Mr Christophe Becco,
Logisticien à l’Institut de Physique de l’ULg

Interview réalisée en février 2017

Selon vous, qu’est-ce que la physique ? Si vous deviez résumer la discipline en quelques mots ou quelques phrases…

La physique est l’étude du monde naturel ; elle nous parle des atomes qui constituent les plantes, des pommes qui tombent, de la lune qui tourne autour de la terre, de la couleur blanche du papier, du bleu du ciel, etc. Le physicien étudie le monde naturel dans son ensemble, il se différencie de l’ingénieur qui étudie de son côté ce que l’homme fabrique. Le physicien utilise le langage mathématique. Il observe le monde qui l’entoure (par exemple un tas de sable, des vagues sur l’océan, un son) et il essaye ensuite de modéliser, de trouver une formule mathématique qui va résumer le comportement du monde naturel qu’il a observé.

Quel est le rôle d’un physicien ?

S’interroger, comprendre pourquoi ce qu’il observe est observé. Par exemple, pourquoi les vagues sur l’eau déferlent-elles toujours parallèlement à la plage ? Pourquoi ne pourraient-elles pas être perpendiculaires à la ligne de côte ? Il va étudier comment les fluides se comportent, ici en l’occurrence le fluide liquide. Ensuite, il va réaliser des expériences simplifiées (parce qu’il ne peut pas recréer un océan). Cela lui demande d’imaginer une expérience qui synthétise les paramètres importants : vitesse de l’air, profondeur de l’eau, masse volumique de l’eau, température de l’eau, etc. Son rôle est de distinguer ces paramètres essentiels des paramètres secondaires, peu ou pas utiles dans le cas qu’il étudie. À partir d’un phénomène précis, il tente de déterminer une synthèse globale pour voir si elle peut s’appliquer à d’autres phénomènes. L’exemple typique est celui de Newton qui observe la lune qui tourne autour de la terre et la pomme qui tombe sur le sol et qui trouve une explication commune aux deux. L’essentiel est ici une interaction masse/masse : la masse de la terre qui interagit avec la masse de la lune et avec la masse de la pomme. Avec une même formule, on peut expliquer à la fois la chute de la pomme et la rotation de la lune autour de la terre, ainsi que toutes les attractions gravitationnelles de l’univers. Pour résumer, le travail du physicien va consister, dans son observation des phénomènes naturels et par des expériences synthétiques, à en extraire les paramètres importants pour les mettre dans une formule.

Quel est votre parcours scolaire et professionnel ?

En secondaire, j’ai suivi l’option maths fortes tout au long de mon parcours. Je n’ai pas fait les sciences fortes en troisième et quatrième années mais j’ai eu la possibilité de suivre trois heures de physique au lieu d’une seule durant les deux dernières années (5ème et 6ème), tout en gardant une heure de chimie et une heure de biologie. Mes autres options étaient le latin jusqu’en quatrième année et l’anglais et le néerlandais comme langues modernes. L’anglais est important, c’est la langue des articles scientifiques et des conférences internationales. J’ai aussi fait un an de grec ancien et cela m’a aussi été utile car on emploie les lettres de l’alphabet grec en physique. Le latin aide pour la structure de l’esprit mais la priorité c’est de faire beaucoup de mathématiques.

