Par souci de lisibilité, nous avons pris le parti de ne pas écrire le féminin et le masculin du métier dans ce texte. Seul le titre est inclusif.

Le volcanologue est un géologue spécialisé dans l’étude des volcans en activité ou éteints, terrestres ou sous-marins. Il observe et analyse les phénomènes magmatiques, les éruptions et les zones de risques éruptifs. Son travail permet de comprendre l’origine et l’évolution de la Terre et des phénomènes qui s’y produisent en profondeur. 

Son sujet d’étude est vaste : il existe près de 1500 volcans terrestres actifs, dont une soixantaine en éruption chaque année, sans compter les volcans sous-marins (bien plus nombreux) et ceux qui sont éteints. Ses recherches portent sur les différentes formes et structures des volcans. Un volcan actif est aussi mû par un ensemble de paramètres physico-chimiques complexe que le volcanologue tente de décoder. Les échelles de temps varient de plusieurs millions d’années à quelques fractions de seconde et les échelles de distance vont de plusieurs dizaines de kilomètres à quelques microns. S’il s’intéresse à l’activité volcanique pure, le volcanologue étudie aussi des volcans endormis plus faciles à observer en profondeur, afin d’en déterminer l’historique et les conséquences. Son but est de comprendre l’origine et les mécanismes déclencheurs des phénomènes volcaniques tels que les éruptions, les phénomènes magmatiques, les fumerolles (petits panaches de vapeur sortant de terre, généralement près d'un volcan ou sur une zone volcanique) et les téphras ou éjectas (fragments de roche solide expulsés dans l’air ou dans l'eau pendant l’éruption d’un volcan).

L’analyse approfondie des laves, magmas, gaz, geysers, roches ou zones éruptives lui donne des indications permettant d’identifier, observer et décrypter les signes avant-coureurs d’une éruption. Ses modélisations sur ordinateur lui permettent également d’anticiper les scénarios éruptifs et de mettre en place des systèmes de protection efficaces pour la population, comme des systèmes de surveillance, d’alerte, ou d’évacuation spécifiques à chaque volcan. Responsable des prévisions volcanologiques, il tient un rôle essentiel dans l’identification et le décryptage des zones à risques, ainsi que dans l’information, la prévention et la protection de la population. En cas de danger, il peut participer notamment à la planification et à la mise en place de plans d’évacuation.

En mission sur le terrain, le volcanologue observe, expérimente, étudie les failles, effectue des prélèvements de roches, installe des caméras, des appareils photo, des sondes et des capteurs. Il relève des mesures de magnétisme et de pression au moyen d’équipements électromagnétiques pour surveiller à distance l’activité d’un volcan jusqu’à (une potentielle) éruption. En laboratoire, il procède à des expériences sur les échantillons prélevés pour en analyser la composition et effectuer des comparaisons et des recoupements.

Un volcanologue peut se spécialiser dans un aspect particulier de la volcanologie : magma, géochimie volcanique, géochronométrie, sismologie volcanique, gestion des risques et des aléas, etc. Il peut être géologue, géophysicien, géochimiste, hydrogéologue, sismologue, etc. Le volcanologue occupe une fonction de spécialiste dans une science devenue pluridisciplinaire depuis les années 1950-1960. On dégage cinq grandes spécialités du métier de volcanologue :

  • le volcanologue de terrain réalise des reconnaissances sur le terrain, cartographie les différents dépôts et retrace l’histoire éruptive des volcans ;
  • le volcanologue géophysicien tente d’imager le cœur des volcans à partir de nombreux paramètres physiques observables et quantifiables ;
  • le volcanologue géochimiste tente de comprendre les sources des magmas et leurs interactions à partir d’analyses chimiques des roches d’un volcan ;
  • le volcanologue expérimentaliste essaie de reproduire expérimentalement en laboratoire la physico-chimie des magmas et leurs interactions ;
  • le volcanologue modélisateur reproduit à partir d’un jeu d’équations (calculs numériques complexes) la physique des volcans.

Dans la recherche fondamentale, le volcanologue peut diriger un laboratoire, gérer du personnel scientifique et technique et encadrer des chercheurs, des doctorants et des techniciens de laboratoire. Pour financer ses recherches et acheter du matériel de pointe, il doit introduire des projets, obtenir des bourses et demander des subsides. Les échanges scientifiques tiennent une place importante dans l’activité d’un chercheur : il participe régulièrement à des colloques nationaux et internationaux qui lui permettent de partager ses connaissances et de les étoffer. Il consacre également beaucoup de temps à la lecture de publications scientifiques et à la rédaction d'articles visant à faire reconnaître ses travaux. En effet, publier est primordial, car la recherche est un secteur particulièrement compétitif. Pour d’autres publications destinées au grand public, il vulgarisera et simplifiera son propos. Quant au volcanologue-enseignant, il prépare ses cours puis les dispense dans l’enseignement supérieur.

