Mme Chloé Vancompernolle, Trapéziste
Interview réalisée en avril 2012 |
Trapéziste et co-fondatrice de "Circus Marcel".
Pourriez-vous retracer votre parcours ?
J’ai commencé le cirque un peu par hasard. Mes parents avaient vu un article de "Mômes Circus" (ndlr : Ecole de Cirque de Tournai) dans le journal et j’y suis allée. De plus, j’étais fascinée par la "Piste aux Espoirs", le festival de cirque qui a lieu à Tournai. Je me suis intéressée au trapèze par hasard aussi car il s’agissait de la seule spécialisation que l’école proposait à ce moment-là. J’ai ensuite monté un numéro, nous avons participé deux fois à la "Piste aux Espoirs" et remporté une fois le festival. Suite à cela, nous avons tourné en Allemagne, en Chine. J’avais 16 ans et je vivais un véritable rêve ! J’ai donc décidé d’en faire mon métier. J’ai passé l’examen d’entrée de l’ESAC et j’ai été prise. Je me suis spécialisée en trapèze ballant. A la sortie de l’ESAC, j’ai monté un numéro, je suis partie en tournée. J’ai aussi suivi des formations en trampoline, en grand volant, etc. Ensuite, avec Joppe, nous avons monté "Circus Marcel".
Quelles sont vos fonctions au sein de "Circus Marcel" ?
Joppe s’occupe généralement de l’aspect administratif, technique. Moi, je me charge plutôt de la bureautique, des contrats. De plus, dans les spectacles, je ne fais pas que du trapèze. Je fais du cadre coréen, de la corde, etc. Quand on travaille en collectif, on s’ouvre facilement aux techniques des autres et on mélange un peu tout. On a fait le choix d’être sous chapiteau et nous avons peu de budget donc, nous sommes aussi bien artistes que monteurs de chapiteau ! On porte un peu toutes les casquettes !
Quelles sont les qualités qu'il faut posséder pour devenir trapéziste ?
Je crois qu’il s’agit surtout de travail, de volonté et de motivation. Quand je donne cours aux enfants, on voit que certains sont plus souples ou développent une facilité musculaire que d’autres n’ont pas ; mais je pense qu’au bout du compte, réussit qui travaille. Je crois que le talent existe, mais si on n’a que ça, on n’avance pas. J’ai tendance à croire que n’importe qui peut faire du cirque et du trapèze. C’est surtout une question de travail.
N'est-ce pas dangereux comme technique ?
Non, je ne crois pas que le trapèze soit dangereux. Honnêtement, je pense que la plupart des blessures se font à côté de notre métier car on est moins vigilants. Si on mesure bien les risques, a priori, il n’y a pas de danger. Les acrobates à la bascule sont beaucoup plus casse-cou par exemple.
Est-ce indispensable de se former dans une école ou est-il possible d'apprendre en autodidacte ?
C’est possible d’apprendre en autodidacte mais je pense que c’est plus facile de passer par une école. On est pris en charge, on se crée un réseau, on tisse des liens, on connaît déjà un peu le milieu.
Comment se passe la mise en place d'un spectacle ?
Je pense que c’est propre à chaque compagnie. Il existe différentes façons de créer. Pour notre premier spectacle avec "Circus Marcel", nous n’avions pas d’écrit. Nous sommes partis de rien et nous nous sommes basés sur les techniques de chacun puis, on a construit quelque chose au fur et à mesure. Par contre, pour le deuxième spectacle, nous suivions le canevas d’un texte puisque le spectacle était basé sur un livre pour enfants et se jouait en collaboration avec une compagnie de théâtre. Cependant, nous échangions nos idées avec la metteuse en scène afin d’intégrer nos techniques de cirque au texte.
Vous dispensez également des formations. Etait-ce une envie de votre part ?
A 15 ans, j’étais déjà assistante des cours de trapèze à l’école où j’étais. J’avais suivi une petite formation en interne pour pouvoir dispenser des cours. J’aime beaucoup partager mon expérience avec les plus petits. Je vais encore profiter du fait que mon corps me permette de me produire dans des spectacles mais je pense, à long terme, que je me recyclerai complètement dans l’enseignement du trapèze car j’adore ça.
Quels sont les conseils que vous donneriez à une personne qui veut se lancer ?
Je lui conseillerais de faire un maximum de stages, de voir différentes choses et de s’en inspirer. Il y a de plus en plus d’initiatives qui permettent d’apprendre les techniques du cirque. Les nombreuses écoles de cirque qui voient le jour et qui se développent en sont un bon exemple.