Isabelle Dubois,
Opérateur de production en plasturgie
Interview réalisée en juillet 2009 |
La société Baxter a été créée à Lessines en 1970 et emploie aujourd’hui plus de 1500 personnes. Au sein du département plastiques, la division moulding (moulage) assure la production de composants de haute précision. Isabelle Dubois y exerce la profession d’opératrice de production en plasturgie.
Quelle est votre formation, votre parcours professionnel ?
J’ai fait mes études au Collège Saint-Julien à Ath. Je travaille depuis 1985 au sein de l’entreprise Baxter. J’ai travaillé dans plusieurs divisions du département plastiques, notamment pendant 6 mois à la fabrication de gants chirurgicaux et de gants en vinyle. Depuis 7 ans, je suis opératrice de production dans la division moulding.
Comment pourrait-on décrire la profession d’opérateur de production en plasturgie ?
Le métier consiste à contrôler les productions qui sortent des machines. Il s’agit d’un contrôle visuel comprenant des rapports à effectuer ainsi que la vérification des emballages. On vérifie la conformité par rapport aux spécifications en vigueur au niveau des pièces. L’opérateur de production en plasturgie est le premier garant des pièces produites.
Quelles sont vos tâches principales ?
En début de pause, il y a une communication avec la pause précédente afin de transmettre les informations nécessaires. Chaque opérateur gère cinq ou six machines sur un nombre total de quinze. On effectue un contrôle visuel de chaque pièce. De surcroît, des tests dimensionnels, fonctionnels et après stérilisation sont effectués. On complète des rapports et on fournit différents échantillons au labo. En cas de problème, les techniciens peuvent nous aider. On vérifie plusieurs échantillons étant donné que chaque machine a ses spécificités et cela nous permet de nous assurer de la conformité de la pièce. Dès que cette opération est terminée, on réalimente les machines en plastiques, en colsons et en étiquettes, on prépare à l’extérieur de la salle les cartons permettant d’emballer les pièces et on vérifie l’ensemble des productions réalisées au cours de la journée. En cas de moment creux, on procède aussi à de nouveaux contrôles. Enfin, lors des changements de poste, on effectue le nettoyage total de la machine et si celle-ci est à l’arrêt, on doit être capable de la relancer.
Quelles qualités sont nécessaires à l’exercice de cette profession ?
La conscience professionnelle, la rigueur, le sens de l’organisation, la flexibilité et la capacité à travailler en équipe. De plus, il faut être capable de se former continuellement tant au niveau de la sécurité que de la manière de travailler.
Présente-t-elle certains avantages ou inconvénients ?
Même si certaines personnes peuvent avoir une autre opinion, je considère que le système des pauses est une bonne chose. Cela permet d’avoir davantage de temps pour soi. D’autre part, l’exercice de la profession n’est pas statique, on ne reste pas toute la journée derrière la même machine à faire du travail à la chaîne. Il y a de fréquents changements de postes et on vérifie plusieurs machines. L’organisation du travail est excellente, on trouve toujours les outils nécessaires à proximité donc on gagne du temps.
Quant aux inconvénients, ils sont liés au stress engendré par les impératifs de production. Le niveau d’exigence est en constante progression. On doit travailler de plus en plus vite. Les cadences n’ont pas changé, par contre les clients sont plus exigeants. De plus, les normes de qualité sont élevées et cela nécessite une remise en question journalière.
La profession d’opérateur de production en plasturgie a-t-elle évolué ces dernières années ? De quelle manière ?
Oui, énormément. Il y a davantage de tâches administratives, principalement des rapports à compléter. Il faut donc faire preuve de rigueur. Le niveau de compétence des opérateurs de production a fortement augmenté ces dernières années, conséquence de la diversification du métier et des formations en entreprise qui ont lieu plusieurs fois par an.
Quel conseil donneriez à un jeune intéressé par ce métier ?
Rien n’est acquis, le métier évolue sans cesse. Cela peut vraiment être intéressant. L’expérience acquise peut servir de carte de visite dans un autre entreprise mais elle permet aussi des évolutions de carrière vers un poste dans les services administratifs ou informatiques.