À l’Université, j’ai suivi ce qui s’appelait à l’époque une candidature suivie d’une licence en sciences physiques (actuellement 3 années de bachelier et 2 années de master). En 2001, j’y ai été engagé comme assistant. Pendant six ans, j’ai travaillé dans le service du Professeur Vandewalle pour faire de la recherche et de l’encadrement. J’ai encadré les répétitions des exercices de physique et les laboratoires de ses étudiants (mathématiciens et physiciens). La recherche portait initialement sur la physique statistique, en particulier le déplacement des matériaux granulaires sous flux de fluide. On soufflait dans un tube rempli de grains et on observait comment ils se déplaçaient. Cela créait des zones de densité plus élevées, des "bouchons" comme les voitures sur l’autoroute. Assez rapidement, j’ai réorienté ma recherche suite à une demande extérieure et me suis penché sur les mouvements de groupe de poissons. Des biologistes sont venus nous trouver avec ce problème qu’ils ne parvenaient pas à résoudre. La demande provenait du service de Pascal Poncin, un éthologiste (spécialiste du comportement animal). Au sein de l’espèce Tilapia du Nil, le mouvement de groupe existe chez les jeunes, les alevins (larve de poisson). La mère utilise sa bouche comme incubateur et y maintient les alevins pendant les premiers jours et quand elle les relâche, par exemple pour manger, ils nagent en groupe. Au fur et à mesure de leur croissance, ils perdent ce comportement. Par des expériences, nous avons essayé de déterminer les paramètres du comportement de nage en groupe : nombre de poissons, taille, taille de l’aquarium, etc. Peu à peu, nous avons établi un protocole expérimental que nous avons appliqué à différentes espèces de poissons, afin de déterminer chez quelles espèces le comportement de nage en groupe se met en place et s’il y a différents types de nage en groupe. Mon intervention en tant que physicien a été de trois types :

  • Traitement des données expérimentales : les biologistes ne parvenaient pas à suivre les trajectoires de plus de trois ou quatre individus en même temps, ils ne disposaient pas des outils informatiques pour identifier chaque poisson et suivre sa trajectoire. Nous avons amélioré un programme de tracking (suivi) pour identifier et suivre les individus d’image en image sur les vidéos.
  • Modélisation mathématique : imaginer les paramètres pertinents qui expliquent la nage en groupe et l’associer à des modèles mathématiques et physiques qu’on constate dans d’autres situations (mouvements de groupes d’autres animaux, de billes qui forment des bouchons, etc.). Dans ce processus de modélisation, le comportement du biologiste est très différent de celui du physicien. Le biologiste va charger son modèle mathématique avec trop de paramètres (vingt à vingt-cinq), ce qui ne fonctionne pas. Le métier du physicien est de ramener cela à deux ou trois paramètres pertinents, par exemple le nombre d’individus, le rayon d’interaction et l’espace disponible.
  • Modélisation informatique : pour tester les idées de modèles et de paramètres pertinents, on les introduit dans un programme et on demande à l’ordinateur de simuler le comportement d’un groupe de particules symbolisant les poissons. Ensuite on observe s’il y a des convergences, des similitudes de comportements entre les points dans le programme informatique et les poissons observés en aquarium. On réduit l’objet réel à ses composantes supposées essentielles pour le modèle, comme sa force d’interaction (est-il attentif à ce que fait son voisin ?).

À la fin de mon assistanat, j’étais un peu lassé de la recherche et une opportunité s’est ouverte pour moi à l’ULiège : le poste de logisticien que j’occupe actuellement.

Quels sont les éléments qui vous ont motivé à faire ces études et ce métier ?

Étant enfant, j’étais déjà passionné par l’astronomie et l’astrophysique. J’ai reçu ma première lunette astronomique à l’âge de dix ans. J’ai lu des livres d’astronomie, j’ai lu Stephen Hawking quand j’avais 14 ans. Comme l’astrophysique n’était enseignée qu’à Liège, je me suis inscrit à l’ULiège dans l’objectif de faire de l’astrophysique. Mon mémoire de fin de master portait sur un pulsar (objet astronomique produisant un signal périodique allant de l'ordre de la milliseconde à quelques dizaines de secondes) binaire. Mais durant mes études, j’ai découvert d’autres facettes de la physique que j’ai trouvées plus amusantes que le métier d’astrophysicien. Je me suis tourné vers la physique statistique, ce sont à la fois mon intérêt et une opportunité qui m’ont conduit vers ce domaine puisque le poste d’assistant qu’on m’a proposé était en physique statistique.

Pouvez-vous nous présenter votre fonction de logisticien et ses différentes facettes ?

Il s’agit d’un poste d’enseignement et de travail administratif. Pour l’enseignement, mon travail consiste à encadrer des laboratoires et des répétitions. Au niveau administratif, je gère les horaires de la filière physique, j’organise certaines affaires administratives du département (gestion de salles, etc.). C’est mon cahier de charges mais en pratique ce que je fais dépasse ce cadre car j’assure depuis sept ans un rôle de représentation du personnel scientifique auprès du Conseil de Faculté (organisme qui chapeaute la gestion de la Faculté). Je participe à des réunions administratives de gestion avec le bureau facultaire, le doyen et le vice-doyen. En tant que secrétaire du département, j’ai aussi des réunions avec le président et les vice-présidents du département (portant par exemple sur l’engagement des assistants ou sur les programmes de la filière physique). C’est un travail administratif assez vaste.

