Interview anonyme,
Editrice - directrice d'une maison d'édition
Pouvez-vous me décrire votre maison d'édition ?
Nous employons 16 personnes à temps plein et nous collaborons avec une quinzaine de personnes extérieures à l'entreprise. Nous possédons trois groupes d'activités : une section scolaire, une section patrimoniale où nous publions des auteurs belges et une section généraliste. Un de nos rôles est également de diffuser et de représenter d'autres maisons d'édition. Nous publions environ 160 livres par an.
Quelles sont les principales difficultés pour faire vivre une maison d'édition ?
Le marché de Belgique francophone est très restreint et le marché français fait preuve d'un très grand protectionnisme. Il est donc difficile de se faire connaître sans passer par Paris. De plus, les marges financières sont très étroites. Il faut savoir que l'on ne fera jamais fortune en travaillant comme éditeur.
Les subsides de l'Etat sont-ils importants pour pouvoir survivre ?
Pas tant que cela. Ces subventions sont accordées pour favoriser les auteurs et les éditions de livres belges. Ce qui ne fait qu'une part trop restreinte de notre volume de production. Pour le reste, il faut donc se débrouiller.
Quel est le profil des gens que vous engagez ?
Tout dépend pour quel poste nous engageons. Il va de soi que pour le service scolaire nous demandons des qualités pédagogiques évidentes. Pour le service commercial, il faut des connaissances en marketing, relations publiques et économie. Pour le service littéraire, nous engageons surtout des personnes qui ont fait philologie romane et qui possèdent une bonne connaissance et un amour prononcé pour le livre.
Toutefois, nous ne sommes pas nombreux à travailler, il n'est donc pas facile d'entrer dans la profession. Le meilleur moyen reste le stage afin de se faire connaître et d'aborder les réalités du travail.
Quel est votre parcours personnel ?
J'ai travaillé comme journaliste pendant 18 ans à la RTBF ensuite, j'ai été conseillère en communication pour plusieurs ministères. Puis, on m'a proposé ce poste-ci.
Pourquoi l'avoir accepté ?
Le livre est un objet de savoir et de plaisir avec lequel on n'est jamais en conflit. C'est un moyen de rêver et de se sentir bien, comme un refuge. C'est irremplaçable comme expérience. De plus, en tant que journaliste, le livre m'a toujours attiré.