Par souci de lisibilité, nous avons pris le parti de ne pas écrire le féminin et le masculin du métier dans ce texte. Seul le titre est inclusif.

Le technicien de laboratoire en microbiologie effectue des tests techniques et des analyses biologiques en vue d'identifier et de dénombrer des micro-organismes (bactéries, virus, champignons, parasites, etc.) présents dans toutes sortes de milieux. Les échantillons analysés peuvent être d’origines diverses : organismes vivants, tissus vivants, sécrétions et déchets organiques, eaux (de boisson, de baignade, de lavage, etc.), aliments, matériaux d’emballage, sols. Ses analyses permettent notamment d'étudier l’action des micro-organismes et de mettre au point des moyens d'enrayer leurs effets nuisibles ou d'utiliser leurs effets utiles. Etant donné l’impact dans les domaines de la médecine et de l’alimentation, les tests effectués portent le plus souvent sur des organismes pathogènes pour l’être humain, les animaux (domestiques ou d’élevage) ou les végétaux.

Selon le lieu où il exerce, l’activité du technicien en microbiologie varie. Dans un laboratoire de recherche, son rôle est d'assister les chercheurs en les déchargeant de leurs manipulations. Il participe ainsi aux travaux de recherche de spécialistes dans un domaine particulier (recherche fondamentale en microbiologie, médecine, industrie pharmaceutique, agriculture, foresterie, industrie agroalimentaire, zoologie, biologie marine, etc.). Dans un laboratoire biomédical, il tente d'identifier les bactéries et les microbes responsables d’infections ou de maladies et de signaler le résultat des analyses au médecin afin de permettre la sélection de l'antibiotique approprié. Dans le secteur pharmaceutique, son rôle est de tester ou fabriquer des médicaments (vaccins, antibiotiques, sérums). Pour les industries agricoles et agronomiques, il participe à la conception de produits destinés à enrayer les micro-organismes pathologiques ou à contrôler leurs effets sur le bétail et les plantations. Dans la production agroalimentaire, il décrypte la composition des matières premières et des produits à toutes les phases de leur fabrication afin d’assurer leur qualité au regard des normes définies. Il vérifie l’absence de micro-organismes nuisibles ou présentant un risque pour la santé. Cela requiert une capacité à différencier les bactéries utiles des hôtes indésirables, par exemple dans les produits laitiers.

Diverses techniques sont utilisées, parmi lesquelles l’isolement de micro-organismes, la culture en milieux (boîtes de Petri[1]), l’observation au microscope, la coloration, l’incubation (chauffer pour favoriser la multiplication), les tests de vieillissement de produits (pour détecter la présence de levures par exemple), etc. Les méthodes basées sur des principes de l’immunologie (comme les tests ELISA[2]) ou de la génétique (analyse de fragments d’ADN) sont également d’application.

Le technicien de laboratoire suit avec rigueur un protocole (procédure mise au point en collaboration avec le chercheur ou le responsable), prépare les produits et réalise les manipulations nécessaires. Afin de contrôler la cohérence des données, il peut reproduire une expérience de nombreuses fois et procéder à des doubles/triples vérifications des résultats. Il doit être apte à détecter les dysfonctionnements éventuels au cours d'une expérience et prendre les mesures adéquates afin d'y remédier. Une fois les manipulations terminées, il consigne ses observations et les résultats obtenus dans un rapport destiné au chef de laboratoire. Il est responsable de la maintenance du laboratoire, ce qui signifie qu'il doit nettoyer et entretenir le matériel et les appareils, et veiller à leur bon état de marche. Il peut se voir confier la gestion du stock, impliquant la négociation avec les fournisseurs, le suivi des commandes et du budget.

Le technicien est impliqué dans les projets et considéré comme un vrai partenaire par les directeurs de recherches. C’est particulièrement vrai dans les milieux universitaires, où les chercheurs vont et viennent d’un laboratoire à l’autre. Le technicien, plus fixe, est le véritable « habitant » du laboratoire et sert de référence pour les techniques utilisées.

 

[1] Une boîte de Petri est une boîte cylindrique transparente peu profonde, en verre ou en plastique, munie d'un couvercle. Facilement manipulable, empilable et peu coûteuse, elle est utilisée en microbiologie pour la mise en culture de micro-organismes.

[2] Test destiné à détecter ou doser une protéine dans un liquide biologique.

 

Compétences & actions

  • Posséder des connaissances approfondies en biologie et biochimie
  • Effectuer les différentes manipulations d’analyses de laboratoire
  • Maîtriser les outils informatiques
  • Utiliser des appareils électroniques (optique, micro-informatique, robotique, etc.)
  • Assurer la maintenance des équipements
  • Gérer les stocks de matériel et de produits
  • Parler et lire l’anglais technique
  • Travailler en équipe
  • Connaître et appliquer les règles de sécurité et d’hygiène
  • Evaluer les risques chimiques et biologiques des produits utilisés
  • Avoir une bonne vue et être capable de différencier les couleurs

Savoir-être

  • Habileté manuelle
  • Minutie et précision
  • Rigueur
  • Vigilance
  • Organisation et méthode
  • Esprit critique

Cadre professionnel

Le technicien en microbiologie peut exercer dans des laboratoires de recherche publics, universitaires, médicaux/cliniques/hospitaliers et vétérinaires mais également dans le secteur industriel (biotechnologies, pharmaceutique, cosmétique, agroalimentaire, agriculture, environnement et traitement de pollutions), au sein d'une équipe de recherche-développement ou sur un site de production en contrôle qualité. Pour travailler dans un laboratoire médical, il doit obtenir un agrément auprès du Service Public Fédéral Santé Publique.

Au sein d'une équipe de recherche, il collabore avec différents intervenants : doctorants, post-doctorants et est encadré par un chef de laboratoire, souvent ingénieur ou chercheur (en microbiologie, biologie, chimie, pharmacie, médecine humaine ou vétérinaire), qui a la responsabilité des résultats. Après plusieurs années d’expérience, il peut être amené à encadrer une équipe de laborantins ou évoluer vers un poste de technico-commercial.

Comme il manipule des produits chimiques plus ou moins dangereux, ou des micro-organismes constituant des sources potentielles de contamination, le technicien porte un équipement adéquat : blouse blanche, gants, protection pour les yeux si nécessaire. Il travaille généralement dans un univers stérile pour ne pas fausser les résultats des expériences. Il est soumis à une réglementation stricte, notamment en termes d'hygiène et de sécurité.

Ses horaires sont souvent réguliers. Cependant, dans certains laboratoires qui tournent en continu, il assure des prestations de nuit, le week-end et les jours fériés.

Autres appellations : Technicien·ne d’analyses microbiologiques, Technicien·ne de laboratoire en bactériologie/bactériologique, Technicien·ne microbiologiste

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