Augmentation des cas de burn-out et de dépression
Posté le 02/05/2024 — Actualité précédente / suivante |
Au fil des années, la Belgique a été témoin d'une augmentation préoccupante du nombre de personnes en incapacité de travail en raison du burn-out et de la dépression. Selon les données les plus récentes de l'Institut national d'assurance maladie-invalidité (Inami), le nombre de cas a augmenté de manière alarmante de 43% au cours des cinq dernières années. Fin 2022, 125 700 personnes étaient dans l'incapacité de travailler pour l'une de ces deux raisons, soit une augmentation significative par rapport à 2017.
Il est important de noter que ces chiffres pourraient être sous-estimés, car ils excluent les fonctionnaires statutaires, tels que les enseignants, qui ne relèvent pas de l'assurance maladie et invalidité. Le phénomène du burn-out et de la dépression a été identifié comme l'un des principaux moteurs du nombre élevé de personnes en incapacité dans le pays, représentant désormais près d'un quart de toutes les allocations d'invalidité.
Une tendance particulièrement marquée est observée chez les femmes, qui représentent plus des deux tiers des cas d'incapacité liés au burn-out ou à la dépression. Cette augmentation n'est pas limitée à un seul groupe professionnel, mais affecte également les indépendants de manière significative, avec une augmentation de 62% des cas entre 2017 et 2022.
Les experts identifient plusieurs facteurs contribuant à cette tendance inquiétante. Le vieillissement de la population et la féminisation croissante du marché du travail sont souvent cités comme des éléments déterminants. De plus, des lacunes dans la culture organisationnelle, telles qu'un manque de feedback clair et constructif, ainsi que la tendance des travailleurs à rester dans des emplois insatisfaisants, ont été identifiées comme des facteurs exacerbant le problème.
Face à cette réalité alarmante, des mesures sont mises en œuvre à différents niveaux pour réintégrer les personnes en incapacité dans le marché du travail. Des campagnes de sensibilisation, des contrôles obligatoires par les mutualités et des programmes de réintégration sont quelques-unes des initiatives déployées.
Cependant, certains critiques soulignent le caractère facultatif de ces mesures et appellent à une approche plus fondée sur des preuves. Stijn Baert, professeur d'économie du travail à l'Université de Gand, insiste sur l'importance d'adopter des mesures basées sur des preuves pour la prévention, le traitement et la réintégration au travail des personnes touchées.
Il est crucial que la Sécurité sociale soutienne activement ceux qui sont réellement malades et qu'elle s'éloigne des intuitions pour mettre en œuvre des solutions efficaces. Face à cette augmentation alarmante des cas de burn-out et de dépression, il est impératif que les décideurs politiques, les employeurs et les professionnels de la santé travaillent ensemble pour trouver des réponses adéquates à cette crise croissante de santé mentale au travail.
L'Echo, 2 mai 2024