Mr Franco, Carreleur
Quelle est votre formation ?
J'ai réalisé mes primaires puis deux années de technique à l'institut Saint-Laurent à Waremme et, dès l'âge de 15 ans, j'ai commencé à travailler.
Quel est votre parcours professionnel ?
J'ai d'abord travaillé pendant un peu plus d'un an dans une agence de télégrammes où j'étais chargé de porter les télégrammes express.
Ensuite, j'ai travaillé dans une imprimerie à Waremme en tant que manœuvre. Et puis, à 19 ans, j'ai commencé dans le secteur du bâtiment comme électricien puis comme cimentier-carreleur alors que je n'avais jamais posé un carrelage de ma vie.
J'ai donc appris sur le tas et, quinze jours après, je commençais à carreler sans problème. Après 7 ans d'expérience, j'ai obtenu l'accès à la profession de cimentier-carreleur.
A la suite de la faillite de l'entreprise qui m'occupait, j'ai travaillé chez un installateur de cuisines et de salle de bains. C'est en travaillant avec lui que j'ai obtenu aussi l'accès à la profession en électricité et en installation de sanitaires.
Quelques années plus tard, j'ai pris un registre de commerce à mi-temps tout en travaillant pour un patron pour l'autre mi-temps.
Après deux ans de ce régime, je me suis installé à temps plein en tant qu'indépendant et, la seule chose que je regrette est de ne pas avoir commencé plus tôt.
Quelle est votre journée-type de travail ?
Je ne fais pas que de la pose de carrelages. Préparer les devis exige énormément de temps. Je travaille 8 à 9 heures sur chantier, puis le soir je m'occupe de visites, de devis, de comptabilité, etc.
Pouvez-vous nous décrire les projets/chantiers que vous réalisez ?
Lorsqu'il s'agit uniquement de carrelage, le client en général vient choisir et expliquer ses desiderata pour une pièce ou l'autre. Par contre, s'il faut changer un ancien carrelage, alors il faut organiser la démolition, le démontage et proposer un plan et une perspective de la pose du carrelage.
Vous êtes chef d'entreprise, quelles sont vos exigences lorsque vous engagez quelqu'un ?
En fait, j'ai eu deux jeunes avec moi en formation, ils venaient de Bruxelles. Malgré mes recherches ou les annonces que je faisais passer dans la presse, il est très difficile de trouver des jeunes intéressés par le travail.
La première de mes exigences est l'envie de travailler. Être tout simplement en présence de quelqu’un qui ait envie d'apprendre ce métier, de créer et d'être fier de son travail.
Carreler est un travail de finition dans la construction, devez-vous aussi réparer ou rénover dans certains cas ?
Bien sûr, il m'est arrivé de réparer après une infiltration ou une fuite d'eau. Les joints avaient noirci ou le carrelage se décollait. Il est parfois nécessaire de tout enlever et de refaire le mur.
Devez-vous maîtriser d'autres techniques dans votre métier comme la maçonnerie ou savoir faire une chape ?
Bien sûr ! Lors d'un chantier très récent, on rénovait un bâtiment avec d'autres corps de métier : chauffagiste, plombier, etc. Après avoir réalisé les chapes, nous nous sommes aperçu qu'un tuyau était mal placé et m'empêchait de carreler. J'ai donc dû enlever une partie de la chape, découper le tuyau et modifier les raccords de façon telle que ce tuyau devienne invisible.
Il arrive aussi, par exemple, que je doive ajouter une marche à celles qui sont prévues entre deux pièces. Il s'agit donc de maîtriser les techniques de maçonnerie, de cimentage.
Quels sont les avantages et les inconvénients de votre profession ?
Avantage(s) : la satisfaction personnelle d'un travail bien réalisé.
Inconvénient(s) : le manque de répit. Il s'agit d'un métier qui occupe beaucoup de temps.
Quels conseils donneriez-vous à une personne désireuse de devenir carreleuse ?
Tout d'abord, il faut être patient. Chez un patron, elle ne carrellera pas tout de suite, il faut apprendre.
Quelles sont les qualités indispensables ?
Être précis, consciencieux, être capable de proposer au client ce qui lui convient le mieux, le conseiller dans ses choix.