Mme Elodie Liénard, Maquilleuse
Interview réalisée en août 2010 |
Quelle est votre formation ?
J’ai suivi mes cours chez un grand maquilleur qui a son école à Bruxelles : Jean-Pierre Finotto.
Selon vous, faut-il obligatoirement avoir suivi des études spécifiques pour devenir maquilleur ou maquilleuse dans le monde du cinéma ou de la télé ?
Les anciennes maquilleuses n’ont souvent pas suivi de cours et ont appris en regardant leurs aînés travailler. Maintenant je pense qu’il est préférable de suivre des cours ou d’être prise sous l’aile d’une maquilleuse expérimentée qui pourra montrer sa façon de travailler. C’est un métier où il faut connaitre pas mal de choses, de façons de faire. On ne peut pas se dire maquilleuse parce qu’on aime se maquiller. C’est bien plus que ça être maquilleuse. Surtout en cinéma où notre travail est rarement de faire des maquillages beauté. On crée des personnages avec le maquillage.
Quel est votre parcours professionnel ?
Je travaille en cinéma, en télévision, pour les défilés de mode, en publicité. Il faut se diversifier, c’est plus amusant. Tous les jours sont différents comme ça.
Concrètement, en quoi consiste votre travail ? Comment s’organise-t-il ?
Au cinéma, avant les tournages, il y a une période de préparation où on crée le maquillage des personnages du film avec les réalisateurs. Pendant le tournage, je dois être là avant les comédiens et préparer ma table de maquillage et faire les premiers maquillages de la journée. Tout au long de la journée on fait ce qu’on appelle des retouches (pour que le maquillage soit toujours intact). On change de maquillage en fonction de la scène tournée, de la continuité. On a souvent des effets spéciaux à faire (des blessures, etc.). Et en fin de journée, on démaquille les comédiens.
S’agit-il d’un travail d’équipe ? Quels sont les autres professionnels avec lesquels vous travaillez ?
En cinéma c’est un travail d’équipe. On travaille avec une équipe proche (la costumière, la coiffeuse, la scripte aussi avec qui on travaille les raccords) mais aussi avec toute l’équipe de tournage (les ingés son, les électros, les machinos, la régie, etc.).
Quelles sont les qualités requises pour devenir maquilleuse ?
Pour être maquilleuse, il faut aimer travailler en équipe, être patiente, aimer être proche des gens parce qu’on l’est dans notre métier et malgré nous, on est une des oreilles les plus sollicitées sur un tournage.
Qu’est-ce que vous appréciez le plus dans votre travail ? Le moins ?
Le plus, c’est le travail en équipe, j’adore ça. Je change de collègues à chaque projet, c’est chouette. J’aime le fait d’être aussi proche des comédiens que de l’équipe technique.
Et puis dans mon travail proprement dit, j’aime la transformation que l’on peut apporter à quelqu’un avec du maquillage. A chaque fois, je trouve ça incroyable.
Qu’est-ce qui vous a attirée vers ce métier et vers ce secteur ?
Je voulais travailler dans le cinéma, j’adore cet art. Le métier de maquilleuse est vraiment le métier qui me convient, je le trouve intéressant parce que toujours différent, on doit toujours se réinventer, inventer des nouveaux maquillages. Et comme les équipes sont toujours différentes on rencontre énormément de gens, c’est très enrichissant.
Quelles sont les difficultés qu’une maquilleuse peut rencontrer au cours de sa carrière ?
Il faut du temps pour se faire connaitre donc il faut laisser le temps au temps. Ne pas baisser les bras.
On a parfois des moments sans avoir de boulot, c’est un peu difficile. Mais quand on travaille, on fait des horaires très importants, je fais facilement 70 heures semaine. On a des périodes de boulot et des périodes de congé, c’est très appréciable.
Quels sont les conseils que vous pourriez donner à quelqu’un qui souhaite se lancer dans le métier ?
Etre patient, il faut du temps pour se faire connaitre mais ça vaut la peine. Travailler avec des chefs maquilleurs ou maquilleuses qui lui apprendront beaucoup. Ne jamais croire que l’on sait tout sur le métier, tous les jours j’apprends encore.
Une anecdote à partager ?
Pas une en particulier mais ce sont surtout des situations vécues. Par exemple, au fin fond de la Belgique en pleine forêt dans un hôtel 5 étoiles. Un jour on fait un film très intimiste et l’autre jour un film avec pleins d’effets spéciaux (des hommes en feu, des bagarres, etc.). Un jour on fait un film historique et puis un autre très contemporain.