Anonyme,
Technicien des instruments de bord

Interview réalisée en juin 2024

Comment pourriez-vous décrire votre travail ? De quoi s’agit-il ? 

Ah, la fameuse question ! Vous savez, quand je dis aux gens que je suis électricien technicien en instruments de bord, ils me regardent souvent avec des yeux ronds. Du coup, je dis généralement que je suis "le gars qui fait que les avions ne se perdent pas en vol". Mais bon, officiellement, on nous appelle aussi "techniciens en avionique". 

Quel a été votre parcours de formation ? 

J'ai commencé mes études à l'Institut Don Bosco à Bruxelles. C'était un choix plutôt logique vu que j'habitais à Anderlecht et que j'étais fasciné par tout ce qui touchait à l'électricité. J'y ai décroché mon diplôme d'enseignement secondaire technique en électricité-électronique. Ce n'était pas toujours facile, surtout les maths, mais j'étais tellement passionné que je me suis accroché comme je pouvais.  

Après ça, j'ai voulu aller plus loin. Je me suis inscrit pour un bachelier en Electronique. Là, ça a été une autre paire de manches. Les cours étaient beaucoup plus poussés, on travaillait sur des projets complexes. Je me souviens d'une nuit blanche passée à debugger un circuit pour un projet de fin d'année. J'avais les yeux qui piquaient, mais quand ça a enfin marché, c’était vraiment une immense satisfaction. J'ai obtenu mon diplôme après trois ans d'études intenses. C'était dur, mais j'en garde de super souvenirs (les labos, les projets en équipe, les profs passionnés... ça en valait la peine). 

Mon premier job, c'était dans une entreprise qui fabriquait des tableaux de bord pour l'industrie automobile à Gand. Je m'occupais de la programmation et du dépannage des systèmes électroniques. C'était intéressant, mais après quelques années, je sentais qu'il me manquait quelque chose. C'est là que j'ai eu ce déclic pour l'aviation. J'ai découvert qu'il existait une formation en avionique à la Haute École de la Province de Liège. J'ai tout plaqué pour repartir à zéro. Pas facile à 28 ans de se retrouver à nouveau sur les bancs de l'école ! 

Cette formation était super intense. On étudiait les systèmes de navigation, la communication aéronautique, les radars... J'ai même dû reprendre des cours d'anglais technique en cours du soir. Je me rappelle avoir passé des nuits entières à potasser les manuels de maintenance des Boeing et Airbus. Mes amis me prenaient pour un fou, mais j'étais comme un gamin avec un nouveau jouet. 

Après deux ans d'efforts acharnés, j'ai enfin obtenu mon diplôme de technicien en avionique. La fierté que j'ai ressentie ce jour-là, c'était indescriptible. Et vous savez quoi ? Mon premier job dans l'aviation, c'était à l'aéroport de Bruxelles, là même où je regardais les avions quand j'étais gamin. La boucle était bouclée ! 

Alors oui, ça n'a pas été un parcours facile. Il y a eu des moments de doute, des nuits blanches, des sacrifices. Mais quand je vois où j'en suis aujourd'hui, je me dis que ça valait le coup. J'apprends encore tous les jours. Dans ce métier, on n'arrête jamais d'évoluer. 

Quelles sont vos tâches quotidiennes ? 

Chaque jour est une aventure ! Un coup, je calibre un altimètre, le lendemain je répare un radar. La semaine dernière, j'ai dû bidouiller le système de divertissement sur un A380. Faut vraiment voir la tête des passagers quand on leur dit que leur vol est retardé parce que leurs écrans ne marchent pas ! Là, c’est sûr qu’on a un peu la pression sur les épaules. Mais le plus cool, c'est quand on fait des essais en vol. Là, tu te sens vraiment utile. 

Et au niveau de vos horaires, cela se passe comment ?  

La plupart du temps, on bosse la nuit ou très tôt le matin. Mais bon, ça a ses avantages.  

Quels sont les aspects positifs du métier ? 

J'adore le fait qu'on ne s'ennuie jamais. La technologie évolue tellement vite qu'on apprend toujours de nouvelles choses. Et puis, y a ce petit frisson quand un avion que tu as réparé décolle. Ça, j’avoue que c’est vraiment une grande satisfaction. 

Auriez-vous des conseils pour les jeunes qui voudraient faire comme vous ? 

Je leur dirais : si tu es passionné par la technologie et que l'idée de travailler sur des engins volants te fait vibrer, fonce ! Mais attention, ce n’est pas un parcours facile, il faut être prêt à en baver un peu. Les maths et la physique, c'est super important. Et surtout, il ne faut pas craindre d'apprendre et de se former toute sa vie. Même si ton parcours n'est pas tout tracé, comme le mien, n'abandonne pas, la persévérance, c'est la clé.

 
SIEP.be, Service d'Information sur les Études et les Professions.