Dr Gohy, Gastro-entérologue
Interview réalisée en octobre 2014 |
Qu’est-ce qui vous a amené à faire la médecine ?
Dès le plus jeune âge, alors que j’étais encore en primaire, je savais que je voulais être médecin et ce, par goût. Mon choix n’a fait que se renforcer au fil du temps.
D’emblée, comme je voulais faire la médecine, j’ai donc choisi l’option latin/sciences durant mes études secondaires. Il n’y a pas de médecin dans ma famille, c’est vraiment par plaisir de rendre service aux gens. Je suis toujours dans ce plaisir et la reconnaissance des gens m’apporte toujours une grande satisfaction.
Comment avez-vous choisi votre spécialité ?
Au départ, j’ai beaucoup hésité avec la médecine générale. J’ai rapidement opté pour la gastro-entérologie, qu’elle soit médicale ou chirurgicale, car je pouvais y manipuler du matériel et la fonction de terrain me plaisait davantage par rapport au fait d’être coincé dans un bureau à réfléchir sur des maladies (certes intéressantes !).
Je voulais de la pratique et pas un diagnostique qui dépend d’une prise de sang. J’aime palper le malade, l’écouter. En résumé, c’est le contact physique et intellectuel avec le malade ainsi que l’aspect technique de cette spécialité qui m’ont attiré.
Quels sont les gestes techniques que vous pratiquez ?
La gastro-entérologie est une spécialité qui combine les gestes techniques et la réflexion intellectuelle. Je pratique la technique endoscopique qui consiste à examiner un organe avec une caméra. Cela permet aussi de prodiguer des traitements locaux. Une hémorragie de l’estomac pourra être arrêtée par voie endoscopique sans opérer le malade.
Avez-vous vu une évolution dans votre métier ?
Oui, une grande évolution. Au départ, je travaillais avec des appareils à fibres optiques (comme une paire de jumelles) et maintenant l’électronique a révolutionné le métier. Nous travaillons à travers des écrans.
Je me suis donc adapté et j’ai suivi (et je suis encore !) des formations continues. Celles-ci sont indispensables et représentent une quinzaine de jours par an. Je me tiens également informé de l’évolution de mon métier en participant à des soirées scientifiques et en lisant énormément de littérature scientifique.
Travaillez-vous seul ou en équipe ?
Dans la clinique où je travaille, nous sommes plusieurs gastro-entérologues et chacun a une orientation particulière. Certains pratiquent des techniques lourdes comme l’écho-endoscopie ou des techniques plus fonctionnelles comme des mesures de pression dans l’œsophage, le tube digestif. Chacun utilise sa technique.
La surveillance et le traitement des malades hospitalisés se fait en équipe.
Ensuite, j’ai les consultations où je reçois seul les patients.
Quels sont les aspects les plus positifs de votre métier ?
À l’époque actuelle, cela reste le plaisir de guérir un patient et qu’il en soit content. Le travail intellectuel, de réflexion et l’aspect technique pseudo-chirurgical m’apportent également beaucoup de satisfactions. Pour image : vous rentrez dans le cabinet et vous êtes très malade, votre pronostic vital est en jeu et grâce à un geste technique, vous êtes guéri car on a pu régler le problème en dix minutes. C’est quelque chose qui m’est très agréable. La symbolique est clairement la rapidité et l’efficacité.
Quels sont les aspects négatifs de votre profession ?
Le métier de gastro-entérologue demande une grande disponibilité.
Ce qui se perd car la profession se féminise, on est davantage dans une société plus axée sur les loisirs, la disponibilité pour la famille. Tout ça prend le pas sur la disponibilité pour le métier. On peut se retrouver tiraillé entre le patient qui veut être reçu tout de suite car il a de fortes douleurs et les autres priorités à la journée déjà bien remplie.
Il faut donc être extrêmement organisé si on veut être à la fois disponible pour le patient et préserver un équilibre dans sa vie personnelle. Il faut pouvoir, à des moments raisonnables, fermer la porte.
Quels sont vos horaires ?
Dix heures par jour tout compris mais avec une possibilité de réunion le soir (de 20h à 22h).
Avez-vous développé d’autres activités ?
Je suis maître de stage. Cela consiste à encadrer les étudiants en médecine qui font un stage (d’une semaine à deux mois) mais également les médecins qui souhaitent se spécialiser en médecine interne. Ils sont généralement en 1ère 2ème de spécialisation.