Par souci de lisibilité, nous avons pris le parti de ne pas écrire le féminin et le masculin du métier dans ce texte. Seul le titre est inclusif.

Le technicien en énergie nucléaire intervient sur des installations nucléaires. Il y assure la maintenance et la surveillance du matériel et des machines. Il manipule du combustible nucléaire (uranium), en veillant à prévenir les risques de contamination et d’irradiation sur le site.

Au sein d’une centrale nucléaire, ce technicien a pour mission d’assurer la production d’électricité en toute sécurité. Il se charge des manipulations techniques liées à l’exploitation, à l’entretien, à la production et au contrôle qualité. Il intervient à toutes les étapes de la vie de la centrale, en amont ou en aval de la chaîne : construction, mise en service, mises en marche et arrêts du réacteur, maintenance et rénovation à l’arrêt, démantèlement et assainissement du site.

Le métier se décompose en plusieurs fonctions. Le technicien pilote de tranche œuvre à la production du réacteur nucléaire en électricité. Depuis la salle de commande, il veille au bon déroulement de la tranche nucléaire (le réacteur et son système de production d’électricité). En surveillant les paramètres de fonctionnement du réacteur, il ajuste la puissance selon la demande d’électricité appelée par le réseau de distribution.

Il est assisté par le technicien rondier qui effectue des tours de surveillance de l’ensemble du matériel de la centrale et transmet ses relevés au pilote de tranche. Le rondier vérifie tous les capteurs et appareillages de mesure de température, de pression, d’intensité et de débit afin d’assurer le fonctionnement de l’installation. Il doit pouvoir détecter toute anomalie ou tout dysfonctionnement éventuel des circuits d’eau de refroidissement et des tableaux électriques.

Le technicien de manutention du combustible réceptionne le combustible nucléaire neuf sur le site et décharge l’ancien quand les réacteurs sont à l’arrêt. En fin d’arrêt, il assure le rechargement des assemblages qui permettront de produire d’électricité pendant plusieurs mois. Il prépare également les envois de combustibles usagés vers les sites de traitement ou de stockage.

Le logisticien nucléaire intervient avant les autres corps de métier de la maintenance pour installer le chantier et le matériel sur lequel ils doivent intervenir. Dès la fin de l’intervention, il effectue le repli de chantier avant la remise en service des installations. La logistique englobe également l’exploitation des aires de tri et de stockage des déchets ainsi que la gestion des installations annexes (laveries industrielles pour les tenues du personnel, ateliers de décontamination et de conditionnement des déchets).

Quant au technicien en radioprotection, il contrôle les radiations sur les sites à risque (centrales, lieux de retraitement, zones de stockage des déchets, etc.) ainsi qu’aux alentours. Il met en place les mesures de prévention, limite les risques de rayonnements et vérifie l’étalonnage des appareils de mesure radiologiques. Par exemple, il mesure le taux de radiation contenu dans les éléments naturels (air, eau, terre) et contribue à l’élimination ou au traitement des substances polluantes en utilisant des procédés adaptés (chimiques, biologiques, physiques ou mécaniques). Conseiller en matière de sûreté, il vérifie l’application des règles et procédures de radioprotection sur le matériel et les personnes. Il peut aussi se voir confier le rôle d’interface avec le personnel chargé de l’entretien courant (bâtiment, maintenance) : il les informe et forme au respect des consignes.

Au sein d’un centre de recherche ou laboratoire nucléaire, le technicien effectue diverses tâches techniques liées aux recherches en physique nucléaire dans le but de collaborer à l'acquisition de nouvelles connaissances dans le domaine. Il se charge, entres autres, des travaux de conception et d’opération du matériel et des systèmes nucléaires, de l’entreposage, de la classification, du contrôle et du transport des grappes de combustible nucléaire, du réglage et de la surveillance du fonctionnement de réacteurs nucléaires qui servent à l'étude de la structure des atomes (réacteurs de recherche) ou de la conduite d’un accélérateur de particules.

 

