Mr Alexandre Grandjean,
Administrateur délégué d'une société de forage

Interview réalisée en mars 2009

Ingénieur agronome et administrateur-délégué de Ecoforage.

Votre entreprise est, dit-on, l’une des spécialistes du forage à l’échelle wallonne. C’est-à-dire ?

Tout simplement que la vingtaine de salariés que nous employons et les quatre équipes qui se relaient sur nos chantiers allient compétence, sérieux et maîtrise dans les diverses approches du forage. En l’espèce, nous répondons essentiellement à trois types de forages différents : le puits, l’étude technique et la géothermie [1]. Le premier, à charge de particuliers, d’industries ou de services publics, vise, comme vous vous en doutez, à l’alimentation de captages d’eau. Le second, très technique, appelé aussi forage de reconnaissance, s’attache soit à la description géologique du sous-sol, soit à la caractérisation des nappes. Quant au troisième type de forage, en évolution constante depuis deux à trois ans, il touche à la géothermie que chacun connaît aujourd’hui.

Le forage de puits est-il plus délicat que les autres disciplines que vous prenez en charge ?

Les techniques de réalisation sont assez similaires, mais le forage de puits pour le captage d’eau reste délicat étant donné qu’on ne maîtrise jamais complètement la quantité d’eau exploitable, ni même la profondeur ou la qualité de l’eau souterraine

« Travailler à l’aveugle » n’est-il pas trop compliqué au quotidien ?

C’est une réalité de notre métier qui le rend tantôt frustrant, tantôt euphorisant. Chaque chantier est différent, ce qui rend notre activité vraiment peu monotone. Par contre, je dis souvent qu’il faut un moral d’acier car les imprévus sont importants. De temps à autre, on peut même buter sur un problème insoluble qui nous pousse à stopper le chantier sur un échec, voire carrément à devoir abandonner une partie de notre matériel dans le sous-sol.

L’art du forage tient-il aussi à l’alliance des compétences intellectuelles et techniques ?

Tout à fait. On manie en effet les données géologiques, physiques et techniques pour mener à bien un chantier. Et puis, vous l’avez vu, notre métier exige un équipement lourd et un personnel compétent et motivé qui est passionné par les différents volets d’un métier peu banal.

 

[1] : Science des phénomènes thermiques et, par extension, la géothermie consiste à prélever de la chaleur dans le sol

 
SIEP.be, Service d'Information sur les Études et les Professions.