Des exemples d’expériences ou de travail de laboratoire proposés dans les travaux pratiques des étudiants ?

Durant le premier quadrimestre du bloc 1 du bachelier, leurs cours théoriques portent notamment sur des rappels de physique générale, de mécanique (chute des corps, gravitation). Ils suivent quatre séances de laboratoire de mécanique des fluides. La séance dont je m’occupe plus particulièrement porte sur les phénomènes ondulatoires, les sons. On utilise des ultrasons, des sons qui ont une fréquence trop élevée pour être audibles par l’oreille humaine. Au moyen d’un appareil spécifique, une sorte de micro, on capte les ultrasons pour les transformer en signal électrique affiché sur un oscilloscope. C’est un merveilleux appareil, redouté par les étudiants lors de leur examen de laboratoire car il comporte plein de boutons. L’onde sonore est une onde sinusoïdale, dont ils étudient les caractéristiques : amplitude (le son est-il fort ou pas ?), période (durée entre deux vibrations), fréquence (le nombre de répétitions du signal sinusoïdal sur une seconde). Ils étudient également l’interaction de deux ultrasons quand ils se produisent ensemble. Ils regardent comment on mesure une fréquence, une longueur d’onde, la vitesse de propagation d’une onde, etc. C’est important parce que, à terme, ce phénomène ondulatoire les physiciens vont le rencontrer partout : ondes électromagnétiques, lumière, ondes radio, particules en physique quantique (qui peuvent être modélisées par une onde). Pour les autres sections également, plusieurs exemples démontrent l’intérêt de cette expérience : le fonctionnement d’un oscilloscope ressemble à celui d’un sismographe (pour les géographes), le corps des poissons et des mammifères marins oscille et l'on peut appliquer une fonction sinusoïdale sur le mouvement de leur corps (pour les biologistes), le mouvement des électrons est associé à une onde électronique dans le modèle de Bohr (théorie qui appartient au domaine de la physique/chimie, établie sur le modèle planétaire de Rutherford, cherchant à comprendre la constitution d'un atome, et plus particulièrement, celui de l'hydrogène et des ions hydrogénoïdes (ions ne possédant qu'un seul électron). Cette théorie a été élaborée par Niels Bohr en 1913) qui caractérise les atomes (pour les chimistes). Cette expérience ondulatoire est une bonne introduction à la fois à un instrument qu’ils devront quasiment tous réutiliser plus tard et à un phénomène de base qui, sous différents aspects, va être rencontré par tous les scientifiques à un moment où à un autre.

En bloc 2 du bachelier, les physiciens et les chimistes suivent des laboratoires de physique moderne. Il y a plusieurs expériences : mesurer la charge d’un électron (expérience de Millikan), mesurer la masse d’un électron (expérience de Thomson), premières expériences de physique quantique comme la quantification de l’énergie liée à un atome (expérience de Franck et Hertz, prix Nobel de 1925), expériences sur l’effet photoélectrique (prix Nobel d’Einstein) - qui est le principe de base des panneaux photovoltaïques.

En dehors des manipulations de laboratoire, je m’occupe aussi des répétitions. En répétition, on met en pratique les concepts vus au cours théorique par le titulaire du cours. À partir de cas pratiques, on applique les formules vues en faisant des calculs. Je résous devant les étudiants des problèmes issus d’un cahier d’énoncés mis à leur disposition. Mon travail dans ce cadre consiste à clarifier les étapes mathématiques et les concepts physiques employés. C’est un travail ex cathedra où je présente les "recettes", l’étudiant doit ensuite répéter l’exercice seul chez lui.

Êtes-vous régulièrement amené à vous déplacer ?

