Mr Gilles Bazelaire,
Directeur créatif
Comment êtes-vous arrivé dans le webdesign ?
Après l’option "latin-grec" en secondaire et un passage en journalisme dans le supérieur, je me suis redirigé vers la communication visuelle et graphique. Ce décalage entre les études et le monde professionnel m’a provoqué un choc considérable. Au terme de mes études, je me suis inscrit au Tremplin pour l’emploi. Cette plateforme aujourd’hui, intitulée Jobtoday, facilite l’intégration des jeunes diplômés et étudiants au sein des entreprises par l’intermédiaire de jobs d’étudiants et de stages.
J’entame un stage dans une entreprise de traduction et de graphisme, où rapidement j’apprends en autodidacte le webdesign pendant mes temps libres et via des formations internes à l’entreprise. J’intègre ensuite une jeune startup anglaise de développement web en tant que webdesigner. Je poursuis ma jeune carrière professionnelle dans une plus grosse agence avec des clients plus importants, comme la Communauté Européenne. Je poursuis mon autoformation et enrichis mes compétences de webdesigner avec d’autres compétences d’analyse de site web, d’audit ergonomique et de respect des conformités web. La taille conséquente de l’entreprise ne me convenait pas vraiment et je décide de vivre une nouvelle expérience. Je pars en voyage au Mexique et décide à mon retour de devenir indépendant. Cette étape constitue finalement une suite logique à mon parcours professionnel.
Devenir indépendant, est-ce difficile ?
Au départ, on ne se rend pas compte du temps nécessaire pour la gestion administrative. Heureusement, il existe des organismes qui sont là pour vous aider. L’asbl Job'In m’a aidé à débuter dans mon nouveau statut d’indépendant, tant au niveau de la facturation, de la gestion comptable que du business plan.
Après 5 ans d’activités d’indépendant, les demandes des clients sont devenues de plus en plus spécifiques et complexes ; cette évolution m’amène à créer avec mon frère et un ami ma propre société DOGSTUDIO. Aujourd’hui, je suis directeur créatif, je gère les concepts en collaboration avec le directeur artistique et l’équipe. Je suis aussi professeur invité à la Haute-Ecole Albert Jacquart.
Le webdesigner, un artisan du pixel ?
Le métier du webdesigner variera en fonction de la taille de l’agence où il évolue. Il travaille en équipe et valide les étapes d’évolution du projet par des réunions successives avec l’équipe. Deux étapes balisent son travail. Le webdesigner construit des interfaces, il travaille en partenariat avec l’architecte de l’information/ergonome qui définit les chemins fonctionnels, ou les réalise lui-même selon le cas. La seconde étape constitue la mise en peinture des interfaces, le plus important demeurant néanmoins le schéma fonctionnel et le respect des codes du web. Selon les types de projet, le choix se portera vers un webdesigner plus créatif ou plus conventionnel. Pour un projet de type événementiel, le webdesigner plus créatif sera privilégié. Il doit sortir des conventions et imaginer des navigations alternatives. Pour un projet davantage "corporate", le webdesigner plus conventionnel correspondra davantage au projet via le respect de conventions liées au milieu et via des chemins de navigation plus classiques.
Un webdesigner est pointilleux, précis au pixel près et fait preuve de jusqu’au-boutisme. Il est très éveillé aux perpétuelles évolutions du métier et leurs implications, aux possibilités qu’elles offrent. Le webdesign, c’est une course face aux évolutions technologiques : soit on est en adéquation, soit on est hors temps. Le webdesign est soumis aux effets de mode du temps et du zapping rapide des internautes. Pour s’inscrire dans le temps, le webdesigner doit rester éveillé et anticiper les effets de mode : à chaque saison, il y a des grands blogs qui définissent les standards.
Le webdesigner est un veilleur constant et un autodidacte. Il a peu d’outils de base à maitriser, à savoir un logiciel graphique (majoritairement Photoshop), un logiciel de wireframe, le langage html et css. La difficulté du métier ne réside pas dans l’apprentissage des outils peu complexes mais bien dans le besoin de pratique. Le seul accès à la qualité en tant que webdesigner : c’est la pratique et encore la pratique, le plus rapidement possible. La connaissance d’autres langages liés au webdesign, tels le javascript, l’ajax constitue un plus, mais n’est pas indispensable. Le découpage du design est aussi une compétence supplémentaire intéressante mais il doit au minimum comprendre la dynamique. Le webdesigner collabore beaucoup avec l’architecte de l’information/ergonome, les intégrateurs html et le chef de projet. Il collaborera dans une moindre mesure avec le service marketing (pour les e-mailings) et les développeurs.
Quelles sont les difficultés ?
Être visible. Le souci majeur est de se différencier, d’exister et d’être reconnu car aujourd’hui il y a beaucoup de concurrence sur le marché. Il est vital d’être présent sur le web et de travailler son identité numérique sur la toile.
Quels conseils donneriez-vous à quelqu'un qui veut se lancer ?
Un webdesigner doit être autonome, se former en plus de l’école et aller plus loin le soir après les cours. Dès sa première année, il effectuera pendant les vacances des jobs d’étudiants en webdesign et il choisira une école qui propose des stages pendant le cursus.