 

Compétences & actions

  • Posséder des connaissances approfondies en sciences de la Terre (volcanologie, géologie, géophysique, géodynamique, géothermie, géomorphologie, sismologie, géochimie, géographie, cartographie, géomatique, minéralogie, pétrologie, pétrographie, stratigraphie, sédimentologie, climatologie, hydrogéologie) ainsi qu’en mathématiques, chimie et physique appliquée (dynamique des fluides, thermodynamique)
  • Parler et écrire en anglais, s’exprimer dans une ou plusieurs autres langues étrangères
  • Utiliser des outils et méthodes d’ingénierie de surveillance à distance (technologies de mesures physiques et magnétiques)
  • Effectuer des mesures, des relevés et des prélèvements dans la roche
  • Analyser et comparer en laboratoire divers échantillons
  • Maitriser ou développer des logiciels de modélisation informatique et de simulation numérique (logiciels de cartographie, de modélisation 2D ou 3D, Système d’Information Géographique - SIG)
  • Modéliser une éruption volcanique
  • Élaborer un modèle théorique sur l’évolution potentielle d’un volcan
  • Créer des bases de données géologiques, traiter les données à l’aide d’algorithmes
  • Comprendre et anticiper des phénomènes naturels
  • Interpréter les données issues de relevés, de prélèvements, de photographies, de télédétection par satellites
  • Installer des outils électromagnétiques sur des volcans actifs ou éteints
  • Régler, réparer ou ajuster les instruments de mesure
  • Suivre à distance les moindres mouvements d’un volcan
  • Entreprendre l’ascension d’un volcan
  • Observer in situ des points d’éruption et des éruptions volcaniques
  • Anticiper des éruptions, prévoir les catastrophes naturelles et avertir les populations menacées
  • Développer des mesures pour prévenir les risques ou en contrer les impacts
  • Communiquer avec les médias, intervenir en tant qu’expert dans la presse
  • Participer à des exercices de simulation et de préparation de plans « catastrophe »
  • Préconiser le réseau de surveillance à mettre en place
  • Proposer le système d’alerte et de protection des habitants le plus adapté
  • Organiser des protocoles d’évacuation des populations
  • Rédiger des rapports et émettre des recommandations
  • Élaborer des documents didactiques pour informer les autorités et le public
  • Appliquer les règles de sécurité, d’hygiène et de respect de l’environnement
  • Pratiquer l’escalade, l’alpinisme et la plongée sous-marine
  • Mettre à jour ses connaissances en suivant l’information scientifique, technologique et règlementaire propre à son domaine

Savoir-être

  • Sens de l’observation
  • Esprit d’analyse et de synthèse
  • Rigueur et précision
  • Logique et méthode
  • Curiosité scientifique
  • Goût pour la nature, les voyages et les activités de plein air
  • Résistance au stress, calme et maîtrise de soi
  • Initiative et adaptabilité face à l’imprévu
  • Autonomie et esprit d’équipe
  • Aisance relationnelle et communicationnelle
  • Flexibilité et mobilité
  • Habileté manuelle et minutie
  • Bonne condition physique et résistance
  • Goût du risque
  • Endurance psychologique
  • Patience et persévérance

Cadre professionnel

Si son travail porte sur la recherche fondamentale, le volcanologue travaille dans des laboratoires universitaires ou des instituts publics de recherche spécialisés dans la détection et l’étude de phénomènes naturels. On le retrouve aussi dans des observatoires chargés de surveiller des volcans actifs. Il peut participer à des programmes de recherche nationaux ou internationaux sur les catastrophes naturelles. Certains exercent au sein d’administrations publiques, de services gouvernementaux ou d’organisations internationales (expertise, prévention des risques naturels, mise en place de plans de surveillance et d’évacuation). Le volcanologue peut aussi enseigner sa discipline dans l’enseignement supérieur ou partager sa passion en tant que guide pour les voyageurs curieux qui entreprennent l’ascension d’un volcan.

Le volcanologue intègre une équipe formée de plusieurs chercheurs issus de différents domaines scientifiques (géologues, géophysiciens, physiciens, géochimistes, chimistes, sismologues, mathématiciens, ingénieurs, informaticiens, etc.). Il entretient des contacts externes fréquents avec divers intervenants (organismes de sécurité civile, presse, etc.). Il travaille en collaboration avec les autorités administratives compétentes en matière de sécurité et de prévention (notamment pour la mise en place de plans d’évacuation). Il partage son temps entre le laboratoire (analyse et interprétation des données, rédaction de rapports et travaux) et les missions sur le terrain à l’étranger, dans des conditions souvent difficiles. Même s’il passe généralement beaucoup plus de temps en laboratoire qu’au bord des cratères en fusion, il doit souvent faire face aux terrains chaotiques, que ce soit au cœur d’un volcan endormi ou en expédition de plongée sous-marine. 

La nature de son métier le conduit à parcourir la Terre entière pour des séjours qui peuvent s’avérer très longs, les campagnes de terrain durant plusieurs mois par an. Les emplois dans ce domaine étant limités, il n’est pas rare de devoir s’expatrier pour assurer son avenir dans des pays où l’activité volcanique est plus intense. Le volcanologue voyage également pour participer à des colloques et conférences scientifiques. Ses horaires de travail ne sont pas réguliers et varient selon les besoins des projets en cours. En cas d’éruption, il intervient en urgence. Sur le terrain, le port d’équipements de protection est requis (notamment une tenue ignifugée qui le protège de la chaleur intense).

Autre appellation : Vulcanologue

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