En tant qu’assistant, je me déplaçais beaucoup. Dans le cadre de mes recherches, j’assistais à des conférences scientifiques internationales (Halifax au Canada, Gênes en Italie, en Crête, à Stuttgart en Allemagne, Delft et Wageningen aux Pays-Bas). Un chercheur ne travaille pas sur un phénomène ou une expérience propre à son Université, il est donc utile d’avoir des échanges réguliers entre chercheurs d’un même domaine afin que la recherche progresse de manière efficace. Même si la technologie moderne permet de communiquer par internet et par vidéoconférences, il n’y a rien de tel qu’une grosse réunion rassemblant 200 ou 300 physiciens en un même lieu pendant une semaine et où chacun présente les résultats de ses travaux à ses collègues. En revanche actuellement, dans ma fonction d’enseignement et d’administration, je n’ai pas de voyage prévu à l’étranger.

Travaillez-vous seul ou en équipe ?

C’est un travail d’équipe. Pour la partie enseignement, même si je suis seul devant les étudiants pour donner les répétitions et les laboratoires, la préparation des exercices se fait en amont avec le titulaire du cours mais aussi avec les autres assistants. Je fais un peu figure de "senior assistant", le Professeur Vandewalle me délègue beaucoup de responsabilités concernant les répétitions : je fixe la nature des exercices et la communique aux assistants. Nous avons également un remédiateur, qui s’occupe des séances de remédiations pour les étudiants. Je dois planifier ces séances avec lui, aussi bien pour l’organisation pratique que pour la coordination pédagogique. Pour la partie administrative, je travaille aussi en équipe. Quand je fais les horaires des cours et des examens, je les coordonne avec ceux de mes collègues d’autres filières. Si on souhaite réformer la manière dont est géré le personnel, cela se fait en collaboration avec la directrice administrative de faculté et le doyen.

Collaborez-vous encore avec des chercheurs ?

Depuis que j’ai arrêté la recherche, j’ai encore eu quelques collaborations sur le côté (car cela ne fait pas partie de mes attributions en tant que logisticien). J’ai notamment été invité à présenter mes recherches à Toulouse, j’ai brièvement collaboré avec des vétérinaires qui étudiaient le virus de l’herpès chez la carpe et souhaitaient voir comment se comportaient les carpes en fonction de la température de l’eau. Pour l’instant nous avons soumis un projet sur la nage des dauphins, avec le service d’Éric Parmentier (morphologie). Mais c’est très anecdotique dans mon travail actuel.

Quels sont vos horaires de travail ?

Je commence aux alentours de 8h00 le matin et je repars à 17h00, plus ou moins. Ce sont des horaires de bureaux classiques. Occasionnellement, pour des examens à surveiller ou pour des réunions, je peux être amené à travailler en dehors de ces heures-là.

Quels sont les aspects positifs de votre métier ?

Les contacts avec les étudiants, la transmission du savoir : j’adore enseigner et voir les étudiants progresser, évoluer au fil des années. Je trouve valorisant de savoir que j’ai pu contribuer un peu à améliorer leurs connaissances et la manière dont ils appréhendent les choses. Je prends beaucoup de plaisir à assister chaque année aux défenses de mémoire de fin de master pour voir l’aboutissement des études des étudiants que j’ai eus en début de parcours. L’aspect pédagogique me plait beaucoup et m’intéresse, je me pose beaucoup de questions sur comment améliorer la transmission du message, comment faire en sorte qu’il soit bien compris en adaptant le langage et les moyens. Un autre point positif, aussi bien pour les facettes enseignement, recherche et administration, est l’aspect collaboratif : avoir des liens avec des personnes qui ont un autre point de vue sur les choses. Je travaille avec des biologistes, des chimistes, des mathématiciens, etc. J’aime avoir des contacts avec des scientifiques ou des non scientifiques avec lesquels je peux échanger, parler de points de vue différents. D’un point de vue plus pratique, j’ai aussi l’avantage d’avoir un statut confortable. Je travaille pour une Université d’État, je suis fonctionnaire nommé à vie. C’est une grande chance car les postes permanents sont rares à l’ULiège. Les horaires fixes sont un autre aspect positif. J’aime beaucoup travailler dans le cadre du Sart-Tilman car parfois pendant le temps de midi, je profite du cadre naturel, calme et aéré en me promenant dans les bois.