Compétences & actions

  • Posséder de bonnes connaissances en mathématiques et physique appliquées, notamment en mécanique des fluides, mesures physiques et radiophysique
  • Maîtriser les procédés, installations et risques radiologiques, le cycle du combustible nucléaire, les normes de radioprotection et de gestion des déchets
  • Justifier de compétences techniques en hydraulique, thermodynamique, neutronique, tuyauterie et robinetterie, électromécanique, mécanique, matériaux, électricité, électronique, automatisme
  • Utiliser des technologies industrielles de pointe
  • Piloter un réacteur nucléaire et veiller au bon déroulement de la tranche nucléaire
  • Surveiller les appareils et pointer tout dysfonctionnement
  • Réagir face aux situations exceptionnelles : incidents et accidents nucléaires
  • Assurer la maintenance, le dépannage et l’installation d’équipements nucléaires (systèmes de régulation, circuits de secours, robinets, vannes, pompes, etc.)
  • Manipuler du combustible nucléaire
  • Contrôler des taux de radiation
  • Analyser des situations présentant des risques d’exposition radiologique
  • Rédiger des comptes rendus des mesures de contrôle de prévention des risques
  • Surveiller la radio-exposition du personnel
  • Réaliser et vérifier la décontamination du matériel
  • Conduire des engins de manutention
  • Mettre en place des servitudes sur chantiers (échafaudages, protections)
  • Reconditionner des déchets nucléaires
  • Suivre l’acheminement de déchets nucléaires jusqu’à leur lieu de stockage ou de destruction
  • Mettre à jour ses connaissances et s’adapter aux innovations et évolutions technologiques
  • Respecter strictement les règles en matière de sûreté et de sécurité, de protection des personnes et de l’environnement

Savoir-être

  • Habileté manuelle et dextérité
  • Vigilance
  • Résistance au stress et à la pression
  • Réactivité
  • Minutie et précision
  • Rigueur
  • Organisation et méthode
  • Capacités d’analyse et de synthèse
  • Goût pour la technologie et le travail de terrain
  • Esprit d’équipe et aisance relationnelle
  • Autonomie
  • Bonne condition physique et excellente santé
  • Flexibilité et disponibilité
  • Polyvalence

Cadre professionnel

On retrouve principalement le technicien en énergie nucléaire dans les secteurs de la production nucléaire : centrales nucléaires de production d’électricité (Doel et Tihange), usines de préparation ou de retraitement du combustible ou prestataires de services pour les exploitants d’installations nucléaires. Certains exercent au sein de centres de recherche et laboratoires de physique nucléaire (Centre d’études nucléaires de Mol - SCK-CEN). On trouve également des débouchés dans la gestion, le stockage et le traitement des déchets radioactifs (Organisme national des déchets radioactifs et des matières fissiles enrichies – ONDRAF).

Le technicien nucléaire est autonome, mais ne travaille jamais seul. Au sein d’une équipe, il collabore avec d’autres techniciens sous l’autorité d’un responsable ; un ingénieur ou chef de service/d’équipe dans le secteur industriel, un scientifique dans le secteur de la recherche.

Il travaille sur un site à haut risque et manipule des appareils et des matières nécessitant une grande vigilance. Il doit, pour ce faire, porter des équipements de protection et contrôler régulièrement sa dosimétrie (la quantité de doses absorbées suite à son exposition aux rayonnements ionisants). Certaines mesures de prévention radiologique nécessitent de changer de tenue à chaque fois que l’on pénètre dans certaines zones du site. Une centrale nucléaire ne fermant jamais, les horaires sont exigeants et sous forme de travail posté (rotations d’équipes), ce qui implique des prestations de nuit et le weekend. Le métier s’exerce aussi bien en extérieur qu’en intérieur et peut impliquer des déplacements entre différents sites d’exploitation.

Conditions requises

En Belgique, toute personne travaillant dans le secteur nucléaire doit obtenir une habilitation de sécurité. Elle est délivrée aux personnes et organisations qui, pour des motifs professionnels, doivent avoir accès aux zones de sécurité d'un établissement nucléaire, à des matières nucléaires ou à des documents confidentiels. L'enquête en vue de l'obtention d'une habilitation de sécurité est conduite par l'Autorité Nationale de Sécurité (ANS).

Formations

Il n’existe pas de formation spécifique pour se préparer à ce métier. Il n’existe aucune formation spécifique pour les techniciens en énergie nucléaire. Ils sont recrutés sur base de profils techniques comme électromécanicien·ne, électricien·ne, électronicien·ne, automaticien·ne, mécatronicien·ne, technicien·ne en énergie, technicien·ne chimiste, etc. Les offres d’emploi exigent le plus souvent un diplôme de l’enseignement supérieur technique de type court ou une qualification de l’enseignement secondaire avec plusieurs années d’expérience. Les formations spécifiques au secteur nucléaire sont données en interne après recrutement.

Les liens formations-métiers sont mis à jour annuellement.

Autres appellations : Agent·e de radioprotection, Analyste radioactivité en industrie, Logisticien·ne nucléaire, Technicien·ne d’exploitation de centrale nucléaire, Technicien·ne en automatisme en centrale nucléaire, Technicien·ne en centrale nucléaire, Technicien·ne en gestion des déchets nucléaires, Technicien·ne en logistique nucléaire, Technicien·ne en radioprotection, Technicien·ne essais en centrale nucléaire, Technicien·ne nucléaire, Technicien·ne radiophysicien·ne, Technicien·ne radioprotection, Technicien·ne radioprotectionniste, Technologue de centrale nucléaire, Technologue en génie nucléaire

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