Mr Christophe Hendrick,
Architecte de l'information

Interview réalisée en mai 2009

Quel a été votre parcours scolaire et professionnel ?

J'ai effectué un bachelier en marketing à l’EPHEC (à Louvain-la-Neuve) avant de me lancer dans un master en Management à l’ICHEC (à Bruxelles). Depuis, j'ai travaillé comme conseiller en technologie de l’information pour Technofutur TIC (audit de sites Internet, travail sur cahier des charges) et comme architecte de l'information chez E-Makina.

En quoi consiste votre travail d'architecte de l'information ?

Tout d'abord, j’effectue un premier travail d'analyse de la demande du client et étudie l’environnement (concurrence, pratiques sectorielles, contexte dans lequel le site va être déployé, les utilisateurs types du site, etc.). Ensuite, vient la phase de développement proprement dite : j’envisage l’organisation du site, les grandes sections et leur interaction, les scénarios d’utilisation. Par ailleurs, je crée ce que l'on appelle les "wireframes", qui sont des vues schématiques des interfaces. Enfin j’effectue une phase de test des interfaces avant de les mettre en production pour leur utilisation réelle sur le site.

Est-ce un métier récent ?

Non mais il évolue tout comme les technologies et les types de supports.

A quelles difficultés êtes-vous parfois confronté lorsque vous devez concevoir une architecture Web ?

Il faut veiller à garder l’esprit centré sur l’utilisateur et ne pas se laisser perturber par les contraintes techniques qui ne seraient pas réellement nécessaires.
Dans certaines situations, les mentalités doivent encore évoluer. La compréhension des enjeux de l’apport business est liée à une bonne information architecture. Dans ce cas, on se retrouve fréquemment confronté à des personnes qui ne sont pas toujours 100% motivées pour faire bouger les choses, il y a donc encore un grand travail d’évangélisation à faire, plus spécifiquement envers des profils techniques.

Quelles qualités faut-il posséder ?

Il faut pouvoir se mettre à la place de l’utilisateur pour comprendre dans les moindres détails comment il fonctionne. On s’aide généralement de tests utilisateurs pour la validation.
Il faut aussi une certaine rigueur et garder en tête que, dans ce métier, il faut la bonne balance entre la créativité et l'approche empirique. Le soin du détail est ce qui fait la différence. Il arrive parfois qu’un détail change drastiquement les résultats obtenus sur le site (plus de ventes, plus de contacts, des utilisateurs plus satisfaits, etc.).

Peut-on concevoir seul une architecture Web ou est-ce un travail d’équipe ?

Le travail doit se faire en mode hybride, seul et en groupe. Seul car le travail demande concentration et souci du détail. Mais l'équipe est nécessaire à la fois pour confronter son niveau de connaissance (le métier évolue) et pour garder le recul nécessaire. Il arrive qu’à force d’être trop longtemps le nez dans un problème on passe à coté d’éléments plus globaux. De même, il y a une part de créativité nécessaire pour arriver à un certain niveau, ceci demande donc d’échanger avec ses pairs.

Peut-on exercer ce métier en tant qu’indépendant ?

Oui mais essentiellement en travaillant avec des agences Web comme sous-traitant. Les clients qui font appel à ce genre de services sont des "grands comptes". Il est donc difficile de se positionner sur le marché local. L’idéal est de travailler comme "expert" appelé par des agences dans des cas spécifiques et, à côté de cela, se développer une clientèle auprès de moyennes et grandes entreprises.

Quels sont les points positifs du métier ?

La créativité, l'interaction avec de vrais utilisateurs, la possibilité d’interagir avec d’autres spécialistes dans les disciplines connexes.

Et les points négatifs ?

L'architecte d'information n'a pas la maîtrise totale du projet et est donc parfois obligé de résoudre des problèmes d’une manière qui n’est pas la plus optimale. Concrètement, dans certains projets les contraintes sont déraisonnables et il faut apprendre à accepter ce mode de travail et donner le meilleur malgré tout.

Quel est, selon vous, l’avenir de ce métier ? Va-t-on rechercher de plus en plus d’architectes d'information ?

Oui, certaines notions encore peu connues (telles que l'ergonomie, l'optimisation des flux de conversion) vont devenir de plus en plus maîtrisées par les clients des agences Web et donc la demande va croître. Il faudra néanmoins tenir à l’œil les évolutions du métier et ses connections avec les médias connexes.

 
SIEP.be, Service d'Information sur les Études et les Professions.