Mr Anthony Dignef,
Assistant en histoire
Interview réalisée en janvier 2009 |
Assistant en histoire grecque et romaine dans le département des sciences historiques de l'ULiège.
Comment avez-vous intégré le Département des Sciences historiques ?
Encouragé par mon promoteur, j’ai répondu à un appel à candidature du département des sciences historiques et j’ai été retenu.
Pourquoi avez-vous choisi d'étudier l'histoire ?
C’est une discipline avec laquelle j’ai toujours eu des affinités. Que ce soit durant mes secondaires ou dans le cadre de lectures personnelles (livres, revues, bandes dessinées), l’histoire a toujours occupé une place importante dans mes centres d’intérêt.
Quelle époque historique vous intéresse plus particulièrement ? Et pourquoi ?
L’Antiquité. Les cultures grecque et romaine m’ont toujours intéressées. Elles sont à la fois proches et lointaines, synonymes d’héritage et d’exotisme. Qui plus est, elles jouissent encore d’un patrimoine remarquable.
Quel est le thème de votre thèse ?
Le titre provisoire de ma thèse de doctorat est "Le Rhin à l’époque romaine. Frontière d’empire, empire d’un fleuve". Dans une approche résolument interdisciplinaire, associant les résultats des recherches en histoire, en archéologie, en anthropologie et en littérature, j’analyse le double rôle du Rhin comme barrière et trait d’union entre l’Empire romain et les Germains transrhénans, la place du fleuve dans la rhétorique du pouvoir romain et la question des "ethnogenèses", autrement dit la formation et la transformation des "peuples" transrhénans.
Pourriez-vous décrire votre méthode de travail, vos techniques de recherche ?
Dans un premier temps, j’ai rassemblé les traces du passé pertinentes quant à l’étude de mon sujet de thèse. J’ai traduit les sources écrites et épigraphiques avant de dégager des pistes d’interprétation des auteurs grecs et latins. Pour les sources archéologiques, notamment les fortifications le long du Rhin, j’ai réalisé une base de données informatisée afin de cartographier au mieux la répartition des vestiges romains. Dans un second temps, j’ai réuni la bibliographie des travaux modernes en consultant différents répertoires bibliographiques et périodiques spécialisés (au format papier et/ou numérique). Parvenu au stade de la rédaction, je profite des occasions que m’offrent les colloques et participations actives à des séminaires de recherche en Belgique et à l’étranger pour confronter mes premières conclusions aux réactions de collègues, spécialistes de la question ou de thématiques connexes.
Pourriez-vous nous indiquer en quoi consiste une semaine type ?
En ce moment, je suis dans la phase de rédaction de ma thèse, ce qui devrait prendre une petite année de travail à un rythme soutenu. En parallèle, je poursuis mon activité de recherche, concrétisée par la rédaction d’articles scientifiques. J’ai actuellement en chantier un papier sur "l’identité (ethnique) des peuples barbares", dans lequel je fais le point sur une problématique complexe mais passionnante qui, depuis quelques années maintenant, a conduit les chercheurs en histoire, en archéologie et en sciences sociales à étudier les "groupes ethniques" non plus comme des réalités indépendantes mais comme des constructions interdépendantes. Sur le même sujet, pour la rentrée académique (août-septembre), je m’attellerai à la mise au point d’une communication orale sur les problèmes d’interprétation des sources écrites et archéologiques. J’aurai également à envisager l’aspect scientifique du voyage annuel organisé dans le cadre des séminaires approfondis d’histoire des mondes grec et romain et d’histoire du Moyen-Age. Nous partirons, cette année, à la découverte de l’Alsace antique et médiévale.
L'enseignement vous tente-t-il ?
J’ai plutôt un profil de chercheur et, en ce sens, mon souhait, à l’heure actuelle, serait de m’inscrire durablement dans le domaine de la recherche. Néanmoins, une expérience de deux ans dans l’enseignement ne m’a pas déplu.
Quelles sont vos aspirations pour votre avenir professionnel ?
J’ai eu la chance d’obtenir un mandat d’assistant pour six ans. Celui-ci m’a permis de découvrir et d’apprécier la vie de chercheur. Je ne puis qu’espérer avoir la possibilité de poursuivre dans cette voie. Je prends un réel plaisir à progresser dans mes recherches, à en discuter avec mes collègues, à reprendre mon questionnement et à affiner ma réflexion après avoir rencontré d’autres chercheurs à l’étranger. Les activités d’encadrement, en plus des contacts avec les étudiants, sont aussi une formidable occasion de formation continue : bien expliquer les outils de recherche documentaire demande non seulement une maîtrise parfaite de ces outils, mais aussi de pouvoir les penser, les appréhender de différents façons pour les expliquer à différentes personnes. En retour, le temps consacré à l’explication de ces instruments de recherche me permet, à moi aussi, de mieux les intégrer.