Mme Sonia Quertenmont,
"The Dog Nanny"

Interview réalisée en avril 2015

Qu’est-ce qui vous a donné envie d’exercer ce métier ?

A la base, mon parcours n’est pas du tout lié aux animaux. J’ai une formation universitaire en gestion des ressources humaines. J’ai travaillé pendant une dizaine d’années dans le domaine du recrutement mais suite à la crise, j’ai perdu mon travail.

J’ai alors décidé de me réorienter vers un métier en lien avec les animaux car c’est ma passion. J’ai donc suivi une formation en gestion d’entreprise pour lancer ma propre entreprise dans le dog walking. Le métier est très populaire aux États-Unis et je connais plein de gens qui ont des chiens mais qui n’ont pas le temps d’aller les promener. Donc je me suis lancée. J’ai aussi suivi une formation en éducation canine reconnue par la Société royale Saint-Hubert.

Travaillez-vous en tant qu’indépendante ?

Oui, je suis indépendante à temps plein depuis 5 ans et j’ai deux personnes qui travaillent avec moi.

Pourriez-vous nous expliquer en quoi consiste l’activité de dog walking ?

Le dog walking est très répandu aux États-Unis et devient de plus en plus connu en Belgique.

Je me rends chez les clients avec ma camionnette et j’emmène les chiens en forêt pour une balade d’une heure. Je les lâche, ils se défoulent, courent et jouent entre eux. Nous jouons aussi avec des balles, etc. Le principal, c’est qu’ils se dépensent. Après je les ramène chez eux, où ils font généralement la sieste jusqu’au retour de leurs maîtres.

Une de mes collègues s’occupe de certains chiens plus dynamiques la journée entière, avec 4 à 5 heures de balade par jour.

En tout, nous avons entre 30 et 40 chiens par jour.

Quelle est votre clientèle ?

Il s’agit principalement de personnes qui travaillent et qui ne veulent pas que leur chien reste seul 10h par jour. Il s’agit aussi de personnes qui n’ont tout simplement pas le temps d’aller les promener. A priori, nous acceptons toutes les races de chiens pour autant qu’ils soient sociabilisés et pas dangereux pour les autres.

Il faut très bien connaître le chien, son comportement afin de pouvoir identifier les problèmes, interpréter le comportement du chien, anticiper et réagir correctement. Il faut pouvoir traduire l’attitude du chien en langage humain. Cela permet d’éviter les erreurs.

Il s’agit d’un métier qui nécessite aussi beaucoup de patience envers les animaux. On ne peut pas s’énerver, même s’ils font une bêtise ou qu’ils n’en font qu’à leur tête. Nous devons aussi faire preuve de sang-froid et résister au stress. Il faut avoir un bon sens de la communication envers les autres personnes que l’on rencontre en forêt (promeneurs, joggeurs, gardes-chasse, etc.) et établir une relation de confiance avec les maîtres qui nous confient leur animal.

Enfin, bien gérer son business, se faire connaître, est essentiel. Le métier est à la mode mais beaucoup se cassent les dents.

Quels sont les aspects positifs et négatifs de votre travail ?

Il s’agit d’un métier très valorisant, qui rend les chiens heureux. Nous sommes toujours bien accueillis par eux car ils nous reconnaissent et savent qu’on vient les chercher pour aller les promener en forêt. C’est aussi agréable de travailler dehors, d’avoir un métier sain, en contact avec les animaux.

Être son propre patron est très agréable également.

Par contre, on passe beaucoup de temps dans les trajets en voiture. Il y a aussi des moments imprévisibles avec les chiens, et il faut pouvoir y faire face. Enfin, comme pour tout travail d’extérieur, on est dehors par tous les temps et donc, on ne rentre pas toujours très propres !

Est-ce un métier d’avenir selon vous ?

Il s’agit d’un métier en pleine expansion, qui commence à être de plus en plus connu. Les services de dog walking répondent à un besoin et pour celui qui veut vraiment faire ça sérieusement, il y a de l’avenir car le marché n’est pas saturé. Mais c’est peut-être plus facile dans les grandes villes, où la clientèle est plus concentrée et où il y a plus de demandes.

Travaillez-vous en collaboration avec d’autres professionnels ?

J’ai des partenariats avec des vétérinaires qui m’envoient des clients et vice versa. Je travaille aussi avec une comportementaliste, Julie Willems, qui m’a énormément appris sur les chiens.

Quels conseils donneriez-vous à une personne qui voudrait se lancer dans ce type d’activité ?

Il est vraiment très important de bien définir son business plan, de pouvoir vendre son « produit » et de connaître le marché. C’est un chouette job mais qui reste exigeant. Il ne faut pas le prendre à la légère.

Il faut aussi aimer inconditionnellement les chiens sinon, on ne tient pas. C’est vraiment un métier de passionnés. 


 
SIEP.be, Service d'Information sur les Études et les Professions.