Mme Catherine de Block,
Account director
Interview réalisée en septembre 2017 |
Quel est votre parcours (supérieur/professionnel) ?
J’ai étudié le droit à l’UCL. J’ai terminé mes études en 2003 et là, je me suis mise à la recherche d’un boulot. Par l’intermédiaire d’une connaissance, j’ai trouvé un travail et en parallèle j’ai commencé une formation à l’EFPME.
J’ai débuté ma carrière comme stagiaire dans une grande agence de publicité en Belgique (McCann Erickson). À la suite de mon stage, j’ai été engagée et je suis restée dans l’agence durant trois ans et demi. Par la suite, j’ai travaillé pendant cinq ans dans une autre agence. J’avais envie de changement et je me suis alors orientée vers le digital dans une agence à Leuven. La philosophie de l’agence ne m’a pas plu et je ne suis donc pas restée longtemps. Enfin, je suis entrée chez BBDO, où j’entame ma cinquième année.
Dans le milieu de la pub, tout évolue très vite et donc il faut être capable de se renouveler au sein de son agence. Il est également très intéressant de changer d’agence pour voir ce qui se fait ailleurs. Dans une carrière dans la publicité, il est enrichissant de voir d’autres manières de travailler. Aujourd’hui, je recommande aux gens de mon équipe, non pas de partir, mais bien de se confronter à différentes philosophies d’agences et à différentes expertises.
Pourquoi avoir choisi la pub alors que vous avez étudié le droit ?
En sortant de mes études, j’ai beaucoup discuté avec une connaissance qui travaillait comme account, cela m’a donné envie, donc je me suis dirigé vers ce type de profession. Pour travailler dans la pub, il faut vraiment être contaminé, être passionné.
Que fait BBDO, quel genre d’agence est-ce ?
BBDO est une grande agence, nous sommes presque 200 personnes.
On couvre toutes les expertises :
- TV, radio, magazines, affichages
- Le digital : bannering, social media
- CRM : mailings, boîtes aux lettres, e-mails
- Centre de data expertises (qui a pour mission d’analyser les données reçues afin d’en apprendre plus sur les consommateurs).
L’agence est structurée en plusieurs départements :
- Commercial : les accounts
- Créatif : plus ou moins 8 teams, ils travaillent toujours en duo (art director + copywriter) et ils sont chapeautés par 4 directeurs créatifs
- Design : les graphics designers : ils créent des logos, brandings ou alors traduisent graphiquement les idées des créatifs
- Planning : personnes qui gèrent les plannings des copywriters, des créatifs, du design
- DTP : ils s’occupent du matériel print et de la mise au net
- Social : social producer : ils rédigent des posts des marques
- Publishing : achats médias et du publishing des posts
- Stratégique : divisé en deux parties : le branding et le social digital
- Production : production RTV (tv et radio) et production vidéo
- Inbound marketing : personnes qui créent du contenu pour attirer le consommateur (articles, vidéos, etc.)
- Copy : copywriter qui s’occupe des textes des mailings, des lettres
- Comptabilité : personnes qui gèrent tout ce qui touche aux comptes de l’agence
- Digital : digital project manager : personnes qui gèrent les projets digitaux (côté account) et les webs développer
Assez récemment nous avons également une personne qui s’occupe du personnel, du recrutement, des coachings.
En quoi consiste votre métier ?
Concrètement notre métier consiste à se rendre chez le client. Celui-ci nous remet un briefing (un projet). Ensuite, en accord avec le stratège, on adapte le briefing pour qu’il soit compréhensible aux créatifs. À ce moment-là, on laisse les créatifs travailler. Au cours du processus de création, on organise des reviews, des réunions, où l’on se voit entre 1 et 3 fois avant de retourner vers le client. Enfin, le client donne son feedback et nous avons pour tâche de l’expliquer aux créatifs. Parfois le client est content et cela se passe très bien, parfois les créatifs ne sont pas d’accord avec les feedbacks du client et là ça devient plus compliqué. Le but de l’account est d’essayer de défendre les créatifs tout en allant dans le sens du client.
Dans le processus de création, il n’y a pas que les créatifs qui entrent en compte, il y a aussi le designer, le dtp, le producteur, etc. Beaucoup de personnes sont concernées par un projet et l’account sert de chef d’orchestre entre toutes ces personnes.
Le rôle principal de l’account est que tout se passe bien. Il doit faire passer le message qu’il soit positif ou négatif. Il doit savoir également gérer les plannings, car plusieurs personnes entrent en ligne de compte avec chacune ses propres échéances. Il doit faire preuve quotidiennement d’une grande flexibilité !
Comment s’organise une journée-type ?
Ce qui est bien c’est qu’il n’y a pas de journée-type dans le métier d’account.
Il y a des choses récurrentes tout de même. Comme dans beaucoup de professions, la première chose que l’on fait quand on arrive, c’est regarder ses mails (les réunions du jour, les urgences, les demandes de clients, les demandes en interne, etc.).
Les journées sont rythmées par énormément de réunions, car l’account fait peu de chose seul. Il doit souvent rencontrer les gens en tête à tête, discuter, prendre des décisions. À côté de ça il y a aussi la partie administrative, la facturation. Une fois par mois, il faut rendre des comptes !
Quels sont les conseils que vous donneriez à une personne qui voudrait se lancer ?
Aujourd’hui, nous sommes dans une grande mutation du marché. La digitalisation a fait changer les choses.
Maintenant, grâce à de simples programmes, on peut mieux connaitre les consommateurs, on sait analyser chaque « clic » pour savoir ce qui a mené une personne sur tel ou tel site.
Selon vous, quelles qualités faut-il avoir pour être account ?
La flexibilité, la réactivité et une forte résistance au stress.
C’est un métier avec beaucoup d’actions, où il ne faut pas prendre les critiques personnellement. Il faut avoir un côté relationnel développé, car on est tout le temps en contact avec beaucoup de monde.