Arthur Laurent,
Monteur en pneumatiques
Interview réalisée en juin 2023 |
Quelle formation avez-vous suivie ?
Je me suis formé via l’enseignement en alternance. J’ai ainsi appris les bases théoriques du métier à l’école et la pratique chez un patron. Ce stage a été décisif dans l’apprentissage des compétences nécessaires pour exercer le métier.
Que fait concrètement un monteur de pneus ?
Il démonte et monte des pneumatiques pour les réparer ou les remplacer sur tous types de véhicules : voitures, camions, motos, tracteurs, mais aussi trottinettes et mêmes brouettes !
Quelles sont les étapes ?
La première consiste à émettre un diagnostic sur l’état des pneumatiques. Cela suppose de pouvoir reconnaitre le type de pneus, les jantes, les fixations et les chambres à air, si le pneu en est pourvu. Ensuite, il faut lever le véhicule au cric ou au pont en respectant les consignes de sécurité puis démonter et monter méthodiquement la roue sur le véhicule et le pneu sur sa jante.
Au préalable, il a donc fallu choisir le type de pneu correspondant au véhicule, à son utilisation et répondant aux exigences du certificat de conformité.
Que faire en cas de crevaison ?
Il faut repérer d’où celle-ci provient, choisir la chambre à air adéquate, procéder à son installation, et, éventuellement, reprofiler et retailler le pneu.
Ce travail s’effectue seul ou en équipe ?
Ce travail s’effectue souvent en équipe sur une chaine de montage/démontage, chaque collègue s’occupant d’une tâche bien précise. Dans des structures plus petites, il se peut que le monteur de pneus se charge de l’intégralité des étapes, mais cela prend beaucoup plus de temps.
Quels sont les réglages de base que doit pouvoir faire le monteur de pneus ?
Le gonflage et la vérification de la pression, la géométrie, l’équilibrage. Toutes les étapes sont ensuite consignées dans une fiche technique à destination du client.
Sur combien de voitures travaillez-vous par jour ?
Soixante environ. Le travail de montage/équilibrage doit idéalement se faire en quinze minutes. Quand il s’agit d’une simple permutation des pneus, le temps de travail est beaucoup plus court.
Lorsque l’on débute, le stress est là, mais après quelques mois on est rodé. L’efficacité et la rapidité permettent de satisfaire l’employeur, qui a tout intérêt à pouvoir accueillir le plus de véhicules possibles, mais aussi les clients qui peuvent ainsi obtenir un rendez-vous assez rapidement. En effet, la demande est forte en toutes saisons !
D’autres aspects du métier peut-être moins connus ?
Le travail au comptoir, lorsque votre employeur vous en fait la demande. Dans ce cas précis, le monteur de pneus informe le client, le conseille et répond à ses éventuelles questions sur les différents types de pneus, les dimensions, le prix. Il peut aussi établir des devis et procéder à l’encaissement.
Qu’appréciez-vous dans ce métier ?
Si au début on est souvent cantonné à monter et démonter des pneus classiques, c’est agréable quand on peut travailler plus tard sur des pneus plus imposants, comme ceux des tracteurs, par exemple.
Par ailleurs, comme je suis un passionné de l’automobile, c’est assez valorisant de pouvoir travailler sur des véhicules de luxe.
Est-il possible de faire ce métier toute sa vie ?
Oui, mais la plupart des monteurs s’orientent ensuite généralement vers la mécanique.
Quelles sont les difficultés que rencontre le monteur de pneus dans l’exercice de son travail ?
Il travaille dans un lieu souvent bruyant, ouvert vers l’extérieur donc dans des courants d’air : il fait froid en hiver, chaud en été.
Par ailleurs, les clients ne sont pas toujours très faciles : il faut parfois être diplomate et bien leur expliquer en quoi consiste notre intervention. Beaucoup râlent sur le prix… Je me souviens d’un monsieur qui venait toutes les deux semaines pour changer ses pneumatiques malgré le fait qu’on lui expliquait bien à chaque fois qu’il n’était pas nécessaire de venir aussi souvent !
Y a-t-il un élément qui vous parait important de signaler ?
Au premier abord, ce métier peut paraitre répétitif, mais le fait d’alterner les tâches avec ses collègues, ça permet de le diversifier.
Et auriez-vous une anecdote à raconter ?
De très nombreux clients sont venus au garage après avoir roulé sur la même route : celle-ci faisait tellement de bruit qu’ils croyaient que leurs pneumatiques avaient un problème. Or il s’agissait seulement de l’état déplorable de l’infrastructure routière.