Mme Anne, Assistante de direction

Interview réalisée en janvier 2009

Quelle est votre formation ?

J’ai une formation d’historienne que j’ai complétée par une spécialisation en histoire des religions et une agrégation. Je pense que j’ai bien fait de suivre l’adage « Fais ce que tu aimes » alors qu’autour de moi les études d’histoire passaient pour être une voie de garage. Or j’estime que c’est une voie directe pour le tourisme, en tous cas pour le tourisme culturel… certainement moins pour le tourisme en général, quand il s’agit de vendre une brochure de tour opérateur. 

Le petit plus du tourisme culturel exige en effet des organisateurs une approche spécifique. On doit pouvoir imaginer un circuit en toute connaissance de cause. Pour info, les guides sont généralement historiens de l’art. 

Sinon, depuis toujours, j’ai étudié les langues principalement l’espagnol,  j’ai des connaissances en allemand, russe et arabe. Par ailleurs, dès l’âge de 18 ans, j’ai énormément voyagé dans le monde entier.

En quoi consiste votre travail ?

Au niveau du quotidien, nos tâches sont bien spécifiques. Personnellement, je suis responsable du développement des projets en Amérique Latine mais aussi dans toute la péninsule ibérique. Concrètement, je prends en charge le voyageur, de son premier coup de téléphone à l’agence jusqu’à son retour en passant par le suivi sur place et le guidage à proprement parler. A l’exception de tout ce qui touche à l’aviation, j’assure le bon suivi des choses : inscription, contacts avec l’hôtel, gestion des circuits, mis au point avec mes contacts sur place. 

Quand je suis en Belgique, je réponds au courrier postal et au mailing, au téléphone et établis mes contacts avec mes correspondants à l’étranger. Concrètement, notre agence ne reçoit pratiquement jamais de visiteurs sauf exceptionnellement sur rendez-vous, sinon tout se fait par téléphone ou par mail. 

Sur une année, je pars deux à trois fois pour des séjours qui durent en moyenne deux semaines. 

A côté de cela, je participe à la rédaction de nos catalogues (quatre par an) plus notre catalogue principal qui reprend l’ensemble de nos prestations. Là aussi, ma formation littéraire arrive à point nommé. Concrètement, j’effectue l’équivalent d’un temps plein réparti sur quatre jours. Il n’y a pas vraiment de système de récupération par rapport à nos prestations effectuées à l’étranger. Le système est très souple. 

Comment fonctionne l’agence ?

Du point de vue pratique, notre équipe est composée de trois personnes salariées. Notre directeur prend en charge la responsabilité de l’agence pour toute la partie purement administrative, la comptabilité, etc. C’est lui qui, fort de huit années passées en agence, a eu l’accès à la profession. Mon collègue et moi avons le titre d’assistant de direction. Nous sommes complémentaires. Quant au guidage des voyages, il est également pris en charge par des collaborateurs extérieurs, retraités ou indépendants complémentaires.

Quel est votre degré de participation dans l’organisation des voyages ?

Il faut savoir que pour la plupart des pays, et c’est la loi qui l’impose, il est impossible de travailler sans avoir recours à un réceptif local qui va imaginer le circuit proposé. C’est lui aussi qui va, par exemple, louer des chambres d’hôtel ou prendre contact avec les officiels pour obtenir telle ou telle autorisation de visite mais aussi réagir quand cela est nécessaire en fonction de tel ou tel événement survenu. J’ai totalement confiance en mes correspondants locaux car je sais que je peux compter sur eux pour modifier tel ou tel aspect pratique du voyage si c’est nécessaire. C’est une condition sine qua non au bon déroulement du séjour. Le fait que je connaisse très bien la région et la langue sont également de précieux atouts. 

Qu’est-ce qui vous différencie des autres agences ?

C’est notre hyper spécialisation : les voyages culturels essentiellement basés sur l’archéologie. Je pense qu’à l’heure actuelle, vouloir faire un peu de tout un peu partout est peine perdue. Il faut se spécialiser. Par ailleurs, notre clientèle est composée de clients de plus en plus exigeants, qui recherchent l’originalité, la vraie découverte loin d’un tourisme de masse. Ce qui nous oblige, de notre côté, à offrir un produit haut de gamme. 

C’est donc notre formation, nos connaissances culturelles et nos expériences personnelles en matière de voyages ainsi que nos maîtrises en plusieurs langues étrangères qui font la différence. 

Enfin, la caractéristique de notre agence est qu’elle ne vend que ses propres produits qu’elle organise elle-même, notamment dans le guidage sur place. Nos groupes sont composés au maximum de vingt personnes ce qui nous permet d’être à l’écoute de tous et d’assurer une certaine convivialité. Nous proposons une trentaine de destinations reprises dans le catalogue plus une quinzaine pour des groupes privés. Au total, nous faisons voyager plus ou moins mille personnes par an.

Quelle est votre stratégie en termes de promotion ? 

Nous ne faisons pratiquement pas de publicité si ce n’est des encarts dans des supports très ciblés. Le bouche-à-oreille fonctionne très bien puisque nous refusons des inscriptions pour chaque voyage. Nous ne participons pas à des salons du tourisme.

Quels conseils donneriez-vous à des personnes tentées de travailler dans le secteur du tourisme ?

Si je prends mon activité et en faisant référence aux nombreux CV que nous recevons, je dirais d’abord de bien cibler son profil, ensuite d’avoir une grande expérience en matière de voyage mais aussi en gestion de groupe. A mes yeux, un long passage dans le scoutisme est un must, la meilleure école, car en réalité la gestion de groupe ne s’apprend pas. Enfin, posséder une toute bonne culture générale et un bagage certain en histoire ou histoire de l’art.

 
SIEP.be, Service d'Information sur les Études et les Professions.