Mme Christine Pagnoulle,
Chargée de cours en traduction
Interview réalisée en novembre 1999 |
Quelle est votre formation ?
J'ai un master en philologie germanique (allemand, anglais). Par la suite, j'ai passé un doctorat en Philosophie et Lettres qui portait sur la littérature anglaise. Actuellement, je suis chargée de cours à la Faculté de traduction-interprétatation de l'ULiège.
Quel a été votre parcours professionnel ?
J'ai débuté comme professeur dans le secondaire avec une formation pédagogique quasiment nulle. A l'époque, il y avait une pénurie de professeurs et on venait presque nous chercher sur les bancs de l'Université.
J'ai commencé ma carrière universitaire comme assistante pendant mon doctorat. Puis j'ai été intérimaire et chargée de cours à l'ULiège. Ma thèse de doctorat n'a rien à voir avec la traduction. C'était un doctorat sur un poète du XXe siècle, David Jones. Pendant que j'y travaillais, j'ai traduit ses poèmes et c'est à partir de là que j'ai commencé à traduire de la poésie.
Ma première traduction a été publiée en 1976 et puis j'ai traduit régulièrement dix poèmes par an pour le "Festival Européen de Poésie" à Leuven. C'est une des raisons qui a fait que j'ai été dans le noyau de la fondation du master en traduction.
Comment avez-vous appris les langues étrangères ?
J'ai eu l'occasion de séjourner en Allemagne et en Grande-Bretagne pendant plusieurs mois pour compléter ma formation.
Qu'est-ce qui a motivé le choix de votre carrière ?
J'hésitais entre différents secteurs : l'Horeca, le cinéma et les langues pour la littérature. La pression familiale a fait le reste.
Quelles sont les activités liées à votre fonction ?
Comme chargée de cours, je m'occupe des travaux pratiques en bloc 1 du bachelier et en master et je dirige aussi des séminaires de la maîtrise en traduction. Pour tout cela, il faut préparer puis corriger.
Quels sont les aspects positifs et négatifs de votre métier ?
J'aime particulièrement la diversité de mon travail, le contact avec les étudiants. Le côté moins agréable en tant que professeur c'est la difficulté de chiffrer une appréciation : coter un travail personnel. Contrairement à ce que pensent parfois les étudiants, ce n'est pas facile.
Mon expérience de traduction de poésie est très exaltante. De façon générale, il est très gratifiant d'arriver à une traduction correcte d'un texte parfois illisible, comme peuvent l'être les documents administratifs.
Quelles sont les qualités essentielles d'un enseignant ?
L'enseignement exige d'aimer être avec des apprenants et d'aimer faire apprendre. La prise de contact est essentielle. Il faut aussi être fin psychologue.
La traduction exige des qualités intellectuelles, de grandes connaissances. Il faut pouvoir prendre de la distance par rapport au texte, c'est une démarche de réflexion critique.