Et les aspects les plus négatifs ?

Le travail administratif est usant à la longue. La gestion des horaires par exemple peut sembler identique d’une année à l’autre mais chaque année il y a une petite variation (un cours en plus, un changement de disponibilité d’un professeur, etc.). Et dès qu’on change un petit élément, il faut quasiment tout réorganiser et c’est un vrai casse-tête. Actuellement, nous souffrons aussi de restrictions budgétaires et sommes contraints de supprimer des postes.

Quelles qualités faut-il posséder pour exercer ce métier ?

Pour la partie enseignement, il ne faut pas être timide, ne pas avoir peur de se mettre en danger devant des étudiants, de parler en public. Il faut aussi être capable de synthétiser sa pensée et de faire un effort de présentation de son propos. Il faut de l’empathie ; le message passe mieux si je parviens à me remettre dans la situation de l’étudiant qui éprouve des difficultés pour comprendre ses questions et y répondre clairement. La rigueur est importante, dans tous les aspects de mon métier, de même qu’une bonne organisation. La fonction implique plusieurs rôles et il faut savoir mettre des priorités, classifier les urgences. Il faut un esprit collaboratif, le travail seul n’existe plus dans le monde de la recherche, c’est pareil au niveau de la vie au sein de l’institution. En pratique, pour les capacités techniques, on a besoin de compétences logiques et mathématiques. La physique utilise un langage qui est mathématique, si on ne parle pas le langage, on ne peut pas faire de physique. L’outil informatique est essentiel à maîtriser. On ne peut quasiment plus faire de recherche sans ordinateur, que ce soit pour enregistrer des données expérimentales ou les traiter numériquement. Des millions voire des milliards de données sont générées par les grands instruments comme ceux du CERN (L'Organisation européenne pour la recherche nucléaire) ou la batterie de télescopes qui est utilisée pour détecter les exoplanètes (planète extrasolaire). L’accumulation des données nécessite un traitement automatisé par informatique. Comme il s’agit d’expériences particulières, le chercheur est souvent amené à écrire lui-même le programme qui va gérer les données.

Quel conseil donnez-vous à quelqu'un qui souhaite se lancer dans ce métier ?

Mon premier conseil, pour se préparer, c’est de faire des mathématiques durant ses études secondaires. Il faut être rigoureux dans son esprit mathématique et s’intéresser à des problèmes de logique. S’il veut faire de la physique à l’Université, il ne doit pas s’attendre à avoir uniquement des cours qui lui plaisent. Pour passer l’écueil des cours qui l’intéressent moins, il faut garder une motivation, un objectif. C’est lié à la curiosité, il faut continuer à s’interroger sur le monde, se poser des questions et chercher à y répondre. Il faut un esprit ouvert, curieux. Au niveau de la méthodologie, il est nécessaire d’être autonome et travailleur. À l’école secondaire, on étudie un concept puis on fait plusieurs exercices en cours pour s’approprier ce concept. À l’université, après avoir énoncé un concept, on montre une fois comment ça marche et on passe au concept suivant. Tout va beaucoup plus vite. L’appropriation du concept doit être travaillée indépendamment par l’étudiant qui va devoir développer une autonomie de travail beaucoup plus grande. C’est vrai pour toutes les études supérieures d’ailleurs, l’étudiant doit se remettre en question face à ses difficultés et échecs, travailler davantage de son côté. Il est responsable de ses études.

La physique est-elle un domaine porteur en termes d’emplois ?

Ça dépend dans quel sens on entend la question. Il n’y a pas énormément d’emplois de "physiciens" en Belgique. En revanche, les diplômés en physique trouvent du travail, l’offre est inférieure à la demande. La société a besoin d’enseignants, de chercheurs, d’experts, etc. Les physiciens trouvent du travail, mais pas toujours exactement dans le créneau qu’ils souhaitaient.

Comment envisagez-vous votre avenir professionnel ?

Je suis plus ou moins sur des rails, j’envisage de rester à l’Université et au même poste. Les conditions risquent cependant d’évoluer. Mon rôle administratif dans l’institution est mobile, mes responsabilités peuvent évoluer.

 
SIEP.be, Service d'Information sur les Études et les Professions.