Mme Valérie,
Secouriste - ambulancière

Interview réalisée en janvier 2005

Quelle est la distinction entre le 100 et le 105 ?

Le 100 est le numéro des urgences, le 105 correspond au transport secondaire non urgent, celui qui permet par exemple le retour à domicile ou en maison de repos. C'est bien de faire le distinguo puisque parfois les gens forment le 100 pour un transport qui n'est pas urgent.
Je travaille dans les 2 services.

Quelle sont les qualités indispensables pour exercer votre métier ?

Faire preuve de sang-froid, savoir être à l'écoute des gens, ne faire aucune distinction sociale : avoir le même comportement avec une vieille dame ou une personne en situation de grande précarité.

Travaillez-vous en équipe ?

Oui toujours, nous sommes 2 dans l'ambulance.

Quels sont vos horaires de travail ? Prestez-vous des gardes ?

Pour le travail de jour, théoriquement, nous travaillons de 7h à 15h, de 9h à 17h ou enfin de 10h à 18h.
Les professionnels ne travaillent jamais en soirée ni le week-end. Ce sont les volontaires qui prestent en soirée de 17h à 22h, ils travaillent la nuit ou le week-end. Personnellement, je ne preste pas de garde.

Y a-t-il une formation continue ?

Chaque année, nous suivons 20 heures de formation et tous les 5 ans nous repassons un examen sur un thème. 

Quelles sont les difficultés que vous rencontrez dans votre travail ?

Il y a déjà les difficultés sur les routes en tant que chauffeur : les gens ne sont pas toujours courtois ni compréhensifs.
Mais la difficulté majeure de notre boulot c'est de voir des enfants et des bébés en détresse. Humainement, on ne s'y fait pas, cela reste très dur à vivre.

Quelles sont les limites de vos interventions ?

Si les pompiers sont là, c'est le commandant des pompiers qui dirige les opérations. Si un médecin est sur place, c'est lui qui donne la marche à suivre.

Vous travaillez avec d'autres professions dans vos interventions ? Lesquelles ?

Il y a des actes que nous ne pouvons pas poser : nous ne sommes habilités ni à faire une piqûre, ni à administrer des médicaments. On ne peut non plus constater un décès, seul un médecin peut le faire. Nous travaillons avec les pompiers, la police, éventuellement un praticien civil.

Comment êtes-vous recruté ?

Il existe des offres dans les journaux pour les bénévoles. Je pense que pour exercer ce métier, on le fait d'abord comme bénévole. On consacre du temps aux autres, on a envie d'aider les autres. Ensuite, on se forme. Les bons gestes et les réflexes à avoir ne s'improvisent pas mais avant tout il s'agit d'une disposition personnelle à vouloir aider les gens, à se rendre utile.

Comment faites-vous face au stress des certaines situations ? Y êtes-vous bien préparée ?

On est toujours démuni émotionnellement. Il y a des situations extrêmes d'intervention. La mort d'enfant par exemple. Dans ce cas, il faut vraiment en parler, "sortir" ce que l'on a vécu, c'est très dur. Il m'est arrivé de ne plus pouvoir travailler le reste de la journée après une intervention difficile. J'ai aussi déjà vu un collègue se sentir mal physiquement. Le fait que l'on soit toujours 2 a toute son importance.

Quel est le pourcentage de femmes secouristes-ambulanciers ?

Nous sommes une majorité dans les personnes engagées. La femme a des qualités très utiles dans notre profession : écoute, compréhension, etc. Qui sont, néanmoins, des qualités qui se retrouvent chez les hommes également.

Quels sont les avantages et les inconvénients de votre profession ?

Avantage(s) : exercer un métier que j'aime. Le côté très varié de la profession me plait aussi, je rencontre beaucoup de gens différents. Je ne pourrai pas travailler tous les jours entre quatre murs sans bouger. Et puis, c'est un métier utile où la reconnaissance du travail fait est souvent immédiate. C'est important.

Inconvénient(s) : on sait quand on commence sa journée, jamais quand on la finit. Si je finis à 15h et que l'on est appelé à 14h50, cela peut durer aussi bien 20 minutes que 3 heures.

 
SIEP.be, Service d'Information sur les Études et les Professions.