Par souci de lisibilité, nous avons pris le parti de ne pas écrire le féminin et le masculin du métier dans ce texte. Seul le titre est inclusif.

Un expert est une personne ayant des compétences scientifiques suffisantes pour donner un avis sur un aspect général ou particulier dans son domaine, ici la biologie et les biotechnologies. Son rôle consiste à fournir les arguments scientifiques aux décideurs qui écrivent les lois et règlementations. Il assume aussi toutes les analyses scientifiques utiles à la gestion politique quotidienne concernant, par exemple, les denrées alimentaires, la politique environnementale, l’urbanisme et l’aménagement du territoire, etc. L’expertise du biologiste est particulièrement requise dans deux domaines : la traçabilité génétique (y compris en criminalistique) et la biosécurité.

La traçabilité génétique est l’identification de l’origine d’un produit et la reconstitution de son parcours depuis sa fabrication jusqu’à sa diffusion. C’est l’analyse de l’ADN, traceur infalsifiable des organismes biologiques, qui permet à l’expert de réaliser cette traçabilité. Les applications sont nombreuses : garantir la sécurité des aliments, identifier les espèces dans le contrôle sanitaire des viandes, déterminer la composition exacte d’un produit agroalimentaire ou pharmaceutique, vérifier l’exactitude des étiquettes, détecter la présence d’OGM (organismes génétiquement modifiés) dans les aliments, accélérer l’obtention de races pures, aider les éleveurs à sélectionner leurs animaux reproducteurs, déterminer des liens de parenté chez les humains, diagnostiquer des maladies génétiques. Outre les applications en biotechnologies, la traçabilité génétique permet également de réaliser des expertises en matière judiciaire et notamment d’identifier des personnes impliquées dans un délit ou un crime. Dans les domaines policier et judiciaire, l’expert en criminalistique est chargé d’effectuer des tests et des analyses en laboratoire sur des pièces à conviction trouvées sur des scènes de crimes ou d’accidents. Il cherche des indices pour aider la Police à retrouver le coupable ou pour fournir à la Justice les preuves pour le faire condamner. L’expert en biologie s’y spécialise dans les analyses d’indices ADN présent dans le sang, les cheveux et poils, le sperme, les morceaux de peau. Son travail revêt une importance primordiale dans les cas d’agressions sexuelles et d’homicides.

La biosécurité est l’évaluation des risques pour la santé et l’environnement que comporte l’utilisation d’organismes pathogènes[1] ou génétiquement modifiés. Toute manipulation d’OGM est soumise à l’introduction d’un dossier et à une autorisation légale. Cela concerne les laboratoires de recherche, la production industrielle, les essais de cultures, les animaleries, les abattoirs, les serres, les chambres et salles hospitalières, etc. Dans ce domaine, on retrouve à la fois des experts et des responsables en biosécurité. L’expert en biosécurité met ses compétences au service des pouvoirs publics. L’avis scientifique qu’il émet détermine si la demande est recevable et accorde ou non l’autorisation, avec recommandations à l’appui. De son côté, le responsable en biosécurité travaille au sein d’entreprises ou de laboratoires de recherche ou d’analyses. Il y contrôle le respect des règles de biosécurité et est en contact avec les autorités compétentes pour les demandes de permis d’environnement. Ce responsable veille à la protection des travailleurs et établit une procédure en cas d’accident ou de contamination. Il vérifie les conditions de stockage et de transport des OGM ou des organismes pathogènes et assure la décontamination des locaux. Tout en garantissant la traçabilité de toutes les données, il contrôle aussi la maintenance des appareillages et la gestion des déchets. Enfin, il organise des inspections et des formations du personnel en matière de biosécurité.

L’expert en biologie jongle avec plusieurs mondes et plusieurs langages : scientifique, technique, juridique, économique, social, politique, etc.

 

[1] Qui provoque des maladies.

 

Compétences & actions

  • Posséder de vastes connaissances scientifiques
  • Maîtriser la terminologie juridique et administrative
  • Connaître les règlementations belges et européennes dans son domaine d’expertise
  • Mettre à jour ses connaissances scientifiques et juridiques régulièrement
  • Parler l’anglais et le néerlandais
  • Rédiger des avis, rapports d’expertises et articles scientifiques
  • Veiller au respect des normes de qualité dans les entreprises
  • Travailler seul et en équipe
  • Argumenter et convaincre
  • Vulgariser et appliquer concrètement ses connaissances scientifiques
  • Utiliser des logiciels de bureautique

Savoir-être

  • Rigueur et méthode
  • Observation
  • Esprit d’analyse et de synthèse
  • Curiosité
  • Logique et sens de déduction
  • Communication aisée
  • Initiative
  • Minutie et précision
  • Polyvalence et pluridisciplinarité
  • Autonomie

Cadre professionnel

L’expert en biologie travaille au sein de nombreux pouvoirs publics, notamment des instituts scientifiques de l’Etat, sous la dépendance directe des ministères de la Santé publique, de l’Agriculture, de la Politique scientifique, de la Justice (Institut de Criminalistique). Pour l’expertise en biosécurité, il sera employé par le Conseil de Biosécurité ou le Service de Biosécurité et Biotechnologie (SBB) de l’Institut Scientifique de Santé Publique. On le retrouve également au sein des régions, des communes, de la Commission européenne et de divers laboratoires officiels.

Dans le secteur privé, c’est au sein des laboratoires de contrôle en biotechnologie qu’il est le plus présent, principalement dans les domaines pharmaco-médical et agroalimentaire. Il peut aussi être employé ou consultant indépendant au sein de bureaux d’expertises externes ou de cabinets d’avocats spécialisés.

L’expert en biologie entretient de nombreux contacts avec des interlocuteurs variés. Il peut être amené à se déplacer pour des expertises sur le terrain, ou pour participer à des congrès scientifiques ou juridiques. Les risques de contamination et la manipulation de produits dangereux lui imposent souvent de porter des équipements de protection.

Autres appellations : Conseiller·ère scientifique en biologie, Consultant·e en biologie, Référent·e en biologie

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