Mme Beatrix Desclee,
Professeure de langue des signes

Professeure en langue des signes au CPEPSB d'Hornu. 

Quelle est votre formation ? 

J’ai fait plusieurs études. Je suis bachelière en sciences naturelles/physiques, puis j’ai fait la photographie et enfin je suis professeure de langue des signes au CPEPSB (Centre Provincial d’Enseignement de Promotion Sociale du Borinage) d’Hornu. 

Quel a été votre parcours professionnel ? 

J’ai toujours été professeure de langue des signes. Mon premier but était de donner des cours de sciences à des enfants sourds. Finalement, j’ai commencé à enseigner la langue des signes en 1995. 

Qu’est-ce qui vous a motivé à choisir ce métier ? 

Mon souhait a toujours été d’être enseignante et d’aider les enfants sourds dans leurs études. J’ai connu moi-même beaucoup de difficultés a cause de mon handicap. 

Quelles sont les qualités requises pour exercer ce métier ? 

Il faut évidemment de la patience, de la souplesse et de la rigueur. Mais le plus important est que l’élève soit intéressé car ce n’est pas facile. Il faut donc qu’il soit motivé pour apprendre, c’est une langue à part entière, qui est d’ailleurs reconnue maintenant et cette reconnaissance entraîne davantage d’intérêt de la part du public. 

Comment sont organisés ces cours au CPEPSB d’Hornu ? 

Trois organisations s’offrent aux étudiants : 

  • la formation "lente" : 1 cours par semaine à raison de 3h en soirée. 
  • la formation la plus suivie : 2 cours par semaine à raison de 2x3h. (après-midi ou soir) 
  • la formation accélérée : 3 cours par semaine à raison de 3x5h . (le matin)

Quelles sont les difficultés du métier ? 

Il faut être motivé car il y a beaucoup de travail à fournir. En général, les élèves pensent que c’est facile à étudier, ce n’est pas toujours le cas, la langue des signes ce n’est pas du théâtre. La communication est difficile pour le professeur sourd et ses nouveaux élèves entendants. Avec les timides c’est encore plus difficile car ils ont du mal à utiliser les signes, les gestes, à mimer ce qu’ils veulent dire. Il faut aussi avoir une grande mémoire visuelle. 

Quels sont les débouchés dans le secteur ? 

Suite à la reconnaissance officielle de la langue des signes, beaucoup de portes se sont ouvertes pour les personnes connaissant ce mode de communication : interprétariat dans les administrations, les bureaux de renseignements, les musées, les consultations médicales, le théâtre, le cinéma, les réunions, l’enseignement. L’APEDAF (Association des Parents d’Enfants Déficients Auditifs Francophones) a mis au point dans l’enseignement intégré une liaison entre professeur et enfant sourd, assurée par des traducteurs en langue des signes. 

Quelle formation recommandez-vous ? 

La formation est identique quelque soit le mode d’organisation choisi. L’étudiant choisir en fonction de ses possibilités : temps libre, contrainte de travail, capacités personnelles à étudier, etc. Certains apprenants arrêteront la formation en cours de route en fonction de leur motivation, le niveau atteint, le but recherché, les conditions d’accessibilité à leur but final (interprète, enseignant). On peut étudier la langue des signes dans de nombreux établissements scolaires en Belgique : Hornu, Tournai, Mouscron, Charleroi, etc. Au CPEPSB à Hornu, cette formation a vu le joue en 1995. En 2000, à la demande de certains étudiants, la formation lente a été organisée, et est toujours assurée dans les locaux de l’IPES à Ghlin. En septembre 2004, une première classe a permis d’organiser la formation accélérée. 

Quelle est votre principale motivation ? 

J’aime voir l’évolution de l’élève, voir quelqu’un de timide au départ devenir plus assuré, Je n’aime pas lorsqu’ils stagnent, j’aime être témoin de leur évolution. Je les dirige vers l’interprétariat. Ce n’est pas facile d’apprendre la langue des signes, il faut être très fin et rester vigilant car selon l’expression du visage une phrase peut avoir plusieurs significations. Je conseille plus à une personne sourde d’enseigner et à une personne entendante de se diriger vers l’interprétation.

 
SIEP.be, Service d'Information sur les Études et les Professions.