposer aux producteurs d’huile végétale, de discuter avec eux sur la faisabilité de ces directives. Ensuite, mon rôle est d’aller rencontrer les politiciens pour leur exposer le point de vue des industries sur les nouvelles directives et les contraintes que celles-ci peuvent imposer aux industries. C’est un réel débat au quotidien. Nous sommes donc l’intermédiaire entre les industries productrices et les instances politiques.Ce sont des allers-retours permanents entre les deux parties.

Quelles sont, à votre avis, les qualités personnelles et les compétences attendues dans ce domaine professionnel ?

Il est important d’avoir un réel sens de la synthèse. Il faut être patient et doué pour le dialogue car il faut trouver et créer en permanence le consensus entre les différentes parties. Il est essentiel de pouvoir bien s’exprimer en toutes circonstances (même devant de grandes assemblées). Il faut avoir également de réelles compétences de persuasion. L’aplomb a aussi une certaine importance ! Il est clair qu’il faut une connaissance approfondie de l’industrie de l’huile végétale et des procédés de fabrication. Il faut également une maîtrise du paysage européen.

Quels sont, à votre avis, les avantages et les inconvénients de ce type d’activité ?

Avantage(s) : travailler sur des dossiers intéressants car ils font les gros titres de journaux régulièrement. C’est un travail très varié car les sujets évoluent beaucoup, il y en a toujours un nouveau. Être dans le débat est également un avantage pour moi car cela crée la polémique et ça fait réagir les gens. De plus, je rencontre beaucoup de personnes très intéressantes et je voyage. 

Inconvénient(s) : il existe des situations de stress (quand il y a des enjeux) qui ne sont pas faciles à gérer.

Comment décririez-vous le milieu de travail ?

J’ai un horaire de bureau tout à fait classique : 9h à 18h sans travail en soirée ni le week-end. J’ai un métier de contact dans le sens où je rencontre beaucoup de monde : les représentants des institutions européennes, les responsables et les membres des industries productrices d’huile végétale, les fédérations, etc. Mon lieu de travail se partage entre mon bureau où je réalise un travail de préparation (suivi de l’actualité, lecture et analyse des amendements, élaboration des synthèses des débats, recherche de partenaires potentiels, prises de rendez-vous avec les parlementaires, etc.) et à l’extérieur pour des réunions, des visites, des rencontres, des débats. Je suis également parfois à l’étranger pour suivre des négociations.

Quelles études/formations avez-vous faites pour accéder à cette profession ?

Après avoir eu mon bac français, j’ai suivi des études en sciences politiques. Ensuite, j’ai réalisé la formation en études européennes au Collège d’Europe à Bruges. Maintenant, je me forme beaucoup sur le terrain grâce aux formations internes (sur l’industrie, les procédés de fabrication des produits) mais également grâce à l’expérience de terrain.

Quelles sont les perspectives d’avenir ?

Quoi qu’il arrive, que ce soit dans les biocarburants de 1ère génération (ceux qui sont produits actuellement à partir de colza par exemple) ou ceux de 2ème génération (produits à partir d’algues, de paille, de bois) il y a un potentiel énorme car il y a une réelle demande (en Europe, il y a 20% à 25% des émissions de gaz à effet de serre qui sont dus au transport). Ainsi, si l’Europe veut réaliser les objectifs fixés par le protocole de Kyoto, il n’y a pas le choix, il faut agir ! Les biocarburants de 2ème génération vont se développer et générer de l’emploi ! Je pense que c’est un secteur réellement porteur d’emploi !

Quels conseils donneriez-vous à une personne qui souhaite se lancer dans cette voie ?

Le conseil principal serait de bien se renseigner et d’essayer d’accumuler une expérience ou un stage dans le domaine pour être sûr que ça lui convienne. Je pense que quelle que soit sa formation, dans les énergies renouvelables, il y a des possibilités pour tout le monde. Il faut s’investir car ce sera payant en retour !

 
SIEP.be, Service d'Information sur les Études et les Professions.